Grâce à la mobilisation des personnels, le “choc des savoirs” de Gabriel Attal ne s’applique pas complètement à cette rentrée. Continuons la mobilisation pour obtenir l’abrogation du “choc des savoirs”.
Le SNES-FSU a interrogé ses représentant·es dans les collèges et leurs retours de terrain sont clairs : au 11 septembre, 64,5% des collèges ne mettent pas en place les groupes de niveaux tels que voulus par Gabriel Attal et 35,5 % des collèges appliquent complètement les groupes de niveaux (sur toutes les classes des niveaux concernés)
note méthodologique : sur l’ensemble des réponses à l’enquête de rentrée du SNES-FSU, constitution d’un échantillon représentatif de 546 collèges, en prenant en compte le poids de chaque académie. Cette enquête a donc vocation à donner une photographie de la situation à un instant T. Une enquête plus détaillée sera réalisée à l’automne.
Dans le détail, les collègues témoignent d’une grande désorganisation, d’incertitudes, mais aussi de volonté de ne pas trier les élèves, de problèmes organisationnels qu’il est compliqué de dégager quelques grandes lignes en matière d’organisation. On trouve ainsi des collèges où il n’y a aucun groupe (les élèves restent dans le groupe classe et ont du soutien ponctuel en français et en mathématiques, ailleurs, quand les moyens le rendaient possible, des dédoublements ont été mis en place en français et en mathématiques, à d’autres endroits, le manque de professeurs de français ou de mathématiques ne permettent pas la constitution de groupes, tout comme….le manque de salles !).
Dans d’autres collèges, les classe ont été alignées, ce qui génèrent des contraintes d’emplois du temps importantes pour les élèves et les personnels, mais ce sont des groupes hétérogènes (donc avec des élèves de niveaux différents) qui sont mis en place….et bien d’autres exemples… Cette situation où les collègues eux-mêmes ont bien du mal à s’y retrouver sur ce qui se passe dans leur propre collège est révélatrice de la situation : un grand bazar qui tient, une fois de plus, davantage du bricolage institutionnalisé, qui met sous tension les personnels dont beaucoup témoignent de leur colère ou de leur désarroi.
Un point d’appui pour gagner l’abandon du Choc des savoirs, un échec pour l’ex-ministre de l’Education nationale
C’est un échec cinglant pour l’ex-ministre de l’Education nationale qui a fait le choix du passage en force sur une mesure très largement contestée par les personnels. Pendant 6 mois, une large intersyndicale s’est mobilisée contre le Choc des savoirs, notamment les groupes de niveau, en refusant le tri social des élèves.
Aujourd’hui si les groupes de niveaux ne s’appliquent pas complètement, c’est notamment en raison de cette mobilisation qui a rassemblé les personnels mais aussi les familles et l’ensemble de la communauté éducative autour du #NousNeTrieronsPasNosEleves. C’est un point d’appui pour la suite et pour gagner l’abandon du Choc des savoirs.
Quelques témoignages issus de notre enquête
Les groupes sont hétérogènes et stables sur l’année.
Les cours ont lieu en classe entière. 1h par semaine est dédoublée.
Il y a autant de groupes que de classes, chaque groupe correspond donc à une classe.
Il n’y avait pas assez de professeurs de français donc on n’a pas fait de groupes.
Groupes uniquement en 6eme.
Aucun groupe mais les moyens supplémentaires sont utilisés pour programmer 1h de soutien en mathématiques et en français.
Groupes en Français, pas de groupes en Maths mais de la co-animation.
Groupes en 6eme mais pas en 5eme car trop compliqué pour les emplois du temps.
6 groupes avec 5 classes.
3 groupes pour 3 classes en 6e, 4 groupes pour 3 classes en 5e.
Pas de moyens pour faire des groupes : 4 profs…pour 4 classes de 28.
Des groupes hétérogènes ont été mis en place.
Les cours ont lieu en classe entière. 1h par semaine est dédoublée.
Il y a autant de “groupes” que de classes, chaque “groupe” correspond donc à une classe.