L’actualité du 2 décembre a étrangement ressemblé à celle de la rentrée. Par exemple, dans le 93, des parents d’élèves continuent de se mobiliser : leurs enfants, élèves en Troisième et Première n’ont encore eu aucun cours de français en raison de la pénurie d’enseignant·es. La Cour des comptes vient de rendre un rapport sur les heures d’enseignement perdues au collège, après une saisine de la défenseuses des droits, Claire Hédon sur la « réalité des atteintes au droit à l’éducation ». Si, sans surprise, la cour des Comptes retombe dans ses vieilles lunes en guise de solution (annualisation, bivalence etc), le constat est sans appel : 9 % des cours ne sont pas assurés pour cause de remplacement insuffisant des enseignants au collège public.

 

 

Augmenter les salaires, améliorer les carrières, une urgence

En septembre, le SNES-FSU avait déjà alerté : notre enquête avait montré qu’il manquait au moins un·e professeur·e dans 55 % des collèges et les lycées. Et s’il manquait des professeur·es à la rentrée, comment ne pas croire que la situation serait meilleure en cours d’année ? Ce qui devrait être un scandale national continue : la France, 7e puissance mondiale, n’est pas en mesure d’assurer toutes les heures de cours auxquelles les élèves ont droit en raison des choix politiques qui ont été faits, en particulier depuis 2017. Ces choix ont conduit à une paupérisation des personnels, un aplatissement des carrières et une dégradation des conditions de travail, ce ce qui pèse sur l’attractivité des métiers.

Mais la fin de l’année civile est aussi le moment pour faire un bilan. Le SNES-FSU a pu objectiver la pénurie
de personnels et ainsi mettre dans le paysage la question de leur rémunération. Plus personne, à part quelques libéraux forcenés, ne contestent qu’il faut mieux nous payer. Il faut maintenant poursuivre nos mobilisations pour rappeler que cette revendication est finançable, en plus d’être d’utilité publique ! Pour rappel, la promesse d’Emmanuel Macron d’augmenter les professeur·es de 10 % (insuffisant pour rattraper les pertes de pouvoir d’achat) est chiffré à 3,6 Mds € alors que les grandes entreprises ont bénéficié en 2023 de 211 Mds € d’aides sans contreparties, ni transparence !

Le « Choc des savoirs » vacille

L’action continue et déterminée du SNES-FSU a aussi permis de mettre en échec le « Choc des savoirs ». Il y a deux ans, Gabriel Attal déroulait son projet institutionnalisant le tri scolaire et social, avec pour emblème les
groupes de niveau. Depuis, le SNES- FSU a agi avec les collègues, dans les grèves, les réunions d’informations, les stages, les recours devant le Conseil d’État (dont un victorieux). Il a donné les outils aux collègues pour agir localement. Aujourd’hui, les groupes de niveau ne sont plus appliqués que par 19 % des collèges ! Notre action collective a aussi permis de détricoter un projet politique dangereux. Il nous reste désormais à concrétiser nos propositions pour un collège et lycée repensés et émancipateurs.

 

AESH : pour un statut, maintenant !

Sur bien d’autres dossiers, nous avons aussi pu faire bouger les lignes : la campagne d’opinion sur la force de l’École publique face au privé se poursuit. À tous les niveaux, le SNES-FSU est aux côtés des AED et des AESH pour faire valoir leur droit, désormais reconnu par le ministère après de longs mois de batailles juridiques, à toucher l’indemnité REP/REP+. Le SNES-FSU était aussi bien présent dans les mobilisations du 16 décembre pour obtenir la création d’un statut pour les AESH.

Bâti scolaire : une urgence sanitaire et écologique !

Le SNES-FSU a mis à l’agenda la question du bâti scolaire et montré, là aussi, que nos revendications sont finançables. Après avoir réalisé une enquête inédite sur l’état des collèges et des lycées, le SNES-FSU, dans le cadre de l’AES (Alliance Ecologique et Sociale), avec d’autres syndicats et des associations (Sud Éducation, CGT Éduc’action, Greenpeace, Oxfam, Les Amis de la Terre, Attac, Confédération paysanne) a lancé une grande consultation auprès de la profession qui a donné lieu à un rapport complet « l’Ecole, bien dans ses murs ».. En pleine accélération du changement climatique, les établissements scolaires français se révèlent dramatiquement inadaptés aux vagues de chaleur, au froid hivernal ou encore aux enjeux sanitaires liés à la qualité de l’air intérieur.

À travers des données publiques, syndicales et de nombreux témoignages de terrain, le rapport de l’AES met en lumière un bâti scolaire vieillissant et vétuste :

  • 2/3 des cités scolaires et la moitié des lycées ont été construits avant 1970.
  • 55% des collèges ont été construits avant 1980.
  • Près de 90 % des établissements scolaires ne répondent pas aux normes basse consommation,
  • entre 10 et 20 % des bâtiments présentent un état de dégradation préoccupant.

Conséquence : des salles surchauffées à plus de 35 °C en été, des classes glaciales en hiver, des problèmes d’humidité, de moisissures et de qualité de l’air qui menacent directement la santé des élèves et du personnel. Les inégalités sociales et territoriales s’en trouvent renforcées, les collectivités les plus pauvres étant les moins armées pour financer des travaux coûteux.

Le SNES-FSU exige la mise en place d’un grand plan de rénovation écologique du bâti scolaire. Son coût est estimé à 4 à 5 milliards d’euros/an, ce qui représente 2% des aides publiques aux grandes entreprises !

En 2026, nous continuerons à agir ensemble !

Dans le marasme du quotidien, les lueurs d’espoir montre la force de l’action syndicale, en particulier, celle menée par le SNES-FSU avec la profession. Préparation de rentrée 2027, mobilisations pour les salaires, les conditions de travail et un second degré public revalorisé. Continuons ensemble, en 2026, pour concrétiser les avancées en victoires !