Nous avions évoqué, parmi les scénarios élaborés par le Ministère, la possibilité de proroger la période d’évaluation du stagiaire de 4 mois au maximum, dès lors qu’il était considéré que les éléments permettant de se prononcer n’étaient pas réunis.
Le SNES et les syndicats de la FSU avaient d’emblée récusé cette proposition qui pénalisait les stagiaires, pourtant mobilisé-es comme tou-tes les autres par l’école à distance. Nos interventions nous avaient permis de rassurer les stagiaires, quand, dans les académies, beaucoup donnaient pour acquis ce scénario.
Il est désormais certain, ainsi qu’en témoigne un message écrit de la DGRH au SNES-FSU, que cette solution n’a pas été validée par le cabinet du ministre. Outre que ce scénario amenait à prolonger le stage au motif d’aléas indépendants de leur manière de servir, il conduisait nombre de stagiaires à poursuivre leur stage dans une autre académie et dans un autre contexte. Le risque était grand de mettre certains stagiaires en difficulté et d’engendrer une forte inégalité de traitement. Enfin, il maintenait de nombreux personnels dans l’incertitude. La DGRH a donc arrêté, pour la seule année 2019-20, les aménagements suivants :
l’inspection sera rendue obligatoire à la fin de la première année de stage lorsque le licenciement est envisagé (elle est en l’état des textes facultative pour les professeurs des écoles et certifiés/conseillers principaux d’éducation) ;
elle demeurera obligatoire, sans changement, lorsque le licenciement est envisagé après la seconde année de stage ;
l’inspection sera rendue facultative pour les agrégés, comme elle l’est déjà pour les PE, certifiés et CPE, lorsque la titularisation ou le renouvellement sont envisagés. L’avis rendu par l’inspecteur sera rendu selon les modalités qu’il juge souhaitables (lecture du dossier, entretien avec le stagiaire, etc.).
En revanche, le rôle des jurys académiques (pour les PE et certifiés/CPE) sera inchangé, avec audition obligatoire de ceux des stagiaires dont la titularisation n’est pas envisagée. Ainsi que nous l’a indiqué la DGRH, les arrêtés du 22 août 2014 relatifs au stage, à l’évaluation et à la titularisation seront modifiés en conséquence.
Ces éclaircissements sont les bienvenus. Le SNES-FSU regrette cependant que la DGRH évoque le licenciement en première année ; s’il est très rare habituellement, nous en dénonçons régulièrement le principe, et il nous semble inacceptable dans les circonstances présentes. Nous regrettons également le rejet de la proposition faite par le SNES, le SNEP, le SNUEP et le SNUipp-FSU le 3 avril de prolonger jusqu’au jury de décembre les stagiaires dont la titularisation immédiate ne pouvait être décidée. Le risque est de lier les mains des jurys académiques, et il ne serait pas admissible que sur la foi d’une année très particulière, le nombre de renouvellements augmente.
Reste enfin le problème des stagiaires en renouvellement en 2019-2020, pour lesquels le Ministère maintient l’obligation de l’inspection lorsque le licenciement est envisagé. Il aurait aussi fallu choisir de prolonger ces stagiaires jusqu’à décembre. Lorsqu’il n’y a pas de reprise des cours en présentiel, comme ce sera peut-être le cas dans beaucoup de collèges et de lycées, quelles formes prendront ces inspections ? Le SNES-FSU sera très vigilant.