F. Hollande avait promis de créer un vrai métier d’accompagnant des élèves en situation de handicap. La création des AESH et la possibilité d’être en CDI avait représenté un espoir… de courte durée. En réalité, les CDI sont encore très rares et les temps complets encore plus.

Au collège de Chauvigny, dans la Vienne, deux collègues AESH vivent une cruelle désillusion. Alors qu’elles sont en CDI, à temps complet, depuis plusieurs années, elles ont appris, en juillet, que leur contrat allait être révisé à la baisse… par un simple avenant. De 40 h par semaine (sur 39 semaines dans l’année), elles passeraient à 28 h, soit une baisse de salaire de 30% ! Devant leurs protestations, la quotité annoncée a été relevée à 32 puis 36 h. Mais le compte n’y est toujours pas.

A Chauvigny, la solidarité n’est pas un vain mot

Les notifications MDPH au collège étaient de 50 h l’an dernier. Cette année, elles atteignent 70h. Alors pourquoi baisser le temps de travail des deux AESH ? En réalité, le rectorat ne veut plus de temps complet et trouve tous les prétextes pour justifier cette décision, comme le refus de compter les heures de concertation avec les équipes enseignantes1. Une troisième AESH a été recrutée pour assurer la totalité des heures d’accompagnement. Devant cette situation qui nuit tout autant aux personnels qu’aux élèves, le collège s’est vraiment mobilisé : deux audiences au rectorat et une grève suivie à près de 80 %, jeudi dernier. Cette mobilisation exemplaire n’a pas permis d’obtenir une réponse précise et favorable mais les nouveaux avenants ne sont toujours pas arrivés, ce qui laisse espérer. L’administration sait très bien que pour diminuer le temps de travail du CDI, elle doit prouver que les besoins dans le secteur ont baissé…. On en est loin !

Si le retour au temps plein n’est pas obtenu, la mobilisation se poursuivra sous d’autres formes, avec l’aide du SNES-FSU.

Chauvigny n’est peut-être pas un cas unique

Si vous êtes menacé·e d’une baisse de temps de travail et de rémunération, contactez le SNES-FSU. La pression sur le rectorat doit être maintenue et renforcée pour que chacun rentre dans son droit et que les AESH, qui font un travail indispensable, dans des conditions bien difficiles, soient enfin respecté·es.

1.La circulaire de 2017 (2017-084) rend obligatoire la prise en compte de ce temps de concertation. Extrait du paragraphe 2.2 : (L’AESH doit) contribuer à l’adaptation de la situation d’apprentissage, en lien avec l’enseignant,par l’identification des compétences, des ressources, des difficultés de l’élève.