4000 suppressions de postes d’enseignants, aucune nouvelle mesure salariale…l’Ecole est à un point de bascule, Michel Barnier la précipite dans le vide.
L’annonce de la création de 2000 emplois d’AESH ne s’accompagne d’aucune mesure pour améliorer le salaires et les conditions de travail des AESH, autant d’éléments qui expliquent les difficultés de recrutement des AESH. Sans traiter ces questions (par exemple, le Snes exige la création d’un corps de fonctionnaires de catégorie B), la création des ces emplois pourrait rester une coquille vide.
Dans une Ecole en crise, qui n’arrive pas à recruter et à mettre un un professeur devant chaque classe à la rentrée et tout au long de l’année, qui a les classes les plus chargées d’Europe sur le niveau collège, ce budget est à la fois une provocation mais aussi une décision irresponsable qui sacrifie l’avenir. La ministre Anne Genetet affirme que le navire gardera le cap mais changera la vitesse, visiblement, le premier ministre a décidé d’accélérer le naufrage et de taper l’iceberg très vite.
En revanche, le gouvernement fait le choix de préserver le SNU, gadget coûteux et révélateur de la volonté du gouvernement de mettre la jeunesse au pas. Des millions, voire des milliards pour le SNU, pour les uniformes, pour le Pacte (qui n’est pas de la revalorisation) et des suppressions de postes d’enseignants, les choix du gouvernement sont clairs !
L’argument démographique ne tient pas !
La baisse, pour des raisons démographiques, commencée dans le premier degré, s’amorce dans le second. Entre les rentrées 2022 et 2028, les effectifs devraient diminuer d’environ 556 000 élèves, dont 77 % dans le premier degré et 20 % en collège. Mais s’appuyer uniquement sur ces chiffres revient à passer sous silence la nette dégradation des conditions de travail et d’étude des personnels et des élèves ces dernières années, du fait des politiques menées.
Rappelons ainsi que les suppression d’emplois ont été massives dans le second degré public depuis 2006, alors que les effectifs élèves explosaient : 158 441 élèves en plus, 27 645 emplois en moins dans le second degré public. La baisse démographique doit être mise à profit pour rattraper le retard d’encadrement et la diminution de l’offre de formation accumulés. Même avec la baisse des effectifs, pour retrouver le taux d’encadrement de 2006, il faut créer des emplois.. Le budget 2025 va à l’encontre des principes mêmes des services publics, accessibilité et égalité. Un choix politique et budgétaire révélateur que le SNES-FSU combattra en montrant que d’autres choix budgétaires et éducatifs sont possibles !
Calculators ! Le rapport qui a inspiré Bercy ?
Dans le cadre de l’exercice des revues des dépenses, les Inspections générales des Finances, et de l’Éducation, du Sport et de la Recherche se sont penchées sur les dispositifs en faveur de la jeunesse. Pour l’Éducation nationale, cette mission aboutit à « proposer une méthodologie de rationalisation de la répartition des moyens selon les catégories d’établissements et les territoires en prenant en compte les effets démographiques et l’origine sociale des élèves à horizon de court terme ». Sans surprise, les hauts fonctionnaires envisagent une suppression massive des emplois et des structures scolaires. En fonction de trois scénarios (démographiques, « pédagogiques » et territoriaux), la mission indique que jusqu’à 2 359 classes dans le premier degré et 1 400 en collège pourraient être fermées. Aussi, 1 800 emplois (ETP) sont menacés en lycée, avec soit une réduction de l’offre d’options et/ou d’enseignements de spécialité, soit une réduction des derniers dédoublements de divisions pour des enseignements en petits groupes. Avec le scénario « adapter le maillage territorial », 1 925 écoles et 33 collèges seraient fermées. Dans tous les cas, aucune académie ne serait épargnée, pas plus que l’éducation prioritaire ou les territoires ultra-marins. Le public sera plus concerné que le privé sous contrat. |