Le savant et le politique (communiqué du Snes)

Communiqué de presse SNES du 21 avril

Au cours de sa dernière allocution, le président Macron a clairement voulu donner un cap à notre société, une perspective : celle du 11 mai , date qui s’est alors gravée dans nos têtes comme dans nos agendas. Mais quant à savoir comment et pourquoi cette date ? le plus grand flou demeure et, il faut bien le dire, la cohérence manque cruellement. Pas vraiment de nature à nous rassurer !
Depuis, les objections de bon sens fusent- transports, cantines, promiscuité des salles de classes..- auxquelles les responsables politiques sont bien incapables de répondre. Le pire est à craindre quand on observe l’impréparation coupable du pouvoir à protéger les personnels soignants pendant si longtemps, quand on entend le ministre Blanquer parler « progressivité », cas par cas… ; ce qui risque de renvoyer la décision au local et le local, au début de crise, ne s’est pas montré particulièrement clairvoyant ni bienveillant. Pour le SNES-FSU, la santé des personnels et des élèves, la sécurité sanitaire restent absolument prioritaires. La charge de travail qui a si lourdement pesé sur les personnels durant cette période ne saurait être aggravée encore par des organisations chronophages, où le présentiel le disputerait au distanciel par exemple.
Quant au pourquoi de cette échéance, on comprend bien que celui là même qui vient de prolonger d’un mois le confinement strict ménage son auditoire par une perspective consolatrice. La raison invoquée est noble : il s’agirait de lutter contre les inégalités et de rétablir le lien pour ceux qui l’auraient perdu. Est-ce la seule raison ? Au fil du propos, on entend en effet comme un refrain plus embarrassant, pour nous enseignants, qu’il s’agit surtout de relancer l’économie ! De là à prendre l’école pour une garderie…