Le détail des nouvelles mesures sanitaires pour les collèges et les lycées à compter du 14 mars.
Pour le SNES-FSU, il est indispensable d’agir avec prudence afin d’éviter d’alimenter un rebond de l’épidémie. Il convient d’avoir une surveillance fine des indicateurs en milieu scolaire et des seuils clairs permettraient un pilotage plus lisible et anticipé de la crise sanitaire. Les chiffres de ces derniers jours sont moins optimistes sur la situation en milieu scolaire, en particulier dans les zones qui sont rentrées de vacances en premier.
Le SNES-FSU a rappelé la nécessité de règles claires et opérationnelles. Il n’est pas envisageable que les personnels, notamment de vie scolaire, se trouvent une nouvelle fois à gérer des procédures de contact tracing lourdes et chronophages.
La stratégie gouvernementale appuyée par les autorités sanitaires est celle du « vivre avec le virus ». Il convient donc d’adapter notre société à l’existence de ce virus sous forme endémique. Cela nécessite notamment un travail approfondi autour de la question de l’aération des salles, en vue de l’automne prochain. Un plan d’envergure doit rapidement être discuté avec les acteurs de la communauté éducative et des travaux doivent être engagés rapidement et se poursuivre durant l’été.
Les mesures annoncées
Niveau de protocole
Les collèges et les lycées passent en protocole de niveau 1, ce qui implique notamment la fin de l’interdiction du brassage.
Port du masque
Le port du masque n’est plus obligatoire en intérieur, pour les élèves comme pour les adultes. Celles et ceux qui le souhaitent peuvent conserver le masque.
Un décret permettra aux préfets de renforcer, si besoin, les mesures sanitaires sur un territoire donné. Ces décisions ne seront pas à la main des chefs d’établissement mais bien des autorités préfectorales.
Personnels vulnérables
La définition des personnels vulnérables ne change pas et leur situation reste inchangée : s’ils sont en ASA, ils continuent à bénéficier de ce régime d’autorisation d’absences.
Les autorités sanitaires recommandent le port du masque FFP2 pour les personnes les plus fragiles, il est indispensable qu’elles soient équipées par leur employeur !
Contact tracing
Du fait de la levée du port du masque, la procédure de contact tracing évolue. Désormais, lorsqu’il y un cas positif dans une classe, les élèves et adultes non masqués de la classe sont tous considérés comme cas contact. (mise à jour 10/03, 19h40 : la FAQ indique qu’il n’y a pas lieu de faire la distinction entre élèves masqués et non masqués : quand il y a un cas positif dans une classe, tous les élèves masqués, ou non, sont considérés comme cas contact). Cette référence au groupe classe pour définir les cas contacts va rendre le contact tracing plus fastidieux en lycée, où le groupe classe n’existe plus. Il faudra donc identifier tous les groupes dans lequel a circulé l’élève positif…. Le ministère assume une forme de massification des cas contacts, tout en assurant de pas voir de problèmes organisationnels. Pourtant, sur le papier, cette proposition semble déconnectée de la réalité et pourrait grandement peser sur le quotidien des établissements, comme si les 20 derniers mois n’avaient pas montré que des protocoles non opérationnels pouvaient complètement désorganiser des établissements scolaires…La mise à jour de 19h40 lève la recherche des cas contacts en fonction du port du masque, il reste la question du suivi des différents groupes dans lequel a été l’élève.
Les élèves ou adultes cas contacts vaccinés restent dans l’établissement et doivent faire un autotest à J+2.
Les élèves ou adultes cas contacts non vaccinés sont mis à l’isolement 7 jours et reviennent après un test PCR ou antigénique négatif. Au regard de la couverture vaccinale inégale socialement en population scolaire, cette mesure pourrait isoler pendant un temps relativement long certains élèves non vaccinés, si les cas positifs repartir à la hausse. La relance d’une campagne d’information sur la vaccination pourrait permettre de sensibiliser les élèves et leurs familles sur ce sujet.
Lorsqu’un cas positif est détecté dans une classe, le port du masque est recommandé mais non obligatoire.
Les mesures pédagogiques
Le SNES-FSU a rappelé la nécessité d’ouvrir rapidement le chantier de la rentrée 2022. La crise sanitaire durable a des conséquences pédagogiques importantes. En collège, comme en lycée, le SNES-FSU exige que des moyens soient dégagés pour travailler sur les fragilités des élèves à la prochaine rentrée et un travail doit aussi s’ouvrir sur les programmes.
Le ministère a une nouvelle fois pris l’engagement d’ouvrir ces discussions. En terme de moyens, pour l’instant, seule la perspective de la reconduction du dispositif « je réussis au lycée » (sur la base d’HSE) semble sur la table.