Les visites du ministre à Poitiers deviennent rituelles. Le 10 septembre 2018 était la 5ème qu’il faisait à l’ESEN, sur le site du Futuroscope. Mais, ne nous y trompons pas, ce ne sont pas les enseignants, CPE, Psy-EN ou secrétaires des IA ou du rectorat qu’il vient rencontrer. Ce n’est pas le travail réel de ces personnels qui l’intéresse. Une fois de plus, c’étaient les cadres de l’éducation nationale, réunis à l’ESEN, qui ont fait l’objet du regard et de l’écoute du ministre.

La presse a eu droit à quelques images bien contrôlées, dont certaines au lycée « innovant », voisin de l’ESEN, loin de la préfecture de Poitiers où étaient reçues (par une conseillère du ministre) les organisations syndicales, donc à l’abri des médias !

La FSU avait décidé de ne pas rester dans l’ombre et de tracter devant l’ESEN : https://fsu86.fsu.fr/le-ministre-a-lesen-la-fsu-et-le-snpi/.

Lors de l’audience, symbolique (20 minutes à peine !), nous avons pu aborder les sujets qui nous préoccupent tous mais nous n’avons obtenu aucune réponse :

  • Quel devenir pour le rectorat de Poitiers dans le cadre du projet de fusion des académies de Bordeaux, Limoges et Poitiers ? Qu’en sera-t-il des personnels administratifs ? Quel accès réel au service public dans nos territoires, dans ces conditions d’éloignement des instances rectorales ?
  • Le déclassement et la perte de pouvoir d’achat est une évidence pour tous les personnels de l’EN. Que prévoit le gouvernement en terme de rattrapage, afin de faire cesser la crise du recrutement ?
  • Quels sont les réels projets du gouvernement pour la formation des maitres ? La dissolution des ESPE a l’air d’être plus ou moins prévue. Les enseignants de l’ESPE sont inquiets sur leur avenir et sur celui de leurs missions.
  • Parcoursup est visiblement un fiasco, y compris dans notre académie. Quelle leçon en tire le ministère ?
  • Les opérations de gestion des personnels (affectations, promotions hors classe, classe exceptionnelle…)  se sont très mal déroulées l’an dernier. Les calendriers de CAPA ont été sans cesse modifiés, les dates repoussées, les collègues n’ont pas eu accès à leurs évaluations à temps, les arrêtés d’affectation n’arrivent pas, les affectations sur plusieurs établissements se multiplient de façon déraisonnable, etc… Dans le même temps, l’organisation du travail et le management sont tels au rectorat que les personnels administratifs de la DPE (division des personnels enseignants) sont en grande souffrance. Il est hors de question qu’une telle situation se renouvelle. 
  • La réforme du lycée se prépare sans consultation ni information des collègues ni des organisations syndicales. Le recteur a prévu une carte des spécialités et options facultatives et n’a consulté que les proviseurs, lesquels n’ont pas, le plus souvent, consulté les enseignants et CPE, ceux-là même qui auront pourtant en charge la mise en œuvre.

Mme Bourhis, la conseillère du ministre, s’est engagée à nous répondre par écrit…