Le ministre n’a pas pris le risque de croiser un représentant syndical et nous a dépêché M. Ledroit de son cabinet, pour une audience à 1Km de son lieu de visite !
Nous avons mis en évidence la crise du recrutement liée au déficit d’attractivité de la profession, aux faibles rémunérations et aux mauvaises conditions de travail. Nous avons pointé l’épuisement des moyens de remplacement dans de nombreuses disciplines et les enseignements non assurés, faute de personnel, dans notre département, particulièrement en technologie collège.
Nous avons rappelé notre demande de retrait de la réforme du collège, affirmé nos inquiétudes quant au dispositif « devoirs faits » dont l’ambition, sans moyens particuliers dédiés aux équipes enseignantes, ne peut reposer sur les seuls assistants d’éducation ou le recrutement de services civiques.
Nous avons dénoncé un recours accru à la précarité, là où les besoins réels de l’institution, l’exigence d’expertise dans les missions à accomplir supposeraient la création d’emplois statutaires.
Nous avons rappelé la question de la ruralité, très caractéristique de notre département, département qui comporte aussi deux REP +, et de plus en plus d’élèves allophones. Nous avons montré que le manque de moyens pour garantir un service public de qualité sur le territoire n’affecte pas seulement les enseignants mais frappe aussi les PsyÉN, les assistant.es sociaux.les et infirmier.es.
Nous avons interpellé le conseiller du ministre sur la sectorisation des collèges du département, voulue par le conseil départemental de la Charente et rappelé que la sauvegarde des missions du service public sur l’ensemble du territoire et à proximité de l’usager suppose des moyens mis à disposition dans le budget de l’Éducation Nationale.
C’était une audience de 35 minutes avec un interlocuteur entrainé à l’exercice, partageant calmement des points du diagnostic, affirmant que la paupérisation et la désertification de nos campagnes sont des préoccupations du président mais évacuant les sujets nationaux qui seront traités ailleurs, n’engageant en rien son ministre sur les annonces faites : réforme du Bac, APB, PPCR.
Certes, une audience n’est pas une instance ! Espérons pourtant que nos échanges auront la chance d’arriver jusqu’aux oreilles du ministre !
Représentants Snes-Fsu à l’audience : Christelle Fontaine et Alain Héraud.