Nous savons que les personnels de l’Éducation Nationale souhaitent, à juste titre, l’unité de leurs organisations syndicales. Cette unité est d’autant plus justifiée que les attaques contre les services publics, nos statuts, nos conditions de travail et nos métiers sont d’une intensité inégalée. Or, si ces élections professionnelles ont ou vont donner lieu à des alliances, fusions ou rapprochements, il faut bien voir qu’elles ne sont pas, en général, dictées par ce souci d’unité. Elles sont la conséquence des nouvelles règles de représentativité qu’impose désormais la loi [1], le fruit de considérations stratégiques décidées nationalement. Nous n’avons aucunement, dans ces quelques lignes, l’intention de condamner ces stratégies que l’on peut comprendre, mais plutôt, dans un souci de clarté, de montrer en quoi l’alliance FSU- CGT Educ’Action pour le CTA de Poitiers relève d’un tout autre raisonnement. Pour nous, il est d’abord évident qu’une alliance électorale doit être cohérente. Elle ne peut se concevoir entre des organisations qui ne défendraient pas des positions similaires sur les dossiers les plus importants. Or, on ne peut nier qu’il existe des différences, voire des divergences, entre les syndicats. Il n’est par exemple un secret pour personne que certains soutiennent les réformes en cours ou passées tout en contestant la baisse des moyens qu’elles entraînent, que d’autres rejettent les réformes sans trop se soucier de la baisse des moyens, que d’autres enfin, comme la FSU et la CGT Educ’Action, tout en luttant contre les ponctions budgétaires qui dépècent l’institution et sapent nos conditions de travail, s’opposent aux réformes parce qu’elles ne règlent rien des réels problèmes de l’École. Il en existe aussi qui contestent l’asphyxie budgétaire comme les réformes, tout en défendant un statu quo malgré les carences de notre système éducatif. Dans ce paysage, nous excluons tout rapprochement syndical qui, même dicté par des considérations louables, ne respecterait pas une certaine cohérence. Deux autres points fondamentaux nous semblent devoir être mis en exergue concernant cette alliance qui n’est pas une fusion. Le premier tient dans le fait qu’elle est constituée entre deux organisations syndicales qui, comme ce devrait être le cas de toutes, défendent tous les personnels de l’éducation nationale. Le second réside dans l’aspect local de cette alliance (elle n’existe que dans notre académie) prouvant, s’il en est besoin, qu’elle n’est pas dictée par des considérations d’ordre stratégique. Le chemin vers l’unification des forces syndicales de transformation sociale est long et difficile. Cette alliance y participe. La soutenir par le vote est sans aucun doute le meilleur moyen de faire avancer cette unité que les personnels plébiscitent. José DUPUIS
[1] Pour être représenté au CTM il faudra obtenir un score d’au moins 8,5% (ce sera 10% pour le CTA).