1)    L’ancienne formule

Avant la réforme, le concours était placé à la fin du M1 et l’année de fonctionnaire stagiaire se déroulait durant l’année de M2. Après le concours, la plupart des lauréat·es étaient à l’INSPE à mi-temps en formation  et à mi-temps dans leur établissement. Les lauréat·es déjà titulaires d’un M2 suivaient la même formation, sans avoir à valider de M2. Leur rémunération était celle d’un temps plein. Après l’année de stage les lauréat·es étaient titulaires à temps plein.

Les étudiant·es en M1 MEEF  ayant échoué au concours pouvaient intégrer  un M2 MEEF au parcours adapté et repasser le concours à l’issue du M2 MEEF.

 

2)    La nouvelle formule

Avec la réforme du concours effective en 2022, les parcours sont plus nombreux et le concours est différé à la fin de l’année de M2. La majorité des étudiant·es lauréat·es du concours seront fonctionnaires stagiaires à temps plein puis titulaires à plein temps une année après l’obtention du concours.

 

  1. a)    Le parcours de formation pour devenir enseignant ou CPE

Pour la licence, 2 options :

–       Licence classique

–       Licence avec un contrat d’AED prépro en L2 et L3. Ils·elles poursuivent leur cursus en master MEEF AED prépro. Ils passent le concours en fin de M2 MEEF puis deviennent stagiaire à plein temps. Les contrats d’AED prépro sont peu nombreux, et ne concernent pas toutes les disciplines.  Pour compléter voir notre rubrique spécifique à ce sujet.

 

Pour le master MEEF, après une licence classique, les étudiant·es ont deux options de parcours :

–       Etudiant Contractuel alternant dit ECA (publication spécifique)

–       Stagiaire en observation et pratique accompagnée (SOPA)

Dans les deux cas, les étudiant-es, une fois lauréat-es du concours en fin de M2 MEEF sont stagiaires à temps plein. Les ex-ECA et les SOPA bénéficient d’un crédit de 10 à 20 jours de formation défini par une commission académique.

Si un-e étudiant-e décide de ne pas aller en master MEEF à l’issue de sa licence, une fois lauréat·e du concours, il·elle sera placé·e en responsabilité à mi-temps  et à mi-temps à l’INSPE en formation, et rémunéré·e à temps plein. Une fois titularisé·e, il·elle est à plein temps.

Aucun texte n’interdit formellement d’avoir des heures supplémentaires mais la circulaire n° 2014-080 précise que « l’objectif de l’année de stage étant de permettre aux stagiaires de se former, ils n’ont pas vocation à se voir confier des heures supplémentaires », qu’ils·elles soient à mi-temps ou temps plein.

 

  1. b)    Les particularités des parcours

Les contractuels-alternants ont un contrat de droit public de douze mois consécutifs régi par le décret 86-83 du 17/01/1986. Le temps de service équivaut au tiers de l’obligation réglementaire de service : entre 3 et 9 heures de cours hebdomadaires pour les enseignant·es sauf pour les professeurs documentalistes qui ont un service de 12 heures par semaine, et douze semaines réparties sur l’ensemble de l’année pour les CPE. Selon les académies, le contrat peut courir sur l’intégralité de l’année scolaire de M2 ou sur le second semestre du M1 et le premier semestre du M2 . La rémunération mensuelle brute est de 865 euros (environ 695 euros net), à laquelle est ajoutée une fraction, déterminée au prorata du temps effectif de service, de l’indemnité de suivi et d’orientation des élèves (ISOE) ou de l’indemnité forfaitaire allouée aux CPE ou aux professeurs documentalistes. Un·e alternant·e qui souhaiterait mettre fin à son contrat doit pouvoir basculer en SOPA ainsi que l’a garanti le ministère.

Les SOPA de deuxième année de MEEF sont tenu-es de faire un stage de 12 semaines dans un établissement scolaire, avec l’accompagnement d’un tuteur. Ces 12 semaines s’ajoutent aux 6 semaines d’observation et de pratique accompagnée en M1 et peuvent être effectuées sur différents semestres universitaires selon l’organisation locale des INSPE et rectorats. Le stage de 12 semaines doit donner lieu à une gratification  annuelle de 1263,60 €. Son versement est en principe mensuel. C’est bien peu, compte-tenu du temps que les stagiaires devront y consacrer et qui les empêche souvent d’exercer un autre emploi d’étudiant.

 

3)    L’avis du SNES-FSU

Cette réforme va à l’encontre d’une entrée dans le métier sereine, bien rémunérée et formatrice. Au contraire, elle précarise les étudiant·es, elle les met dans des situations impossibles : trop peu de temps de préparation du concours, trop peu de temps de préparation des cours, trop peu de temps de formation didactique et pédagogique.

Les syndicats de la FSU dénoncent par ailleurs la mise à temps plein des stagiaires et demandent une véritable décharge de service sur le temps du tuteur avec une revalorisation salariale et refusent la contractualisation des étudiants au profit d’un statut d’étudiant-fonctionnaire.