Tout ça pour ça !

La première session des E3C s’est achevée en mars dans la plus grande confusion, avec un bilan édifiant : ruptures d’égalité entre les élèves, recours assumé aux forces de l’ordre pour faire passer à tout prix et contre l’avis de tous ces épreuves de bac, problèmes d’évaluation …Pendant des mois, le Ministre a nié les difficultés et fait preuve de mépris envers les personnels mobilisés.

En parallèle, le comité de suivi de la réforme du bac et du lycée a poursuivi ses travaux dans un tout autre état d’esprit : lors des séances de janvier, mars, pendant le confinement et le déconfinement, les échanges ont été francs et constructifs, même au plus fort de la crise des E3C et l’ensemble de ses membres a reconnu que des évolutions étaient nécessaires à court et à moyen terme, pour ne pas revivre une crise de la même ampleur dans les mois à venir.

Le Ministre a rendu ses arbitrages ce matin : loin de prendre la mesure du mécontentement exprimé depuis des mois, il propose des mesures d’assouplissement sans remettre en cause l’esprit même de la réforme, largement contesté, à savoir le recours au contrôle continu. La session 2020 du baccalauréat a pourtant montré, pour qui en doutait encore, tous les problèmes posés par le contrôle continu, notamment à travers le fiasco des jurys d’harmonisation. Dans le communiqué de presse du Ministère, aucune proposition liée à une forme de cadrage n’est retenue, comme par exemple placer les E3C-2 et 3 en juin, ou la possibilité d’une date nationale pour l’épreuve de spécialité abandonnée en fin de 1ère. Le changement de nom des E3C n’est que cosmétique puisque la logique de fond ne change pas. Le Ministre semble avoir fait son choix : imposer envers et contre tout le contrôle continu sans aucun cadrage. Le bac Blanquer reste donc un bac inégalitaire, qui va léser les élèves les plus défavorisés, dans une parfaite articulation avec la réforme du lycée. Le SNES-FSU continue de revendiquer des épreuves nationales, terminales et anonymes.

Le Ministre, une fois de plus, reste enfermé dans ses certitudes, faisant fi des demandes des personnels, alimentant une fracture toujours plus grande avec eux.
Il a appelé en début de comité de suivi hier à l’union nationale autour du service public d’Education, rappelant que « La critique est aisée, mais l’art est difficile ». Le SNES-FSU rappelle, comme le disait Montesquieu, que « Si dans l’intérieur d’un Etat vous n’entendez le bruit d’aucun conflit, vous pouvez être sûr que la liberté n’y est pas ».

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