Déclaration liminaire sur SNES-FSU à l’ouverture de la FPMA, le 7 juin 2018 :

Mesdames, Messieurs les membres élus de cette FPMA,

Mesdames, Messieurs les membres nommés de cette FPMA,

Mesdames, Messieurs les personnels des services du rectorat,

 

Nous nous voyons, dans cette FPMA, peut-être pour la dernière fois. Nous n’allons pas fêter ce départ au champagne. C’est un voile noir que nous pouvons mettre sur ces CAPA déjà moribondes. Martine, personnage des Femmes savantesde Molière, dit à sa maitresse qui veut la chasser pour un motif dérisoire : « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage ». Nous en sommes là avec ce gouvernement aussi hautain, arrogant, méprisant que Philaminte et Bélise.

Le paritarisme serait un frein à l’efficacité des services publics, consulter les représentants des personnels en amont des opérations de carrière ne serait pas assez moderne. Mais de qui se moque-t-on ?

Tout a été fait cette année pour empêcher les personnels de la DPE comme les commissaires paritaires de travailler dans de bonnes conditions pour assurer l’égalité de traitement et la transparence des opérations de carrière : réformes en cascade, circulaires ministérielles arrivant au dernier moment ou en retard, contingents non communiqués dans les temps, etc. Une pression intolérable a ainsi été mise sur les personnels des services que l’on voit aujourd’hui épuisés tant physiquement que moralement.

Les conséquences sur la rentrée sont faciles à deviner. La situation dans les classes et les établissements est déjà très difficile : agressivité croissante des élèves et de leurs parents, surmenage des enseignants devant subir des réformes inopérantes qui se succèdent, alourdissement de la charge de travail, augmentation du nombre de postes partagés, pression hiérarchique de plus en plus souvent incohérente. Le gouvernement voudrait ajouter à cela l’impossibilité d’être vraiment représenté par ses élus syndicaux, avec pour conséquences le sentiment d’injustice et la suspicion permanente.

Et tout cela au nom de l’efficacité ? Mais quelle efficacité ? Celle des professeurs absents parce qu’ils craquent ? Celle des établissements sans chef parce qu’ils n’en peuvent plus ? Celle des bureaux vides parce qu’il manque des administratifs ? Celle des élèves qui ne comprennent plus ce qu’ils viennent faire à l’école ? Celle de l’absentéisme et du décrochage qui augmentent ?

Pour encore plus de cette efficacité-là, notre académie est menacée, dans un avenir très proche, de disparition. Qu’en sera-t-il du rectorat ? De ses personnels ? On comprend alors pourquoi il faudrait, d’abord, mettre fin aux CAPA et FPMA. C’est vrai que s’il n’y a plus personne dans les services pour nous répondre, le plus simple est qu’on n’ait pas de question à poser ! Nous comprenons quelle doit être l’inquiétude des personnels contractuels, dans les services, eux qui seront les premiers licenciés si l’académie disparaît et que le rectorat devient une petite antenne pour expédier les affaires courantes. Les titulaires se verront proposer le plan de départ volontaire de la Fonction Publique, lui aussi prêt à sortir.

Notre ministre parle d’école de la confiance : quel cynisme ! Qui peut désormais avoir confiance dans un gouvernement qui détruit ce qui fait la force des services publics depuis 1946 ? Pourra-t-on demain encore prétendre vivre dans une démocratie quand les syndicats auront été laminés, puisque c’est bien le projet ? La souveraineté, le peuple la gagne par sa force. Aussi, dans ce contexte de menace, de danger pour l’école publique, la FSU et la CGT en appellent à la solidarité et à la résistance.

Nous travaillons cette année, en tant que commissaires paritaires, dans des conditions désespérantes et exaspérantes mais nous remercions les personnels des services qui font ce qu’ils peuvent et le mieux qu’ils peuvent, dans des conditions bien pires que les nôtres. Encore merci. Soyons solidaires et forts pour maintenir le paritarisme, le service public d’éducation, l’académie et le rectorat de Poitiers.