Edito

Les actes terroristes commis à Paris ont provoqué une vive émotion et de larges rassemblements citoyens. L’ampleur de la mobilisation a démontré l’attachement à la liberté d’expression et aux fondements de la République. Enfin le mot laïcité est repris par les politiques et la presse. Le moment de la recherche des causes est venu. Est pointée dans les médias la prétendue faiblesse des services de l’état… et l’école n’est pas épargnée.

La RGPP et ses suppressions massives d’emplois de fonctionnaires ne sont pas si lointaines. La politique menée depuis deux ans ne nous a pas redonné des conditions de travail acceptables. Les objectifs de la «Macron économie» n’amélioreront pas les conditions d’emploi dans la fonction publique.

Il y a urgence à mettre les moyens nécessaires pour une Ecole de la République capable de former sa jeunesse, de lui apprendre à analyser les discours, à décrypter les informations, à exprimer sa pensée. Ajouter un enseignement moral et civique n’est pas la baguette magique. L’ambition pour l’Ecole impose d’abonder les dotations des établissements, en finir avec les heures supplémentaires, augmenter les salaires, exiger un collectif budgétaire.

Le 3 Février, nous devons nous mobiliser pour l’Ecole, nos conditions de travail, nos métiers, nos salaires.

Alain Héraud, Magali Espinasse, Christophe Mauvillain.


 

IMP: Incitation Massive à la Pénurie ?

Dans le prolongement des décrets métiers, vont paraître d’autres décrets sur les indemnités pour missions particulières (IMP). Le ministère Peillon s’était engagé à fixer le montant de ces indemnités de telle sorte qu’aucun personnel n’y perde. En calant leur mode de calcul sur le taux de l’HSA certifié au 5ème échelon, le ministère revient sur ses engagements. Avec ce mode de calcul défavorable à la majorité des collègues, particulièrement des certifiés hors-classe et des agrégés, il dévalorise le travail de tous.

  • Taux de référence : 1250€
  • Demi-taux : 625€
  • Mission ponctuelle : 312,50€
  • Missions jugées plus complexes : double taux (2500€) ou triple (3750€)

Où le ministère pense t-il trouver les volontaires pour assumer ces charges de travail supplémentaires? C’est un très mauvais signal, dans un contexte économique, politique et social qui exigerait une meilleure reconnaissance de notre travail.

Une raison de plus d’être en grève le 3 février.

IMP : pour quoi faire ?

  • Des missions académiques confiées par le recteur, avec lettre de mission.
  • Des missions d’établissement confiées par le chef d’établissement :
    • coordonnateur de discipline,
    • responsable du labo de technologie,
    • coordonnateur de cycle ou de niveau d’enseignement,
    • référent culture,
    • référent pour les ressources et usages pédagogiques numériques,
    • référent décrochage scolaire,
    • coordonnateur des activités physiques et sportives,
    • tutorat des élèves des classes de LGT et de LP.
  • D’autres missions d’intérêt pédagogique ou éducatif, liées au projet d’établissement, peuvent être confiées à des volontaires par le chef d’établissement, après consultation du conseil pédagogique et présentation au CA.

 

Ce qui change pour la préparation de rentrée :

La dotation reçue par les établissements cette année se présente en 3 parties distinctes :

  • Les heures postes (HP)
  • Les heures supplémentaires année (HSA)
  • Les indemnités pour missions particulières (IMP)

La confusion risque d’être grande car cette enveloppe IMP est actuellement indiquée aux établissements en heures alors qu’il va s’agir en fait de sommes en euros et de taux variables selon les missions… En plus, le décret définissant les modalités de son attribution n’est pas paru !
Il faudra tenir compte de plusieurs éléments nouveaux :

  • Heure de décharge pour une affectation sur deux établissements de communes différentes
  • Indemnité de 1250€ pour 6h d’enseignement ou plus dans des classes de plus de 35 élèves
  • Suppression de la majoration de service pour classe de moins de 20 élèves
  • Pondération de 1,1h pour toutes les heures en classes de 1ère et terminale, quel que soit l’effectif du groupe (plafonnée à un «gain» d’une heure)
  • Pondération de 1,1h de toutes les heures devant élèves en REP+.

L’avis du SNES : Le système pourra être un peu moins opaque que l’attribution actuelle des HSE et certaines missions, non rétribuées actuellement, le seront.

Mais la suppression des décharges pour des missions telles que la gestion des labo, les référents informatiques… qui demandent un temps d’investissement important, n’est pas acceptable.

Dotation académique : un plus pour un moins !

Le ministère dote l’académie en emplois :

  • 58 enseignants 2d degré en plus
  • 10 CPE en plus
  • 0 infirmier, assistant social, CoPsy, médecin scolaire, administratif

Mais la répartition réelle est difficile à calculer :

  • En moins : 39,5 en collège pour 764 élèves en moins.
  • En plus : 88 en lycée pour 1703 élèves de plus.

Pour tous, c’est une hausse des HSA.

  • Pour les CPE : les 10 emplois n’ont pas été répartis, et il y aurait un surnombre de 13 emplois.

Vote au CTA : Contre :FSU/CGT (5) ; UNSA (2) SGEN-CFDT (1) ; FO (1) ; Pour : SNALC (1)

Calendrier rectoral :

15 janvier : réception de l’enveloppe DHG et de l’implantation des supports stagiaires dans les établissements

5 février : renvoi au rectorat de la répartition de la DHG par discipline, avec l’impact sur les postes (suppression-création)

6 février : date limite de demande de temps partiel.
Mais la note reçue par les chefs d’établissement indique, contre tout respect de la réglementation :

«cette DHG doit être examinée entre le 16 janvier 2015 et le 10 mars 2015 selon les procédures de vote de la répartition de la DHG à partir des documents joints»

Autrement dit, le rectorat conseille, entre les lignes, aux chefs, de faire la répartition tout seul, puis de réunir le conseil pédagogique et le CA après coup ! Si ce n’est pas un déni de démocratie, ça y ressemble…

N’hésitez pas à solliciter avec insistance votre chef d’établissement avant le 5 février !

Effectif par classe : peut mieux faire !

Les seuils par classe sont inchangés en collège malgré ce qui est dit aujourd’hui sur l’importance de l’école pour la société. Mais plus de classe > 35 pour ne pas pas payer d’indemnité !

  • 28 en 6ème
  • 30 en 5ème, 4ème, 3ème
  • 35 en 2de
  • 35 en 1ère et terminale

 

Profs mal payés : c’est une réalité

Tableau de rémunération du professeur certifié

Données au 1er septembre 2014

2015-01-24-image1-bulletin7source site du ministère education.gouv.fr

Pour la revalorisation, les conditions de travail et nos métiers, TOUS en GREVE le 3 janvier

2015-01-24-image2-bulletin7Heures et lieux de manif seront sur ce même site.


Fusion d’établissements à Poitiers

Depuis longtemps, des «petits» établissements sont menacés de fermeture ou de fusion. Rectorats et collectivités territoriales y voient des occasions d’économie.

Dans certaines académies, plusieurs collèges et lycées ont été fermés. Chez nous, c’est plus lent et insidieux. On garde les locaux mais on supprime des postes d’administratifs. Ou, sous couvert d’expérimentation et de réseau ECLORE, on «fusionne» deux ou trois établissements.

Derniers en date, les lycées Louis Armand (LP et LGT) et le lycée Auguste Perret, à Poitiers. Certes, il convient d’examiner l’intérêt qu’il pourrait y avoir, pour les élèves et les personnels, à des établissements plus grands mais les arguments donnés par le rectorat (document CTA) ne peuvent générer que colère et suspicion :

  • «Créer un établissement polyvalent rassemblant offre de formations, riche et complémentaire» : l’inverse des lycées des métiers que le rectorat installe partout !
  • «A proximité de la zone de développement économique République / arrivée LGV 2017 / la plus grande proximité de Paris / axe des industries aéronautiques» : le recteur pense-t-il que les élèves viendront de Paris en TGV ?
  • «Permettre de faire vivre ensemble, d’éduquer ensemble des élèves» : pas bête ! Mais avec un tel argument, on peut fusionner tous les lycées en un seul !

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CIO de Niort en danger

Il existe deux catégories de CIO : les CIO d’état et les CIO financés par les conseils généraux. Depuis quelque temps, ceux-ci cherchent à se désengager des CIO, principalement pour des raisons financières. Ce fut, il y a deux ans, le cas en Charente. Une très forte mobilisation locale avait permis de sauver le CIO de Cognac.

Cette fois, c’est le conseil général des Deux-Sèvres qui passe à l’offensive contre le CIO de Niort. Le budget annoncé pour 2015 ne permettra pas de fonctionner. En seront victimes les personnels, en particulier les contractuels qui perdront leur emploi, et les élèves évidemment. Le recteur n’en semble guère ému pour l’instant.


 

Enseignement moral et civique : consultation en trompe-l’œil

La consultation sur le socle commun a été la mascarade que l’on sait. Avec celle sur le programme d’enseignement moral et civique, on franchit un pas de plus. En réalité, les IPR ont tout en mains et notre avis n’est demandé que pour mieux l’ignorer. Le SNES appelle à ne pas renseigner l’enquête en ligne, qui est un déni de démocratie. Un comble quand on parle d’enseignement civique !

Mais il faut réagir fermement contre une des dispositions proposées qui renforce le rôle du conseil pédagogique. Il pourrait se voir confier le choix des questions à traiter dans l’établissement, procédure qui contrevient autant à la notion de programme national qu’à celle de liberté pédagogique. N’hésitez pas à écrire à votre IPR.