CTA budget du 20 janvier : Rien de nouveau sous le soleil !

Le CTA budget se tenait ce jeudi 20 janvier, avec, sans surprise, son lot de mauvaises nouvelles pour nos conditions de travail à la rentrée 2022. Pourtant un ministre si chahuté, si peu légitime depuis quelque temps, devrait entendre ! Mais la surdité est bien la marque de fabrique de JM Blanquer !

Il nous faudra donc, le 27 janvier prochain, être aussi nombreuses et nombreux que le 13 à lui faire savoir par la grève, notre exigence de métiers reconsidérés, d’emplois créés, de salaires revalorisés.

NIVEAU ENSEIGNEMENT CONSTAT R21 PREVISIONS R22 EVOLUTIONS DEMOGRAPHIQUES
COLLEGES 66 660 élèves 66 756 élèves + 96 élèves
SEGPA 2 117 élèves 2 066 élèves – 51 élèves
LYCEES PROFESSIONNELS 11 289 élèves 11 171 élèves – 118 élèves
LYCEES GT 37 772 élèves 37 566 élèves – 206 élèves
Dont post bac 5 018 élèves 4 855 élèves – 163 élèves
TOTAUX 117 838 élèves 117 559 élèves – 279 élèves

A la rentrée 2022 , le Ministère prévoit un recul de 279 élèves pour le second degré de notre académie, baisse qui touche particulièrement les LP et le post bac (« évaporation » de certains élèves de BTS sur laquelle le rectorat réfléchit). La baisse est donc infime au regard du flux global d’élèves ! Elle se répartit de la manière suivante :

Or cette baisse conduit à la suppression de 34 emplois, même si le rectorat ose afficher un excédent de 8 emplois (vous apprécierez la rhétorique ici !)

La ficelle est si grossière qu’elle ne trompe personne. Elle s’explique par la réforme de la formation qui fait que dès la rentrée 2022, de nombreux stagiaires seront affectés temps plein ! Terrible retour en arrière ici ! Aussi, le rectorat prétend que l’académie dispose de davantage de moyens d’enseignement de ce fait ! Durant les 5 années de son ministère, Blanquer aura donc supprimé 7900 postes au niveau national pour le second degré, notre académie ayant payé un lourd tribut dans cette affaire.

Et au moment où tout crie le besoin de classes moins chargées, de moyens pour accompagner les élèves dans leurs apprentissages que la crise COVID a percutés, ce sont encore des moyens d’enseignement qui sont sacrifiés.

Lors de ce CTA, nous avons dénoncé la dégradation des conditions de travail des collègues, l’impact du temps plein des stagiaires sur le mouvement intra (ils préempteront de nombreux postes inévitablement , 86 programmés à ce jour). Ces mêmes stagiaires connaitront une entrée difficile dans le métier ; ce que nous ne saurions tolérer, les conditions de leur formation en tant que stagiaires n’étant pas encore définies ! On nous a seulement assurés qu’ils ne devraient pas faire d’HSA, qu’ils ne devraient pas être affectés sur plusieurs établissements. Des moyens ont d’ailleurs été mis en réserve pour faire face à la réalité de la situation. Mais seront-ils suffisants pour octroyer une petite décharge horaire aux stagiaires comme nous l’avons demandé ? Et d’ailleurs les promesses n’engagent que…

Nous avons interpellé la rectrice sur le prix à payer par l’élève d’un tel budget : la formation est dépecée. En effet certains chefs d’établissement de lycée par exemple abordent la préparation de rentrée sous l’angle des suppressions d’options facultatives que l’on pourrait supprimer pour donner un peu de souffle aux autres enseignements. Dans quelques collèges, les équipes apprennent la suppression de plusieurs classes déjà..

Quelques « miettes » aussi pour accompagner les collèges au plus près des caractéristiques territoriales en aidant les établissements les plus fragiles (4 moyens d’enseignement, le soutien aux LEGT les plus fragiles au regard notamment de la difficulté sociale et des facteurs géographiques (13 moyens d’enseignement), le développement des dispositifs de scolarisation des élèves en situation de handicap (ULIS) : (+ 4 moyens d’enseignement), l’accompagnement des lycées professionnels en matière de décrochage scolaire : (+ 4 moyens d’enseignement), …

Le nombre total d’HSA recule bien légèrement ( équivalent de 4 ETP) et bien logiquement puisque déjà, les HSA prévues aux DHG n’étaient pas toutes consommées, alors avec moins de personnels encore pour les supporter… Le taux de pression sur les HSA reste d’ailleurs trop élevé.

La délégation FSU et CGT Educ’action a donc voté CONTRE ce budget , comme l’ensemble des organisations syndicales en ce qui concerne le budget du second degré.

La déclaration liminaire est ICI.

Et maintenant ?

Le travail a commencé dans les établissements, les chefs ayant reçu leur DHG. Conseils pédagogiques, Commissions permanentes et CA doivent se réunir avant le 4 février, date de remontée de la « coloration », terme qui signifie en vrai quel poste on supprime, quelle spécialité on ferme, quel complément de service et autres réjouissances…

La vigilance est ici de mise et nous vous renvoyons à cet article https://www.snes.edu/article/2-1-5-attention-contrairement-a-ce-que-certaines-autorites-affirment-le-vote-en/

Mais surtout, ne restez pas isolé.e.s : faites connaître dès que possible les éléments de la rentrée à votre s2 s2, faites appel à nous ! Nous pouvons vous aider à construire le rapport de forces chaque fois que nécessaire, vous donner les informations, les outils qui vous permettrons de faire valoir vos droits et ceux de vos élèves !

Pour rappel,

Snes Charente : s2-16@poitiers.snes.edu

Snes Charente-Maritime : s2-17@poitiers.snes.edu

Snes Deux-Sèvres : s2-79@poitiers.snes.edu

Snes Vienne : s2-86@poitiers.snes.edu

Bon courage à toutes et tous !