DANS LE CADRE DE LA JOURNÉE DE GRÈVE DU 6 SEPTEMBRE, LE S2 A TRANSMIS À L’IA DE LA VIENNE LES DOLÉANCES DES COLLÈGUES.

Dans le cadre de la journée d’action et de grève du 6 septembre, lors de laquelle les collègues du département sont venus, devant l’inspection académique, déposer leurs doléances pour une année scolaire correcte, une délégation du SNES-FSU a été reçue, à 16h, par M. Arnaud, Inspecteur d’académie de la Vienne.

Nous lui avons exposé, en détails, les problèmes majeurs des collèges et lycées de son département à cette rentrée :

 Les stagiaires affectés dans des conditions insupportables, à temps quasi complet, sans formation professionnelle et les motivations du refus du tutorat de la part des titulaires. Le désarroi qu’ils nous ont confié.

 La pression, pouvant aller jusqu’au chantage au dédoublement, pour caser les heures supplémentaires malgré la loi et l’engagement annoncé dès juin par nombre de collègues de ne pas en accepter plus d’une. Nous avons donné l’exemple du lycée Louis Armand dont certaines classes se retrouvent sans prof de math, toutes les 2des sans AP en math parce que le proviseur n’a pas voulu croire à l’engagement des enseignants de ne pas faire d’HS.

 L’absence de prof de mathématiques, d’anglais, de technologie, etc… dans un nombre important d’établissements dès maintenant. L’inquiétude légitime qui est la nôtre quant à l’incapacité qui est la sienne d’affecter des remplaçants expérimentés dans la plupart des disciplines. L’augmentation de la précarité qui va s’ensuivre.

 La désorganisation des lycées qui n’ont pas eu le temps de mettre en place une réforme précipitée et sans réels moyens : emplois du temps déséquilibrés pour beaucoup de classes de 2de, parfois plus de récréation, projet « usine à gaz » pour l’AP, absence d’heures de coordination pour les équipes, concurrence entre les établissements qui a fait fondre les effectifs de Louis Armand et n’a pas amélioré la situation de Châtellerault…

 L’inquiétude des professeurs de collège quant à l’obligation de valider le livret personnel de compétences, alors même que l’année dernière leur évaluation du niveau A2 en langue a été contestée par le Rectrice. La coordination, là aussi nécessaire pour remplir ce livret, est matériellement impossible : comment 10 personnes (prof, documentaliste, CPE,…) pourront-ils se mettre d’accord pour valider plus de 100 items pour chacun des 30 élèves de la classe ?! Quelle utilité à tout ça ? Si nous nous fondons sur l’expérience des stagiaires, évalués selon ce principe en 10 compétences, on peut être très inquiet : 4 personnes remplissent chacune dans leur coin le livret des 10 compétences, sans jamais se coordonner et le stagiaire n’a pas le droit de consulter ledit dossier,sauf une fois sa titularisation refusée : un modèle de transparence, de communication et d’efficience pédagogique !!!

Enfin le plus grave et le bilan de tout ça, nous avons fait part de notre colère de voir le système éducatif français saccagé par ces réformes (réforme de la formation des maitres, du lycée, du socle commun) qui mettent à bas deux principes fondamentaux de notre république : l’égalité et la solidarité. L’autonomie débridée en lycée, le socle commun en collège sont des réformes pour une école inégalitaire et ségrégative, une école que nous ne voulons pas.

A tout cela, M. Arnaud nous répond en confessant « son optimisme béat » et même une certaine « naïveté ». Selon lui, notre système éducatif est une grande réussite, tout va bien, le niveau des élèves monte (même si l’évolution est de plus en plus lente et mesurée) et les résultats au DNB sont bons. Sur les stagiaires, pas de réponse ; sur les HS, on a le droit de les refuser ; sur les profs manquants, RAS : sur le B2i, les IPR lui ont dit que tout allait de mieux en mieux et sur le livret personnel de compétences, il est confiant. Bref, il y a dans ce monde un homme heureux : nous l’avons trouvé rue Guillaume le Troubadour à Poitiers !