À l’issue du premier tour des élections législatives, l’extrême droite est aux portes du pouvoir. Le RN rassemble près de 10 millions de voix, soit le deuxième plus gros total de l’histoire du parti après les 13 millions de voix en faveur de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle 2022. À ce jour, il est en mesure de disposer d’une majorité à l’Assemblée nationale. Or, l’application du programme du RN serait mortifère pour le monde du travail et les services publics, notamment l’Éducation nationale. Le programme du RN remet en cause frontalement la visée émancipatrice de l’École. Il prévoit la mise au pas des personnels. Le RN a un programme de division, de discriminations, émaillé de mesures anti-sociales  qu’aucun discours ne saurait masquer et qui pourrait toucher durement nos élèves, leurs familles et certain·es de nos collègues.

Le SNES-FSU est un syndicat qui porte le projet d’une École émancipatrice et s’inscrit dans le projet scolaire de l’École publique, laïque, gratuite, obligatoire et inclusive. Il lutte pour accueillir partout tous et toutes les élèves sans distinction d’aucune sorte, pour une éducation ambitieuse pour chacun·e, pour le respect et le renforcement d’une véritable liberté de conscience notamment par la construction de l’esprit critique autour de savoirs scientifiquement validés. Ce projet est à rebours de ce que porte l’extrême droite pour l’École.

Au 2d tour…

Notre démocratie est à un point de bascule. Aussi le SNES-FSU appelle-t-il à participer massivement au 2d tour pour empêcher le RN d’arriver au pouvoir. Il appelle à battre l’extrême droite et à assurer dans les urnes la défaite des idées d’extrême droite et des candidat·es qui les soutiennent.

Comme au premier tour, le SNES-FSU soutient le programme du Nouveau Front populaire et les candidat·es qui le portent.

La configuration qui se dessine à cette heure pour le 2d tour, avec un nombre élevé de triangulaires peut faire le jeu de l’extrême droite. Or les menaces qu’elle fait peser sur le monde du travail mais aussi sur notre République indivisible, laïque, démocratique et sociale ont rarement été aussi concrètes et imminentes. Dans ce contexte exceptionnel, les partis politiques doivent faire le choix du retrait de toutes les candidatures qui seraient les moins bien placées pour battre l’extrême droite et ses alliés ou qui favoriseraient son accès au pouvoir. L’Histoire regarde et jugera celles et ceux qui auront été le marchepied de l’extrême droite vers le pouvoir.

…Et après !

Dans cette période troublée qui est aussi celle de tous les dangers, notamment pour le monde du travail et les services publics, notre syndicalisme sera un lieu d’action, de résistance, toujours aux côtés des collègues face à ce que pourrait être une prise de pouvoir de l’extrême droite.

Les politiques néolibérales menées notamment par Emmanuel Macron ont fait le lit du RN en creusant les inégalités, en sabrant les services publics, créant une forme de désespoir social. Il y a urgence à rompre avec ces politiques pour recréer les conditions d’une réelle démocratie sociale. Des ruptures économiques, sociales, environnementales claires sont indispensables. Le SNES, avec la FSU, travaillera à ce que le mouvement syndical se prépare dans l’unité la plus grande et dans la durée, d’une part à agir et d’autre part à exiger des responsables politiques que soient réunies les conditions d’une lutte durable et efficace contre l’extrême droite reposant sur des ruptures politiques, nécessaires pour traiter sur le fond les causes de sa progression continue depuis 20 ans.

Ci-dessous les communiqués SNES et FSU