Les tensions sur les prix de l’énergie vont se répercuter sur la vie des établissements.
L’INSEE estime d’ores et déjà à plus de 20 % l’augmentation moyenne des prix de l’énergie sur un an (printemps 2021 – printemps 2022) malgré le bouclier tarifaire gouvernemental. Ces hausses concernent les établissements dès l’exercice 2022 mais aussi la construction du budget 2023. La viabilisation des établissements représente entre la moitié et trois quarts des dotations des collectivités territoriales.
Premières mesures
L’inquiétude gagne établissements et collectivités territoriales. Certaines régions ont fait des annonces plus ou moins spectaculaires, mêlant actions à court terme et plus durables sur le bâti scolaire. La région Bretagne a annoncé une température maximale de 19° (application de la réglementation) dans les lycées estimant le surcoût de l’énergie à 10 millions d’euros en 2022. La Nouvelle-Aquitaine débloque 10 millions d’aides pour les lycées, quand la Normandie prévoit un triplement des dépenses énergétiques pour 2023 et un soutien financier aux lycées.
Au-delà de ces aides ponctuelles, les politiques de rénovation et d’adaptation des bâtiments aux effets climatiques vont prendre du temps. Nombreux sont les établissements où les problèmes de chauffage l’hiver et d’aération l’été sont prégnants. Quels effets si une vague de COVID oblige à une aération régulière des salles ?
L’action des représentants du SNES-FSU dans les CA sera cruciale. Il faut dès maintenant interroger l’administration sur les prévisions de fin d’année pour le budget 2022. Quel surcoût pour le service ALO (viabilisation), quelles aides annoncées par la collectivité territoriale (départements pour les collèges, régions pour les lycées) ? Quelles conséquences sur les équilibres du budget voté en décembre 2021 ?
Ne pas rogner sur le pédagogique
Les pressions risquent d’être importantes pour basculer des fonds des activités pédagogiques vers la viabilisation, ou de prélever sur les fonds de réserve souvent bien entamés. Les menaces pèsent par exemple sur les voyages scolaires dont la part « accompagnateurs » est à la charge du budget de l’EPLE. Ces décisions budgétaires modificatives (DBM) lourdes relèvent d’un vote décisionnaire du CA. Pour le SNES-FSU ce n’est pas à l’établissement, en rognant les faibles enveloppes réservées à la pédagogie, de faire face aux responsabilités des collectivités et de l’État.
Le projet de budget 2023, présenté dans les CA fin novembre et début décembre 2022, nécessite des interventions vers les collectivités pour réclamer les moyens et les politiques permettant de faire face. Dans l’intérêt des élèves et des enseignements, la politique du moins-disant pédagogique est inacceptable. Il en va de la qualité du service public d’Éducation.