Des établissements toujours plus nombreux dans l’action :
Lundi 20 janvier, dans de nombreux établissements, la mobilisation a été forte, tant de la part des professeurs que des élèves, pour dénoncer le bac Blanquer.
Le recours au contrôle continu et le renvoi au local constituent autant de ruptures d’égalité devant l’examen. L’impréparation pédagogique et technique met en difficulté l’ensemble de la communauté éducative depuis le début de l’année.
C’est cette colère qui s’exprime dans les actions en cours
– lundi 20 janvier : à la mi-journée, dans près de 40 % des lycées où les E3C devaient se tenir, la communauté éducative (professeurs et élèves) s’est mobilisée pour dénoncer les nombreux problèmes posés par le bac Blanquer. Grève, manifestations, actions symboliques, distribution de tracts, initiatives des élèves, les actions ont été diversifiées et ont conduit, localement, à des reports d’épreuves. Le ministre- le même qui l’an dernier, avait gravement porté un coup à la solennité de l’examen en préconisant de bricoler les notes- prétend que ces actions sont « illégales ». Rappelons que l’exercice du droit de grève est un droit constitutionnel.
– mardi 21 janvier : à 17h, on dénombre 4 fois plus de lycées concernés par le report des épreuves que la veille à la même heure.
Quand le Ministre va-t-il enfin écouter les enseignants et les élèves et revenir à un vrai bac national ?
Les lycées de La Rochelle, de Poitiers ont été à la pointe du combat. Mais ailleurs aussi la résistance s’est organisée avec des équipes refusant de remettre les sujets ; ce qui a conduit les IPR à procéder à ce choix et même de s’autoriser des visites d’établissements qui n’étaient pas vraiment de courtoisie ! Mandela Poitiers a même eu l’honneur d’accueillir la rectrice pendant les épreuves. La pression, inacceptable, faute de pouvoir persuader !
Des dysfonctionnements majeurs
Le nature même des épreuves et l’état d’impréparation ont conduit à des bugs majeurs :
lundi midi : les premiers sujets ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux dès la fin des épreuves, lorsqu’elles ont pu se tenir. Chaque établissement pouvant organiser les E3C comme il le souhaite, ces sujets sont désormais accessibles à des lycéens qui n’ont pas encore passé leurs épreuves. Les élèves qui passeront dans quelques semaines pourront donc avoir connaissance de bon nombre de sujets… Qui peut encore parler d’égalité devant l’examen ?
les épreuves de langues vivantes ont également conduit à une rupture d’égalité : conditions de diffusion et d’écoute différentes d’une classe à l’autre, des élèves en 1/3 temps qui n’ont pas pu bénéficier de la reformulation prévue ; beaucoup de questions restent sans réponse.
Est ce la raison qui a conduit le chef d’établissement du LISA à reconvoquer une épreuve lundi prochain ? A Barbezieux, l’administration elle même a décidé du report des épreuves d’une semaine.
des élèves avaient déjà vu leurs révisions grandement facilitées par les conseils opportuns d’inspecteurs ou de chefs d’établissement
l’utilisation très différente d’un établissement à un autre de la calculatrice en mode examen (souvent, au milieu de l’épreuve, après la partie sans calculatrice !) laisse présager également d’importantes disparités entre les lycées et donc d’inégalités
pressions sur les personnels stagiaires, administratifs, de vie scolaire, recours aux retraités ; c’est par la contrainte que les E3C ont pu se tenir dans certains lycées. Il semblerait qu’à la Rochelle et à Poitiers un escadron de retraités était tout prêt à intervenir! Belle solidarité qui laisse un goût amer en ces temps de luttes!
-pressions sur les élèves rassemblés devant leur lycée comme à Poitiers et qui ont été menacés d’un zéro s’ ils étaient absents
Le secrétariat académique du Snes invite les collègues à nous faire connaître tous les dysfonctionnements constatés lors de la passation de ces épreuves. Nous aurons l’occasion de les dénoncer dans les instances à venir. Localement, pensons aux motions dans les CA à venir, aux courriers aux IPR, aux tracts aux parents lors des portes ouvertes etc….
Nous rappelons aussi la nécessité d’inscrire au registre santé et sécurité au travail toute situation qui porterait atteinte à la sécurité et la santé des personnels, voire de saisir le CHSCT.
Une solution : le retour à des épreuves nationales, anonymes et terminales.
Tout montre que le renvoi au local, principe central du bac Blanquer, a des effets délétères. La solution pour sortir de ces problèmes est connue : il faut revenir à un bac avec des épreuves nationales, anonymes et terminales. C’est ce cadre qui permet de garantir l’égalité des élèves devant le baccalauréat et fonde la valeur de ce diplôme.
Suite au prochain numéro ! La numérisation et la correction….