Manifestations SNES-FSU

 

Le gouvernement n’a pas été avare d’annonces fracassantes pendant les vacances : jours de carence, restriction de l’indemnisation des arrêts maladies, acte 2 du “Choc des savoirs”…tout ça après l’annonce des 4 000 suppressions d’emplois et l’absence de mesures salariales nouvelles. L’heure est particulièrement grave. Le SNES et la FSU sont déterminés à construire la riposte avec la profession. Le SNES-FSU dépose un préavis de grève chaque semaine et, comme la FSU, tient des instances dès la rentrée pour débattre et organiser les mobilisations. Dès maintenant, retrouvez ci-contre notre tract de rentrée (à télécharger et à diffuser) pour mener les discussions avec vos collègues et débattre des actions à mener.

Budget 2025 : 4 000 suppressions de postes, une saignée !

Michel Barnier avait préparé le terrain à un budget d’austérité. Mais l’annonce des suppressions d’emplois dans l’Education nationale a été brutale et a fait l’effet d’une douche froide : 4 000 suppressions d’emplois d’enseignants dans le 1er et le 2d degré à la rentrée 2025. L’Education nationale est le plus gros contributeur des suppressions d’emplois de fonctionnaires prévus dans le budget 2025 et paye donc un lourd tribut à cette politique d’austérité. Le gouvernement affirme qu’il supprime des postes d’enseignant·es car il y a moins d’élèves. Mais il en supprimait aussi dans le 2d degré quand il y avait plus d’élèves : ainsi entre 2018 et 2023 : les collèges et les lycées publics ont perdu 8 865 postes de professeurs alors même qu’ils accueillaient 7 441 élèves supplémentaires.

Il faudrait 10 617 emplois pour retrouver le taux d’encadrement de 2017, 45 257 pour retrouver celui de 2006. Ce n’est donc pas la démographie qui guide les décisions gouvernementales mais des choix politiques : faire des économies sur les dos des élèves, des personnels et d’une École déjà dans une crise profonde. La France a les classes les plus chargées d’Europe au niveau collège, les classes à 35 élèves ou plus sont nombreuses. S’il est vrai que le nombre d’élèves va progressivement diminuer dans les années à venir, cette baisse, conjuguée à une politique volontariste de créations d’emplois doit permettre d’améliorer significativement les conditions de travail des personnels et d’études des élèves. En empruntant le chemin inverse, alors que l’Ecole est à un point de bascule, Michel Barnier la pousse dans la vide.

Quant aux 2 000 créations de postes d’AESH, comment croire qu’ils seront tous pourvus alors la précarité de ce métier pèse déjà très lourdement sur son attractivité (postes non pourvus etc).

Jour de carence, arrêts maladie : une provocation et beaucoup de mépris pour les fonctionnaires !

Passage de 1 à 3 jours de carence pour les fonctionnaires, réduction des conditions d’indemnisation des périodes de maladie, en supprimant le maintien de la rémunération à taux plein les trois premiers mois et en le remplaçant par un taux de 90 %…Guillaume Kasbarian, ministre de la Fonction publique, a annoncé que le gouvernement soutiendrait ces mesures dans le cadre de l’étude du PLFSS (projet de loi de finance de la Sécurité Sociale) 2025. Il a ensuite enchainé un plan média pour dérouler tous les poncifs éculés du fonctionnaire bashing en s’appuyant sur des contre-vérités.

Le SNES et la FSU dans l’action !

Tout en construisant les mobilisations à venir, depuis plusieurs semaines, le SNES et la FSU agissent pour informer la profession, mobiliser, interpeller les ministres.

Budget 2025

La FSU a pris l’initiative de déposer une alerte sociale auprès de la ministre. Cette démarche oblige le ministère à entrer en négociations, à répondre dans les 72h, à publier un relevé de conclusions à destination de l’ensemble des personnels. La FSU a proposé cette initiative à toutes les organisations syndicales qui se sont associées à cette démarche unitaire. Nous avons dénoncé le caractère brutal et injustifié des suppressions d’emplois, en montrant que la baisse démographique devait servir à améliorer les conditions de scolarité et les conditions de travail en créant de postes pour diminuer réellement les effectifs dans les classes. Nous avons aussi exigé que le budget comporte des mesures salariales sans contrepartie pour tous les personnels, alors que rien de nouveau n’est prévu pour 2025. Nous avons rappelé que le Pacte n’est pas de la revalorisation mais une charge de travail supplémentaire.

Le cabinet de la ministre a minimisé les suppressions d’emplois en affirmant que « cela aurait pu être pire » ! Inaudible au regard de nos conditions d’exercice et de l’effet prévisible des suppressions d’emplois. L’entourage de la ministre s’est aussi vanté du bilan de la politique éducative de ces dernières années, affirmant par exemple que les conditions de travail des AESH s’étaient améliorées, ce qui a suscité nos vives protestations ! Face à nos interventions, le cabinet a fini par confirmer que la porte était encore ouverte sur les créations d’emplois en renvoyant vers le débat budgétaire. Il a aussi annoncé la reprise des discussions sur les questions de carrières ou de conditions de travail mais sans jamais répondre sur le cadre budgétaire possible.

A la sortie de la réunion, l’intersyndicale a dénoncé les informations diffusées dans la presse par le ministère qui ne correspondent pas à ce qui a été dit aux organisations syndicales pendant la réunion, notamment en termes de propositions nouvelles du ministère sur les salaires, les emplois ou les conditions de travail.

Le SNES-FSU a également participé à de nombreuses auditions menées par les parlementaires. L’occasion d’interpeller les élus (hors RN) sur l’urgence à créer des postes et augmenter les salaires. Un amendement visant l’annulation des 4 000 suppressions d’emplois a ainsi été voté en commission des finances. Cela ne présage rien de l’issue des débats en plénière, encore plus s’il n’y a pas de débats en raison d’un possible recours à l’article 49.3, mais cela montre qu’il existe des appuis et que les lignes bougent.

Jour de carence – arrêts maladie

L’intersyndicale Fonction publique a immédiatement réagi et exigé une une réunion en urgence avec le ministre. Elle aura lieu le jeudi 7 novembre.

“Choc des savoirs” : la ministre garde le cap !

Anne Genetet, ministre de l’Education nationale, l’a répétée à plusieurs reprises, elle souhaite garder le cap. Elle a réuni l’ensemble des organisations syndicales le 21 octobre pour un premier échange en multilatérale. L’occasion pour l’intersyndicale de s’adresser à la ministre dans une déclaration unitaire sur les salaires, les postes et le “Choc des savoirs”.

Anne Genetet a confirmé sa volonté de conserver le “Choc des savoirs” pour “élever le niveau”. Elle a mis sur la table deux hypothèses sur les niveaux 4eme/3eme : étendre les groupes ou regrouper des dispositifs existants sous la “marque Ambitions lycées”. Depuis, dans différentes sorties médiatiques, elle a clairement affiché la couleur : un Acte 2 du “Choc des savoirs”. C’est une manière de passer outre la demande de l’intersyndicale et d’une majorité de la profession qui se mobilise depuis plusieurs mois contre le “Choc des savoirs”. Encore du mépris !