Le SNES-FSU avec la FSU-SNUipp, le SNEP-FSU, le SNUEP-FSU et la FSU appellent à poursuivre la mobilisation contre les mesures du « choc des savoirs » en signant et en s’engageant dans l’appel « Nous ne trierons pas nos élèves ».
Les mesures du « Choc des savoirs » instaurent un tri social à plusieurs niveaux de la scolarité des élèves, qui conduira à l’exclusion des élèves des milieux populaires. Nous refusons de nous résoudre à accepter ces mesures, dangereuses pour notre démocratie. Depuis, le mois de janvier, la mobilisation est forte et a déjà permis de gagner la bataille de l’opinion concernant les groupes de niveau. Au 3ème trimestre, la mobilisation se poursuit à tous les niveaux!
Pour mettre en échec le « Choc des savoirs », « Nous ne trierons pas nos élèves ! » n’est pas qu’un slogan mais un plan d’action pour poursuivre la mobilisation.
Ce mardi 14 mai, la FSU organisait une conférence de presse pour présenter l’état de la mobilisation : journée nationale d’action, stratégies pour ne pas mettre en place les groupes et ne pas trier les élèves du 1er degré au 2nd degré, actions locales…
Dans cet article, vous trouverez la rediffusion de cette conférence de presse et l’appel « Nous ne trierons pas nos élèves » à signer et à diffuser.
« Nous ne trierons pas nos élèves » : l’appel de la FSU, du SNES-FSU, de la FSU-SNUipp, du SNUEP-FSU et du SNEP-FSU
Depuis le mois de janvier, nous sommes particulièrement mobilisés contre les mesures du « Choc des savoirs ». Cet ensemble de mesures, du premier au second degré, dessine les contours d’une École passéiste et conservatrice. Il vise à généraliser le tri des élèves dès le plus jeune âge, notamment par les groupes de niveaux, mais aussi en conditionnant l’accès direct au lycée par la mise en place de classes prépa-seconde en Lycée général et technologique ou en Lycée professionnel et en faisant du DNB une barrière à l’entrée au lycée. Parcours différenciés, filières adaptées uniquement aux besoins locaux, la réforme de la voie professionnelle participe également du tri social. Il s’agit d’un retour en arrière sans précédent et d’un abandon des acquis de 60 ans de démocratisation.
Désormais, à chaque étape décisive de la scolarité des élèves, notre système scolaire sera organisé pour trier et exclure majoritairement les élèves des milieux populaires. C’est aussi une certaine vision de la société qui se dessine : celle de l’assignation scolaire et sociale, particulièrement dangereuse pour notre démocratie. Un pays où la jeunesse se trouve assignée à ses positions scolaires et sociales court un grave danger démocratique : c’est un pays où le désespoir et les rancœurs s’accumulent face à l’absence de perspectives d’avenir et aux promesses non tenues de notre modèle social, fracturant toujours plus notre société.
Profondément attachés à la démocratisation de notre système éducatif et à la réussite de tous les élèves, nous avons manifesté, fait grève, interpellé les ministres successifs. A quelques mois de la rentrée, nous l’affirmons haut et fort : nous continuerons de nous mobiliser et nous refuserons de trier nos élèves !
Dans le 1er degré, nous appelons à refuser de constituer les groupes en conseils école-collège, à faire connaître nos positions sur le Choc des savoirs par des motions lues dans ces instances et à populariser les vœux en conseil des maîtres et en conseils des écoles.
Dans le 2nd degré, nous appelons à refuser de constituer des groupes de niveaux en présentant en CA des propositions d’organisations pédagogiques qui ne trient pas les élèves. Nous appelons également à poursuivre le travail d’information autour de la classe prépa 2nde, afin que la phase pilote prévue pour la rentrée 2024 échoue : ce dispositif transforme le DNB en examen d’entrée au lycée, faisant barrage à l’arrivée de certains élèves en 2nde GT comme professionnelle sous statut scolaire.
À l’heure où l’École publique est à un point de bascule, nous réaffirmons notre engagement dans la mobilisation pour l’avenir du service public, de nos métiers et de nos élèves. Non seulement, nous ne trierons pas nos élèves, mais nous allons poursuivre la mobilisation sous toutes ses formes : actions locales (grèves, rassemblements, opérations collèges morts, nuits des écoles et des établissements), réunions publiques avec les parents et participation à la grande journée « Non au choc des savoirs, oui au choc des moyens et des salaires pour l’École publique » le samedi 25 mai.
Organisations signataires : FSU, SNES-FSU, SNUipp-FSU, SNEP-FSU, SNUEP-FSU
Conférence de Presse (le replay)
Avec Coralie Benech (SNEP-FSU), Guislaine David (FSU-SNUipp), Séverine Brelot (SNUEP-FSU), Benoit Teste (FSU) et Sophie Vénétitay (SNES-FSU)
Pour aller plus loin
Sur notre site
- Tous nos outils pour agir dans votre établissement (et au-delà) : motions pour le CA, affiche, tracts visuels disponibles dans notre dossier : Contre le « Choc des savoirs » : les outils pour se mobiliser.
- Le 25 mai, manifestations contre le « Choc des savoirs », pour le choc des moyens et des salaires pour l’École publique : voir le communiqué unitaire.
Dans la Presse
- « FSU : nous ne trierons pas nos élèves ! », Le café pédagogique, 15 mai 2024.
- « Face aux groupes de niveau, des syndicats enseignants organisent la «résistance» contre «une réforme populiste », Libération, 14 mai 2024.