Le compte n’y est toujours pas !
Des moyens qui ne répondent pas aux besoins des vies scolaires :
Le manque de titulaires persiste malgré la création de 2 postes de CPE. Le vivier de titulaires remplaçant.es est en voie de disparition et le recours aux contractuel·les explose. Certains établissements ont fait leur rentrée sans CPE et sont toujours dans l’attente d’affectation. Trop de CPE ont des effectifs d’élèves à suivre incompatibles avec un exercice serein de leurs missions. Dans le même temps, les missions que l’on voudrait faire porter aux CPE ne font que s’accroître. Cette situation est source de souffrance au travail. L’amélioration des conditions de travail et l’exercice du métier dans toutes ses dimensions passent par une augmentation du taux d’encadrement.
Les « nouveaux moyens » en AED promis dans le cadre du Plan de tranquillité scolaire, soit 15 ETP, n’auront été qu’un écran de fumée; ils ont été dédiés au remplacement et n’ont pas été utilisés pour renforcer les équipes des vies scolaires en tension.
Refus de gérer la pénurie : Il n’y a pas de politique nationale de répartition des emplois de CPE, AED, PsyEN, infirmier, AS, qui soit fondée sur des critères nationaux, transparents et concertés. Notre académie met en place des calculs avec ses propres indicateurs pour gérer la pénurie et « légitimer » des redéploiements.
Les CPE font face à de multiples pressions pour traiter les situations de harcèlement et de violences scolaires et à des dispositifs qui s’empilent sans cohérence éducative. Les injonctions liées aux différentes réformes du collège, du lycée et du lycée professionnel font éclater les collectifs de travail et les groupes classes. Le mal-être des jeunes s’accentue. Face à cette situation, le ministère ne renforce toujours pas les équipes des établissements (AS, infirmier.es, Psy-En…). Or les CPE ne peuvent accomplir leur mission d’accompagnement des élèves qu’au sein d’équipes pluriprofessionnelles complètes et formées.
– Poste partagé : c’est toujours non !
L’enquête menée au niveau du SNES-FSU a mis à jour les difficultés rencontrées par les personnels concernés, souvent néo ou non titulaires, peinant à assurer le suivi et l’accompagnement des élèves et placés dans des situations propices à développer de la souffrance au travail. Ces postes sont boudés par les titulaires et transformés en « postes spécifiques ». Nous dénonçons fermement cette politique et demandons son arrêt afin que les collègues puissent être sur un seul et même établissement et puissent exercer leurs missions dans les conditions satisfaisantes et humainement supportables.
– Une pratique accrue de profilage de postes à combattre
Autre offensive que nous dénonçons depuis toujours : le profilage de postes de CPE est toujours d’actualité.
La consultation des fiches de poste montre qu’il s’agit bien des compétences de tout CPE enrobées dans un verbiage, sauf bien sûr la « grande disponibilité » demandée, qui voudrait faire fi des obligations de service, en particulier horaires ! Le profilage permet surtout aux chef·fes d’établissement de choisir leurs personnels : c’est la déréglementation qui s’accentue d’année en année. Le SNES-FSU s’oppose à ces dispositifs managériaux.
Pour le SNES-FSU, la création de postes de CPE est urgente avec une programmation pluriannuelle des recrutements. Il restera vigilant et continuera de suivre la question des implantations. Attaché à sa revendication d’un CPE pour 250 élèves, le SNES-FSU exige également que plus aucun établissement ne soit sans CPE ; il exige la suppression des postes spécifiques, profilés ou partagés sur deux établissements, un réel vivier de TZR pour permettre un exercice serein de l’ensemble des missions. |
– « Choc d’autorité », une jeunesse maltraitée
Dérive autoritaire :
L’actualité dramatique des derniers mois impliquant des adolescent.es fait l’objet de récupérations politiques. Ainsi, le « choc d’autorité » décrété et organisé par Gabriel Attal, alors Premier ministre, instille dans l’opinion publique l’obsession de l’affaissement de l’autorité et la crainte de la montée de « l’ultraviolence » dans les rangs de la jeunesse, une jeunesse vue comme une classe dangereuse qu’il faudrait mettre au pas (service national universel, uniforme à l’école…). Les gouvernements successifs pointent du doigt la violence de la jeunesse et entendent y répondre par toujours plus de répression. Derrière l’ambition affichée de « restaurer l’autorité » se dévoile une vision de la société basée sur la sanction. Cette politique porte une vision de la jeunesse et de l’éducation extrêmement simpliste, normative, stigmatisante et très inquiétante.
Cette politique n’est pas sans effets sur les vies scolaires, en ce qu’elle cherche à recentrer le métier de CPE sur le seul rétablissement de l’ordre et en appelle à un retour de la figure du surveillant général. Les fouilles aux abords des établissements scolaires se sont poursuivies. Le SNES-FSU a interpellé le ministère et a eu confirmation que ces fouilles doivent se dérouler à l’extérieur, et les personnels, notamment les CPE et AED, n’ont pas à y participer, c’est la responsabilité des forces de l’ordre.
C’est l’École du vivre-ensemble, chère aux CPE, qui est attaquée sous prétexte de lutte contre la violence des jeunes. Cette réorientation ne peut qu’interpeller les CPE dont l’histoire du métier est liée à la démocratisation du système éducatif et à l’accueil de nouveaux publics scolaires. La question du climat scolaire et des violences qui peuvent toucher les jeunes est complexe et multidimensionnelle.
– Santé et mal-être des élèves, un sujet central
Les situations de mal-être et de souffrance psychologique ainsi que les troubles anxieux englobant la phobie scolaire ont continué à exploser l’an dernier dans nos établissements scolaires. Elles touchent au bien-être de nos jeunes, à leur capacité à se projeter dans l’avenir et à réussir leur scolarité.
Les moyens pour les prendre en charge font gravement défaut en raison d’un manque cruel de personnel médico-social. Nous devons bien souvent pallier au quotidien ces carences en personnel. Dans le cadre de l’austérité budgétaire,la seule réponse apportée par notre ministère est la formation de « référent.es en santé mentale », d’élèves « ambassadeurs du bien être » et la mise en place d’un protocole « santé mentale » dans tous les établissements scolaires.
Ces dispositifs sont un cache-misère qui tente de faire oublier la pénurie de personnels dont c’est le coeur de métier dans les collèges et les lycées (AS, infirmier.es, PsyEN…).
Face aux enjeux, remettre du collectif et réaffirmer nos valeurs
Dans le contexte d’extrême droitisation des discours, les valeurs de l’Ecole doivent être réaffirmées. Le SNES-FSU s’inscrit dans une conception ambitieuse pour les métiers et les élèves, attaché aux valeurs démocratiques et émancipatrices de l’école avec l’éducabilité de tou·tes pour projet : toutes et tous sont capables de réussir. Nous avons besoin de la jeunesse pour construire une société plus juste, plus écologique, plus solidaire, plus féministe.
Le SNES-FSU sera aux côtés des CPE pour défendre une véritable ambition éducative dans le respect du métier et du statut et les appellera à prendre toute leur part dans les mobilisations à venir.
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