« Toutes les fois que la tyrannie s’efforce de soumettre la masse d’un peuple à la volonté d’une de ses portions, elle compte parmi ses moyens les préjugés et l’ignorance de ses victimes » Condorcet, Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain (édition 1798)
Le gouvernement n’en finit pas de s’attaquer au modèle social français et à la Fonction Publique. La hargne avec laquelle il enchaine les projets destructeurs peut avoir quelque chose de désespérant mais nous ne devons pas nous laisser prendre à ce piège.
La stratégie est celle du siège, de l’encerclement : le gouvernement veut nous faire croire qu’il a tous les pouvoirs et qu’il est doué de surpuissance, en accumulant les attaques sur un rythme extrêmement rapide.
Après avoir massacré le droit du travail, servi les intérêts financiers des plus riches, augmenté la CSG (et donc baissé les salaires des fonctionnaires et les pensions des retraités), menacé la SNCF, etc… il s’est attaqué à un droit fondamental : l’accès de tous les bacheliers au premier cycle universitaire. Les réformes du bac et du lycée porteraient un coup fatal à l’ambition de démocratisation du lycée, mettant à mal la voie technologique et dévalorisant gravement le baccalauréat. Le projet pour le bac qui vient d’être dévoilé est gravissime. Chacun pourra en juger (voir au bas de l’article)…
Le matraquage continue avec un projet sur la Fonction Publique intitulé « Refonder le contrat social avec les agents publics ». Les termes utilisés dans ce titre et dans l’introduction du propos sont trompeurs, mensongers même. Il s’agit en réalité non pas de « refonder » mais de détruire « le contrat social avec les agents publics » et du même coup la Fonction Publique.
Cette destruction est présentée selon une méthode et un calendrier bien précis. Tout ce plan est annoncé avec une duplicité et une volonté de provocation incroyable :
→ 30 mars à fin juin : suppression des CHSCT, prétendument fusionnés avec les CT (comités techniques), lesquels perdraient des compétences. Transformation des CAP (CAPA, CAPN) vidées de leur sens car elles n’examineraient plus que « les décisions ayant un impact négatif sur la carrière des agents ».
→ 30 avril à début juillet : recours accru « au contrat », autrement dit remplacement des fonctionnaires par des contractuels. C’est la porte ouverte à la disparition de la Fonction Publique. Le texte ajoute : « en permettant le recours à de nouvelles formes de contrats », il faut entendre au « contrat de projet » ou « contrat de chantier ».
→ 28 mai à fin octobre : attaque sur les salaires au nom de « la maitrise de la masse salariale » et instauration d’une rémunération au mérite. Ce serait la fin des grilles de salaires ou tout du moins des modulations très fortes, avec un pouvoir donné aux chefs d’établissement sur nos salaires.
→ 11 juin à octobre : plan de départ volontaire et incitation à quitter la Fonction Publique sous couvert de « mobilité » et « d’accompagnement ».
Si ce gouvernement et ceux qui le soutiennent ou le poussent se sentent si forts pour avancer de tels projets, c’est que jusque là ils ne se sont heurtés à aucun obstacle de taille. Or l’obstacle, c’est nous, notre force de mobilisation, notre nombre. Le 22 mars, cette force, ce nombre, cette détermination doivent envahir les rues de France, manifestant contre cette politique antisociale. Il est de la responsabilité de chacun d’être présent et de convaincre d’autres de nous rejoindre. Le peuple ne peut compter que sur lui-même pour se défendre.
Projet d’arrêté sur le bac général :
Projet d’arrêté sur le bac technologique :
Projet d’arrêté sur le contrôle continu :
Projet arrêté Contrôle continu
Document d’orientation pour la concertation pour « refonderle contrat social avec les agents publics » :
Refonte FP – Document travail – copie