A grand renfort d’effets de manche médiatiques, le Ministère de l’Education nationale a présenté les les évaluations obligatoires pour les classes de CP, CE1, 6eme et 2de et CAP comme des outils « pour mieux cibler et organiser l’accompagnement des élèves » dans le contexte bien peu normal d’une rentrée post confinement.Les professeurs ont découvert ces derniers jours que des questions complémentaires, mais loin d’être anodines, ont été ajoutées dans la plus grande discrétion. Dans le second degré, elles portent d’une part sur le vécu des élèves pendant le confinement, d’autre part sur les méthodes de travail de leurs professeurs pendant cette même période (« lorsque vous envoyiez du travail à votre professeur, comment vous faisait-il un retour ? », accompagné de propositions de réponses binaires). S’il est tout à fait légitime de chercher à en savoir plus sur la façon dont les élèves ont vécu cette période si particulière du confinement, le mélange des genres est pour le moins problématique. A quoi pourront bien servir des résultats d’une enquête sur la perception par les élèves du travail des professeurs, intégrés à un test visant à évaluer les connaissances des élèves ?
Dans le 1er degré, le fait que ces questions sont facultatives ne figure ni sur le cahier des élèves, ni sur celui des enseignants, qui ignorent pour la plupart qu’elles ne sont pas obligatoires. De plus, à la fin des cahiers des élèves de CP et de CE1 figurent des questions aux enseignants pour savoir si l’élève est revenu à l’école avant l’été ou non… quel sera l’usage réservé à ces questions, dont les familles ne sont pas informées ?
Les professeurs et les familles n’ont pas été prévenus de la teneur des questions sur le confinement : or des questions imprévues d’ordre psychologique, avec des réponses binaires, peuvent être déstabilisantes pour certains élèves. Quant aux professeurs, ils ont découvert en direct, lors de la passation du test, que des questions portaient sur leur travail pendant le confinement et pas seulement sur les connaissances des élèves.
Il est étonnant par ailleurs que l’on interroge ainsi les élèves sans accorder aux équipes pédagogiques le temps d’analyser la période de confinement / déconfinement pour mieux faire face aux épisodes à venir.Le SNES-FSU, le SNUipp-FSU, le SNUEP-FSU et le SNEP-FSU dénoncent la confusion entretenue par le Ministère sur la nature de ces tests. Il exige que les personnels soient clairement informés du caractère facultatif de cette partie des évaluations nationales. Chacun devra avoir le choix de répondre, ou pas, à ces questions.
Le SNES-FSU, le SNUipp-FSU, le SNUEP-FSU et le SNEP-FSU exigent également que les familles soient informées directement et de manière explicite de l’utilisation des données personnelles concernant leur enfant. Pour nos organisations, les évaluations nationales standardisées et autres tests ne peuvent être l’alpha et l’oméga de la rentrée 2020. Ni l’école ni les élèves ne peuvent trouver un intérêt à la passation de ces évaluations nationales. Encore moins cette année.A télécharger en version PDF