Dans un contexte géopolitique instable et conflictuel, l’adresse du chef d’état-major des armées appelant à « accepter de perdre des enfants », propos soutenus par la ministre des Armées sont inacceptables : l’avenir de la jeunesse ne peut être la guerre et la FSU rappelle avec force qu’il faut au contraire éduquer à la paix plutôt que de préparer à la guerre. La FSU s’opposera à toute tentative de militarisation de la jeunesse quelle que soit sa forme et poursuivra son action en faveur de l’éducation et de l’émancipation pour un monde juste et solidaire. À ce titre la FSU dénonce le nouveau projet de service national dont le coût annoncé est d’ores et déjà de plusieurs milliards annuel alors que, dans le même temps, ne cessent de baisser les budgets éducatifs et sociaux. La FSU rappelle son opposition de principe aux classes « Défense » et autres projets de même type reposant sur un partenariat entre École et Armées. Un débat démocratique doit avoir lieu sur les enjeux de défense et de sécurité. Faire du budget de l’armée le premier budget de l’État ne répond pas aux urgences sociales : c’est aussi la réponse aux exigences de Trump sur la défense européenne.

Le SNES-FSU dénonce les propos d’Amélie de Montchalin, ministre des comptes publics « nous avons besoin de plus militaires, de plus de policiers et de gendarmes, mais de moins de professeurs » qui reflètent des choix politiques inacceptables qui consistent à prioriser les dépenses militaires sur les dépenses en faveur de l’Education.

La FSU dénonce la publication pour les écoles et établissements du Livret “ma première cérémonie militaire”. Cette initiative, qui organise l’instrumentalisation des élèves et ouvre la porte à une ingérence d’acteurs privés dans l’École publique, est profondément contraire à la mission émancipatrice du service public d’éducation. La FSU condamne fermement tant le contenu de cette opération que les organisations et entreprises qui la portent, dont les objectifs et les méthodes sont incompatibles avec nos valeurs de paix, de laïcité et d’indépendance de l’École.

La FSU s’alarme de l’entrisme toujours plus important du ministère des Armées au sein des établissements scolaires. Elle dénonce la multiplication des protocoles armée-école et agit pour y mettre un frein.

Les événements au lycée Michelet de Fontenay-sous-Bois, relatés par Mediapart, s’inscrivent dans la même logique. Au moment même où l’on met fin aux errements liés au S.N.U., cette triste affaire nous rappelle que l’ensemble des dispositifs dits du « carré républicain » sont à revoir. Tant qu’on considérera que la promotion de « l’engagement républicain » doit être l’affaire de policiers, de militaires ou de surveillants pénitentiaires, les dérapages de ce genre se poursuivront. L’engagement républicain ne doit pas être réduit à une idée de « défense » ou de « sécurité » mais il doit être plutôt ouvert sur la question plus large du débat critique ou citoyen et de l’engagement civique. Il faut évidemment évoquer toutes les formes d’engagement : l’engagement peut être informel et citoyen ou passer par des formes plus institutionnelles, y compris par l’engagement associatif, politique ou syndical. Quoi qu’il en soit, c’est bien aux équipes éducatives de porter la problématique de « l’engagement », et ce avant tout par la transmission de savoirs émancipateurs, aptes à développer l’esprit critique des élèves et à susciter leur engagement citoyen libre et éclairé.

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