Plusieurs académies se lancent des opérations de job dating pour recruter des personnels contractuels en vue de la prochaine rentrée. L’exemple le plus médiatique est sans doute celui de la rectrice de Versailles qui, à grands coups de vidéos promotionnelles sur les réseaux sociaux, fait la promotion sans vergogne de ce mode de recrutement. Mais l’académie de Toulouse avait déjà ouvert la voie il y a quelques mois et l’académie d’Amiens a déjà annoncé une opération du même genre pour le mois de juin.

Et dans un autre métier, à quoi ressemblerait un tel recrutement ?

Des initiatives scandaleuses

Définition job dating : opération de recrutement express.
Dans l’académie de Versailles, les candidat-es ont été convié-es à des entretiens de 30 minutes. Comment croire qu’un tel entretien permettra d’analyser en profondeur les compétences disciplinaires et didactiques ? Les reportages autour de cette opération montrent surtout la volonté du rectorat de vérifier la motivation des candidat-es. Mais cette seule qualité ne peut suffire ! Enseigner est un métier qui s’apprend.

Ces opérations de job dating témoignent surtout d’une volonté politique de développer le recours aux contractuels et donc de précariser nos métiers. Elles sont aussi d’une redoutable violence pour nos collègues contractuels, souvent lancés dans le métier sans réel accompagnement institutionnel et qui se trouvent parfois dans des situations difficiles, les amenant pour certains à démissionner.

Accepteriez-vous qu’on recrute un pilote d’avion, un ingénieur ainsi ?

 

 

Une crise de recrutement durable

Depuis plusieurs années, l’Education nationale manque de professeurs titulaires et la tendance est loin de s’inverser, au contraire. Les premiers chiffres des concours de recrutement montrent, qu’une fois encore, les concours ne feront pas le plein et des centaines de postes ne seront pas pourvus.

Voir aussi l’article détaillé : Postes perdus aux concours : le terrible bilan Blanquer sur l’attractivité aux concours

Les solutions

L’Education nationale est dans une situation d’état d’urgence : à 3 mois de la rentrée, rien ne garantit qu’il y aura un professeur titulaire devant chaque classe. Encore une fois, des élèves risquent de se retrouver sans professeur pendant des semaines, voire des mois, comme cette année, y compris dans des classes à examens.

Pour le SNES-FSU, pour traiter la crise de recrutement, il faut commencer par agir sur les salaires. Le déclassement salarial de nos professions pèsent lourdement sur l’attractivité de nos métiers : aujourd’hui, un-e enseignant-e qui débute gagne 1,14 fois le SMIC, en 1982, c’était 2,2 fois le SMIC ! Il faut donc dégeler le point d’indice, rattraper les pertes de ces dernières années et reconstruire nos carrières pour une revalorisation sans contreparties.

Voir l’appel du congrès du SNES-FSU : appel du congrès de Montpellier