Situation générale : Alors que les conséquences délétères de la crise financière s’abattent jour après jour sur l’économie du pays et sa population, le gouvernement n’annonce aucune mesure propre à soutenir l’emploi et le pouvoir d’achat. Le pays continue donc à s’enfoncer dans la crise comme le signale notamment l’augmentation prévue du nombre de repas que distribueront cet hiver les restaurants du cœur. Pour autant le gouvernement ne reste pas inactif : il annonce chaque semaine une mesure, une réforme, une loi de plus pour faire reculer la démocratie : suppression des juges d’instruction et mise au pas de la justice, limitation du droit des députés à déposer des amendements, attaques répétées contre les organismes statistiques de l’état qui ont le grand défaut de dire la vérité sur les conséquences des mesures antisociales du gouvernement… Crise financière, crise économique, crise politique : les services publics sont, dans ce contexte, une cible privilégiée pour ce qu’ils représentent de démocratie, de solidarité, d’équité, autant de « valeurs » que Nicolas Sarkozy voudrait reléguer dans un passé révolu.
Dans notre région également, les dégâts produits par la politique de l’équipe Sarkozy sont désormais cruellement visibles. Ce sont 2000 emplois déjà perdus principalement dans les secteurs de l’automobile et du nautisme mais aussi du commerce et des services, sans compter toutes les petites entreprises qui licencient faute d’obtenir des banques les prêts nécessaires à leur fonctionnement. Les bassins de Niort, Nord Deux-Sèvres, La Rochelle et Châtellerault sont les plus durement touchés. Le SNES académique apporte tout son soutien aux salariés des entreprises privées, sous la menace de plans de licenciement et déjà bien souvent victimes de mesures de chômage partiel. La journée de grève du 29 janvier sera un moment fort pour manifester notre solidarité et mettre en évidence la nécessité de lutter ensemble pour une autre politique sociale et économique. Résultats élections professionnelles : A l’issue des élections à la CAPA, le SNES reste dans l’académie la force syndicale largement majoritaire dans toutes les catégories sauf chez les co-psy. Ces résultats sont cependant à nuancer. Chez les certifiés, on remarque un léger tassement en pourcentage malgré une progression en voix. Chez les agrégés, on enregistre une très forte progression, alors que les scores de toutes les autres organisations baissent. L’évolution en pourcentage est également nettement positive chez les PEGC au détriment du SNCL et de FO. En revanche, le SNES est en chute chez les CPE, catégorie pour laquelle nous perdons un siège. Notre baisse profite à FO et dans une moindre mesure au SGEN. Dans la catégorie des Co-Psy, nous sommes aussi en baisse en raison de la liste FO qui se présentait pour la première fois et prend la quasi totalité de ses voix au SNES. Enfin pour la première fois votaient les non titulaires : les enseignants, qui n’ont voté qu’à 40% et les assistants d’éducation à 49%. Il est difficile de comparer ce scrutin à celui des MI-SE en raison du nombre d’inscrits sans commune mesure. Dans ces deux « catégories », le SNES est nettement en tête : 40% pour les enseignants, 46% pour les personnels de surveillance. Les autres voix se répartissent, de façon assez éclatée, sur les autres syndicats. La CGT fait un score autour de 13% dans les deux cas.
Le congrès académique sera le moment d’analyser ces résultats et de réfléchir ensemble aux moyens de renforcer encore l’audience et le rôle du SNES dans l’académie, notamment auprès des assedus.
La FSU renforce sa représentativité dans l’académie, gagne un siège au CTPA et au CAEN. Education : Réforme du lycée : C’est sans aucun doute à la mobilisation des enseignants, des parents d’élèves et de la jeunesse mais aussi à l’effort d’information fait par le SNES que nous devons le recul du gouvernement sur la réforme du lycée et la la volonté affichée de concertation. N. Sarkozy a beau vouloir séduire les lycéens en créant le nouveau gadget du Haut commissariat à la jeunesse, les jeunes restent vigilants et ont bien compris que l’enjeu est celui du maintien des postes d’enseignant menacés. On ne peut, en effet, qu’être méfiants pour la période à venir puisque X. Darcos a bien confirmé qu’il ne voulait pas renoncer à sa réforme, seul moyen pour lui de remplir son objectif de 80 000 suppressions d’ici 2012. Le choix du chargé de mission, directeur de l’IEP Paris, et l’entêtement dans la méthode n’annoncent rien de bon. Cependant on doit saisir l’occasion donnée par ce délai supplémentaire pour débattre avec toute la profession de l’avenir du système éducatif et du lycée en particulier. Dans cet objectif, le secrétariat académique a fait la demande à la rectrice d’une journée banalisée rectorale pour tous les établissements : lycées et collèges. Une première rencontre aura lieu mercredi 21 janvier au Rectorat, lors de laquelle nous exposerons les propositions du SNES pour un lycée rénové, démocratisant, assurant la réussite et la hausse des qualifications pour tous les jeunes. Autres réformes et suppression de postes : Ce recul du ministre devant la mobilisation ne doit pas nous faire perdre de vue que l’essentiel de nos revendications n’ont pas été satisfaites. Bien que le ministre ait fait mine de renoncer à une partie des suppressions de RASED, il maintient les 13500 suppressions de postes annoncées initialement. Pour notre académie, cela se traduit dans le second degré par 56 suppressions officielles mais la réalité risque d’être plus proche de 150 ! Si les collèges ne sont apparemment pas touchés (on nous annonce 83 ETP supplémentaires), on peut tout de même craindre des conditions de travail toujours plus difficiles. En effet ces 83 ETP comprennent 2,5 ETP en supports stagiaires et 15 ETP en heures supplémentaires ! Contrairement aux promesses du ministre, les lycées sont touchés largement au-delà de la baisse démographique. S’il faut 22 élèves de plus en collège pour créer un ETP, il suffit d’en perdre 8,5 en lycée pour perdre un ETP ! En LP, c’est encore pire : 2 élèves de moins, signifient un prof en moins ! Nous voyons là l’effet de la réforme du lycée professionnel (BEP et Bac pro) et pouvons avoir une idée de celui de la réforme du lycée rêvée par Darcos… A cela, nous devrons ajouter les suppressions « au titre des moyens de remplacement » dont on ne connaît pas encore le volume. Il faut croire que la situation du remplacement dans le pays et dans notre académie en particulier avait besoin d’être encore plus dégradée ! Enfin, le rectorat annonce la suppression de 31 ETP au titre des décharges non statutaires et des missions : quelles seront les conséquences de cette décision sur les actions culturelles du Rectorat notamment ?
Toutes les autres mesures annoncées dans le secteur éducatif sont maintenues pour l’instant : menace sur l’école maternelle, accompagnement éducatif, quasi arrêt des aides de l’état aux associations de l’éducation populaire, réforme des concours de recrutement et de la formation initiale des enseignants, dans des conditions absolument inacceptables. Le SNES académique appelle à soutenir les actions du SNESUP (notamment celle du 20 janvier) contre cette réforme et ses conséquences sur les enseignants formateurs et sur les étudiants candidats aux concours. La CA académique appelle les enseignants à soutenir l’action en cours contre la fermeture du CREPS de Boivre notamment en signant la pétition mise en ligne sur le site du S3. Paritarisme : Le ministère, ne reculant devant aucune provocation, s’en est pris une nouvelle fois au paritarisme à l’occasion de la publication de la circulaire du mouvement inter-académique. Suivant cet exemple, le Rectorat fait de même en préparation de la circulaire du mouvement intra et de celle de la liste d’aptitude à l’accès au corps des agrégés. Avec la première, il menace de ne plus tenir compte du barème des TZR lors de la phase d’ajustement, avec la seconde d’obliger les agrégés à demander des postes en lycée. La volonté du ministère est de contrer le rôle et l’influence des syndicats, principalement du SNES. Nous ne laisserons pas faire et défendrons, dans les groupes de travail et dans les actions de revendication avec tous les personnels, les acquis du paritarisme, les règles qui garantissent l’équité de traitement des demandeurs de mutation et de promotions. Dégradation des conditions de travail : Actuellement les conditions de travail se dégradent considérablement pour l’ensemble des personnels et notamment des TZR : affectation sur plusieurs établissements, éloignement entre le lieu de travail et le domicile, non paiement des frais de déplacement pour les TZR et les personnels en stage, augmentation des effectifs par classe, difficultés sociales des familles et conséquences sur le comportement de certains élèves en classe, recours à la précarité, retards de paiement des non titulaires etc… Le Ministère et le Rectorat non seulement restent sourds devant les protestations de collègues de plus en plus fatigués et insatisfaits mais ajoutent des injonctions qui vont encore accentuer la pression. Dernières en date : les stages de langues vivantes pendant les vacances qui mettent en cause le travail des enseignants de LV dans leurs classes et le calendrier de fin d’année, appelé « reconquête du mois de juin », qui va considérablement alourdir notre charge de travail.
Le S3 a alerté les S1 et professeurs de LV syndiqués, en leur demandant de ne pas participer à cette opération et d’engager une action de refus collectif. Ces stages n’auraient pour conséquence que de diminuer encore à terme les horaires de cours et de renforcer le recours à la précarité, deux conséquences que nous combattons.
Le S3 lancera très prochainement une pétition, qu’il proposera à la signature des autres organisations syndicales, contre le calendrier de fin d’année en collège et en lycée. Le report des examens et des conseils de classes aurait des conséquences néfastes sur les candidats comme s ur les élèves en attente d’orientation, mais aussi sur l’organisation de la rentrée prochaine dans tous les établissements, en plus de celles évidentes sur les personnels enseignants et administratifs. Nous ne pouvons pas le tolérer.
Malgré son échec patent l’année dernière, le Rectorat envisage d’augmenter encore, à la prochaine rentrée, le nombre d’heures supplémentaires par enseignant en collège. Les S2, en lien avec le S3, organiseront une campagne de refus collectif des HS, à l’image de celle menée l’an dernier avec succès. Action : Le S3 et les S2 doivent poursuivre la campagne d’information et de débat sur l’avenir du système éducatif, en l’élargissant à l’ensemble des collèges de l’académie.
La CA académique soutient et s’associe aux actions et revendications de l’enseignement supérieur, en particulier celles qui concernent la réforme du recrutement des enseignants, notamment l’action du 20 janvier.
Elle appelle à réussir la mobilisation du 29 janvier, par une forte participation à la grève de tous les personnels du second degré et aux manifestations départementales.
Après le 29 janvier, le S3 mettra en œuvre les actions décidées par le CN, dans le cadre de l’unité la plus large possible. Dès maintenant, dans le cadre de la préparation de rentrée, il fait appel aux S1 avec l’appui des S2 pour dénoncer le manque de moyens, la dégradation des conditions de travail pour les personnels et d’étude pour les élèves. Il sera nécessaire d’informer les parents d’élèves et l’opinion publique pour recueillir leur soutien. Vote : Pour : 25
Contre : 0
Abstention : 5
Refus de vote : 0 Motion Palestine modifié : Pour : 25
Contre : 0
Abstention : 4
Refus de vote : 0
Motion Palestine
Durant les trois dernières semaines Israël a bombardé Gaza et a engagé une attaque terrestre. On a assisté là à l’agression par un Etat de toute une population, déjà privée de ses droits fondamentaux, enfermée, qui ne peut pas fuir. La situation humanitaire y est effroyable et les associations internationales ont elles-mêmes parfois été les cibles des soldats de Tsahal, elles ont rencontré les plus grandes difficultés pour accéder aux blessés. Plus 1300 palestiniens, en majorité des femmes et des enfants (plus de 410 enfants), ont été tués par l’armée israélienne. Cette attaque, affichée comme la réponse aux tirs de roquettes sur les populations civiles du sud d’Israël, est très loin d’une simple attitude défensive. Le SNES rappelle que toute attaque contre des populations civiles constitue un crime de guerre et doit être considérée comme tel au regard du droit international. Cette action guerrière ne peut, dans une spirale infernale, que renforcer les positions extrémistes de tout bord et éloigner encore les possibilités d’une paix durable en affaiblissant les partisans du dialogue. Pour le SNES, seul le respect du droit international et des résolutions de l’ONU en faveur de la création d’un État palestinien, assurant la coexistence de deux États aux frontières sûres et reconnues peut permettre la résolution de ces conflits meurtriers. C’est pourquoi notre pays doit agir résolument en faveur de ces solutions connues de tous. Dans l’immédiat, le cessez-le-feu doit être respecté, les forces armées israéliennes doivent se retirer de Gaza et le blocus doit être levé. Une force d’interposition doit pouvoir venir immédiatement protéger les populations civiles, avec l’acheminement sans délais d’équipes médicales, de médicaments et d’équipements médicaux. Au niveau européen, il faut dénoncer les accords de rehaussement dont vient de bénéficier Israël, tant que cet état continuera à ignorer les droits humains les plus élémentaires ainsi que le droit international. Au niveau international, des négociations sérieuses résolument tournées vers la création d’un Etat palestinien doivent être lancées sans délai, c’est le seul moyen d’assurer la sécurité d’Israel. Déjà, des manifestations ont montré la solidarité des citoyens avec la population de Gaza. Nous nous félicitons qu’aucun acte visant à transposer ce conflit sur notre territoire n’a eu lieu dans notre région. Sur ces bases, comme c’est le cas au niveau national, la CA académique du SNES continuera d’appeler les enseignants à participer aux manifestations qui pourraient être organisées dans les quatre départements de l’académie.