Selon E. MACRON et J-P. DELEVOYE, la réforme des retraites ne devait pas dégrader les pensionsni toucher à l’âge de départ en retraite. Elle était seulement destinée à introduire plus de lisibilitéet d’équitéen fusionnant les 42 régimes actuels en un régime universel. Or les masques viennent de tomber et il est maintenant envisagé, dans le cadre du tout prochain PLFSS1, une nouvelle réforme désignée sous le doux vocable « d’ajustement technique » mais qui dégradera les conditions de départ et le montant des pensions.
Ces derniers temps un flou est volontairement entretenu et aucun calendrier n’est fixé. On a entendu, de la part de nos dirigeant·e·s le tout et son contraire !
Ce qui est envisagé…
- la durée d’assurance pour bénéficier du taux plein passerait de 167 à 168 trimestres pour les générations 1958, 59 et 60 et de 168 à 170 trimestres pour les générations 1961 et 62. A partir de la génération 1963, la réforme par points serait appliquée ;
- création d’un âge pivot (63, 64 ou 65 ans ?), supérieur à l’âge légal, instituant une décote supplémentaire pour celles et ceux qui partiraient avant. Inspirée du système AGIRC-ARCO2cette décote serait définitive.
- Seraient touchées les générations nées à partir de 1963 puisqu’au moment de partir en retraite (à partir de 2025) les droits acquis dans l’ancien système seront transformés en points dans le nouveau. Comme ils seront inférieurs, cela donnera moins de points !
Les orientations annoncées…
- selon le rapport du Haut commissaire, préparatoire à la loi, divulgué fin juin ou début juillet, le Président voudrait que la loi passe en conseil des ministres mi-septembre et au parlement en octobre mais le HCRR3voudrait la retarder (novembre ou décembre) ;
- la valeur d’achat et la valeur de service du point varieraient chaque année(en fonction des salaires moyens, de l’inflation, de l’espérance de vie…) ;
- le taux de cotisation serait de 28 %(11,2 pour le salarié et 16,8 pour l’employeur)jusqu’à 3 PASS4, soit environ 10 000 €/mois ;
- l’âge légal de départ serait maintenu à 62 ansmais il deviendrait purement fictif du fait de la décôte.
Et ce que l’on ne sait toujours pas…
- quid des droits non contributifs comme les droits familiaux, la prise en compte des périodes de chômage par exemple ?
- le mode de calcul des pensions de réversion ?
- la prise en compte de la pénibilité ?
- les dispositifs d’invalidité et d’incapacité ?
- qui assurera la gouvernance du système et quid des différentes caisses actuelles ?
- comment s’effectuera la transition entre les 2 systèmes ?
Préparons-nous à combattre ce système où les salarié·e·s cotiseront à l’aveugle sans la moindre idée du taux de pension qui leur sera versée ni de la valeur du point qui pourra changer tous les ans.
La FSU rappelle sont attachement au code des pensions qui assure un pourcentage des derniers salaires. Ce n’est pas l’intégration des primes, dont les enseignants sont pratiquement dépourvus, dans le calcul des points qui compensera les pertesdu montant des pensions estimées de 20 à 30 %, sans parler de la dégradationdes droits familiaux et des pensions de réversion !
L’objectif du gouvernement est, en fait, de diminuer drastiquement les pensions. Ce système vise un taux de remplacement d’environ 50 %. C’est la fin de la solidarité intergénérationnelle…