Ce n’est plus le bachelier qui choisit sa filière post-bac mais les filières qui choisissent leurs étudiants !

La CA académique de Poitiers appelle tous les enseignants de terminale à ne pas barrer la route des études supérieures à leurs élèves et à porter un avis positif à toutes les demandes de licence (hors licences sélectives, qui sont en petit nombre).

La réforme annoncée par le ministère de l’enseignement supérieur, dite Plan Etudiants, instaure une double forme de sélection à l’entrée de l’Université par :

  • la « mise sous conditions de résultats scolaires » de l’accès à la Licence dans l’ensemble des formations universitaires, y compris celles qui ne sont pas officiellement sélectives ;
  • le recrutement sur dossier scolaire dans les « licences à capacité d’accueil limitées », soit potentiellement toutes les licences.

Le baccalauréat devient un simple « diplôme de fin d’études secondaires », et non plus le premier grade universitaire, puisqu’il n’est plus la condition nécessaire et suffisante pour l’inscription à l’université dans la filière de son choix.

Cette réforme est faite pour limiter flux d’étudiants alors que la génération du boom de l’an 2000 sort du lycée, car le gouvernement ne veut pas augmenter le budget de l’université comme cela serait nécessaire. Sa finalité est de « réorienter », « dévier », « détourner » certains flux par rapport à certaines formations. Elle freinera les poursuites d’études en particulier des élèves et étudiants de milieu populaire, et des élèves les plus fragiles. Elle ne traduit aucune volonté de donner au système scolaire les moyens de faire réellement réussir les élèves en étant exigeants avec eux.

Le rôle des enseignants de terminale est déterminant

Les enseignants, les professeurs principaux de terminale ne sont pas prêts à participer à la sélection de leurs élèves, et à barrer la route aux lycéens qui souhaitent continuer leurs études à l’université. Ils savent que les lycéens, les étudiants, peuvent se révéler à l’université et qu’il est injuste de prétendre préjuger de leur réussite dès le conseil de classe du deuxième trimestre. Ils œuvrent au quotidien à la réussite de leurs élèves et à la réduction des inégalités sociales, et savent que pour que les élèves réussissent, au lycée comme à l’université, il faut améliorer les conditions dans lesquelles les jeunes étudient.