Vers un printemps des luttes

Le mois de janvier a montré que la colère n’était pas enfouie sous l’avalanche des mesures d’un Premier ministre pressé. Les personnels de l’Éducation nationale ont montré la voie ! Il est possible de rassembler dans la grève et dans la rue, mais aussi de commencer à gagner la bataille des idées, à l’image de ce qui se joue sur les groupes de niveau. C’est donc un printemps des luttes qui se prépare avec la grève féministe du 8 mars, la mobilisation Fonction publique du 19 mars, la journée d’action des retraités le 26 mars et l’action dans la durée que l’intersyndicale Éducation s’est donné pour objectif de construire et de réussir.

Dans l’Éducation, non au choc des savoirs, oui au choc des salaires !

Après une arrivée dans l’atmosphère incandescente léguée par Amélie Oudéa-Castéra, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, est désormais une ministre au pied du mur. Son premier acte sera-t-il de publier les textes « Choc des savoirs » alors qu’ils sont unanimement rejetés ? Seulement 48 heures après sa nomination, elle recevait la FSU (voir compte-rendu). Le SNES-FSU a déroulé ses exigences, notamment d’une revalorisation salariale sans condition pour toutes et tous et d’un abandon des mesures « Choc des savoirs ». Prudente sur ce terrain miné, elle se garde bien d’utiliser l’expression groupe de niveaux, préférant parler de classes hétérogènes et refusant l’École du tri social. Mais la cascade sémantique ne suffira pas tant ces mesures dessinent les contours d’un projet d’École conservateur et passéiste néfaste pour l’École publique, les élèves et les personnels. Elle a dit se donner quinze jours pour arbitrer le sujet. Continuons de signer et faire signer la pétition intersyndicale « Non au Choc des Savoirs ».

Pour le SNES-FSU, dans ce moment de bascule pour l’École publique, il est indispensable d’articuler les différentes temporalités d’action. Le rebond du 6 février en prépare un plus large. Une intersyndicale FSU, Unsa Éducation, Sgen-CFDT, Cgt Éduc’action et Sud Éducation a posé les bases d’une action durable au printemps pour gagner sur nos salaires, nos conditions de travail et plus largement l’École publique, car une journée de grève ne suffira pas !

En attendant, les actions se multiplient à tous les niveaux avec le SNES-FSU : rassemblements, grèves, réunion publique avec les parents d’élèves, distributions de tracts…ce travail de terrain permet de continuer de convaincre et de rassembler dans l’action…pour gagner !

Les échos directs du terrain

 

 

Les échos dans la presse quotidienne régionale

Le 8 mars, en grève pour l’égalité professionnelle

Le SNES-FSU, avec une intersyndicale large, appelle à la grève féministe le vendredi 8 mars à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme.

8 mars 2024 grève féministe

Le 19 mars, pour défendre la Fonction publique

Pour les salaires et les conditions de travail et contre la rémunération au « mérite », la FSU avec l’intersyndicale fonction publique appellent à la grève le mardi 19 mars.

Mérite ?
Dans son programme présidentiel, Emmanuel Macron faisait d’une loi Fonction publique « permettant de mieux prendre en compte le mérite dans les rémunérations des agents » une priorité du tout début de son quinquennat. Il n’en fut rien, la forte contestation de la réforme des retraites lui fermant tout espace politique pour ouvrir un nouveau front social. Lors de son discours de politique générale, Gabriel Attal a encore repoussé les délais en annonçant que la discussion parlementaire aurait lieu non pas tout de suite mais au second semestre de 2024. Faut-il se réjouir de ce qui semble être une tergiversation ? Certes non, c’est même sans doute le révélateur que ce projet, comme beaucoup d’autres, a un rôle de communication, et que le gouvernement a bien l’intention de « feuilletonner » un discours sur cette réforme avant même de la mettre en place, de continuer à brandir la notion de mérite pour stigmatiser en creux des agent·es qui ne seraient pas, en raison du statut, incité·es à travailler correctement aujourd’hui. Qui se penche sérieusement sur la question voit vite que toutes les mesures qui sont déjà allées dans le sens du prétendu « mérite » ont plutôt renforcé la concurrence entre collègues et entre services, au détriment de la qualité du service public que ces mesures étaient censées améliorer. Et qu’à l’inverse, le statut n’est pas le problème, il est la solution, garant d’égalité, d’indépendance des fonctionnaires, de qualité et de capacité d’adaptation du service public. L’augmentation des salaires de tous les personnels, l’amélioration des conditions de travail font partie des réponses qui correspondraient aux besoins, or elles ne sont pas à l’ordre du jour, le gouvernement préférant continuer à détourner le regard par opportunisme, par cynisme, par démagogie, la grève féministe du 8 mars et la journée du 19 mars doivent permettre de monter en puissance pour mobiliser toute la fonction publique !

Benoit Teste, secrétaire général de la FSU (à lire sur le site de la FSU)

Le 26 mars, avec les retraité·es !

Baisse du pouvoir d’achat, difficultés d’accès aux soins, hausse des frais de santé…les retraité·es seront dans la rue le mardi 26 mars.