Depuis quelques semaines, nous sommes interpellés sur la situation inquiétante et inacceptable des vies scolaires dans bon nombre d’établissements. La situation très dégradée et qui ne manquera pas de poser des questions de sécurité à terme tient au non remplacement des personnels AED en arrêt de travail.
Ici comme ailleurs, le tableau n’est pas reluisant : aux contraintes budgétaires cumulées année après année, aux attentes qui pèsent de plus en plus sur les vies scolaires s’ajoutent les difficultés de recrutement de personnels AED. La cédéisation possible des AED, selon les possibilités budgétaires offertes, n’a rien changé sur ce point : les vies scolaires sont toujours sur le fil…
Quant aux promesses récentes de la ministre sur les recrutements de CPE et AED, elles n’engagent que ceux et celles qui y croient ! C’est au moins, en creux, une manière de reconnaître l’urgence !
Point d’alerte de vos élu.es en GT CSA ce mardi 12 novembre :
Hier matin se tenait un groupe de travail préparatoire au CSA (Comité Social Académique).
La délégation FSU-CGT Educ’action a alerté la secrétaire générale adjointe, responsable de la DOSES (en charge des moyens) sur le non remplacement des AED et les conséquences graves que cela engendrait tant pour l’accueil et la sécurité des élèves que pour les conditions de travail des équipes vie scolaire.
Voici donc les réponses données par notre administration :
– une vigilance est demandée par le ministère sur la consommation de moyens d’autant que notre académie est considérée comme « excédentaire » (tout est question de point de vue bien sûr!).
– « arbitrage du SG » sur le remplacement: l’arbitrage se fait en fonction de critères prenant en compte la structure de l’établissement, le taux d’encadrement, la présence d’un internat et sa sécurisation…,
– remplacement AED en CDI : les chefs d’établissement doivent s’adresser au rectorat et demander des HS de continuité pédagogique (ce sont les mêmes que celles utilisées pour renforcer les équipes AED pendant la période COVID),
– AED en CDD : les chefs d’établissements doivent s’adresser aux établissements mutualisateurs, ceux-ci ayant des enveloppes budgétaires,
– un mail doit être fait en l’ensemble des équipes de direction afin de rappeler ces éléments.
Les collègues de la délégation ont rappelé que les besoins de remplacement devaient être à la même hauteur que les contrats signés (nous avons tous fait l’expérience de perte de moyens pour toute demande de remplacement) et qu’il fallait veiller au respect du droit du travail pour les AED, ne pas les conduire à l’épuisement en cas de remplacement en interne avec avenant par ex. Ils ont enfin alerté sur les risques de fermeture d’internat ou de vie scolaire et les questions de sécurité qui se posent.
A chaque GT sur la grille de répartition des moyens AED, ils et elles rappellent que les « critères » pris en compte sont problématiques. Par exemple, le taux d’encadrement met au même niveau direction et CPE (nous n’avons ni les mêmes fonctions, ni les mêmes missions, nous ne sommes pas interchangeables).
Le nouveau recteur reçoit actuellement chaque organisation syndicale. Ce sera l’occasion pour la délégation FSU CGT Educ’action d’évoquer la situation et de demander des moyens.
Agir ensemble, se mobiliser avec l’ensemble de la profession :
On mesure ici l’état de délabrement auquel les gouvernements successifs ont condamné l’Ecole. On mesure aussi le mépris de ces gouvernements pour les personnels mal rémunérés et essorés par des missions toujours plus étendues.
Le budget 2025 ne prévoit aucune embellie ni pour le système scolaire ni pour les rémunérations et conditions de travail des personnels. Les mesures annoncées- perte de salaire, 3 jours de carence..- relèvent de mesures vexatoires à l’encontre des fonctionnaires. Les malades seraient-ils coupables ?
Le sort réservé à l’Ecole publique et ses agent.es est devenu intolérable.
Une grève est en préparation dont il nous faudra massivement nous emparer.
Dans l’immédiat, il est important de se saisir des CA d’établissements pour dénoncer ces situations et les faire connaître.
Il convient au préalable même de bien informer par mail le chef d’établissement de la situation ainsi que les IPR vie scolaire. Ne pas hésiter à le faire !
Il convient aussi que les CPE se préservent dans ces situations et ne veuillent pas combler les manquements de l’institution en remplaçant tel ou tel AED absent ; ces « arrangements », qui peuvent s’entendre au regard de l’urgence, n’ont qu’un temps, chacune et chacun ayant déjà une avalanche de missions à honorer. L’exception ne doit pas devenir la règle !
Il existe enfin des alertes RSST. Elle se situent dans l’espace intranet, clochette à droite de l’enveloppe courriel. Ces alertes sont essentielles quand la santé des personnels est en jeu et les conditions de travail dégradées a fortiori quand la sécurité pourrait être mise en cause.