La FSU a réagi dans un communiqué de presse pour dire toute l’émotion des personnels qu’elle représente, leur solidarité avec les victimes et leur famille, les valeurs qu’ils tiennent à défendre mais aussi pour demander au gouvernement des réactions appropriées (cliquer ici).
Localement, la FSU a écrit au recteur de Poitiers pour lui demander aussi que des ressources soient rapidement données aux personnels des écoles, collèges, lycées de l’académie, qui devront lundi prendre en charge les élèves. Nous attendons de la part de l’institution aide et bienveillance.
Lundi, dans les établissements, se fera une minute de silence. Les élèves solliciteront certainement les enseignants, poseront des questions. Difficile de ne pas y répondre mais il faut éviter tout malentendu ou paroles excessives de la part de certains élèves. L’exercice est très complexe : comment permettre aux élèves de dire leurs craintes tout en évitant que des paroles excessives soient prononcées ? Comment apporter des éléments d’analyse sans prendre le risque que certains y voient, à tort, une justification du phénomène ? Toute la difficulté du métier d’enseignant est là à son paroxysme.
Malheureusement, suite aux demandes du SNES et de la FSU à la ministre comme au recteur de nous donner les ressources nécessaires, les réponses sont bien maigres. Rien en ce dimanche matin sur le site du rectorat sauf la copie des décisions ministérielles. Les ressources mises à disposition sur le site d’eduscol n’aideront pas grand monde à préparer un cours pour demain matin (cliquer ici). Jusqu’à la minute de silence qui est laissée à l’initiative de chacun : « Une minute de silence sera respectée dans l’ensemble des écoles, établissements scolaires et universitaires. La ministre laisse le soin aux équipes pédagogiques d’adapter ce moment de recueillement à l’âge des élèves. »
Les enseignants d’histoire-géographie, de lettres, de philosophie seront certainement les plus exposés. L’expérience de janvier dernier nous a montré que les malentendus de la part de certains élèves et par suite de leurs parents pouvaient mettre des collègues en difficulté, face à une hiérarchie qui ne prend pas toujours la mesure de la complexité de notre métier. Dans ce contexte, le SNES se permet de donner quelques conseils de prudence aux collègues qui souhaiteront parler des attentats avec les élèves :
- Refuser tout débat informel, surtout s’il doit se prolonger (y compris en dehors du cours)
- Traiter la question en lien explicite avec la discipline enseignée
- Utiliser les documents et supports institutionnels (si jamais eduscol ou les pages disciplinaires du site académique en fournissent…)
- Utiliser des supports pris dans des médias publics (France télévision, Radio France) ou reconnus par l’institution pour leur sérieux (Le Monde). L’ENS de Lyon propose une bibliographie : cliquer ici
- Utiliser des textes littéraires déjà dans les listes d’œuvres conseillées par les programmes ou disponibles dans les manuels (d’Agrippa d’Aubigné à Céline en passant par Voltaire, mais aussi Malraux, Sartre, Camus, plus récemment F. Vallejo, M. Enard…)
- Ne pas utiliser de blogs ou autres réseaux sociaux ; éviter la presse dite « d’opinion ».
La section académique du SNES-FSU exprime son soutien et sa solidarité aux victimes et à leurs proches.