La maison syndicale a reçu ce lundi plus d’une trentaine de collègues pour un stage « pédagogie » autour de l’intervention de Jean-Pierre Terrail. Comme on l’avait annoncé, il a présenté le travail du GRDS que l’on peut retrouver sur le site démocratisation-scolaire et plus précisément celui qu’il a mené pour publier Pour une école de l’exigence intellectuelle. Il y combat l’idée que les inégalités scolaires sont insurmontables et y explique comment l’on pourrait inventer un nouveau paradigme de l’école.
Public attentif le matin, pendant la présentation tranquille de l’intervenant, les collègues présent.es ont très vite réagi et questionné Jean-Pierre Terrail sur les concepts comme sur les pratiques qu’il évoque.
La formation des enseignants, initiale comme continue, les notions d’autonomie et de liberté dans les pratiques pédagogiques, la reprise en main du métier par des outils collectifs, les inégalités creusées par des politiques et des pratiques « déficitiaristes », l’évaluation, la mise en concurrence et la motivation des élèves sont des questions qui ont irrigué les échanges de l’après-midi.
Le stage a permis par exemple de définir le « tous capables », d’interroger les polémiques d’actualité sur l’évaluation qui sont la mise en concurrence des établissements et au premier chef des élèves, de proposer des pistes pour la réappropriation du métier notamment par la connaissance épistémologique. Refuser l’attentisme, agir par nos pratiques de classe, travailler collectivement, reconnaître que la qualité du système scolaire peut faire émerger une société plus juste participent du bonheur professionnel confisqué trop souvent par l’institution.
Jean-Pierre Terrail a appuyé ses réponses en citant plusieurs chercheurs dont voici quelques références :
Jack Goody, La raison graphique.
Bernard Lahire, Culture écrite et inégalités scolaires. Sociologie de l’« échec scolaire » à l’école primaire.
Bernard Stiegler, L’école, le numérique et la société qui vient.
Viviane Isambert-Jamati, Les Savoirs scolaires. Enjeux sociaux des contenus d’enseignement et de leurs réformes.
Nous en profitons pour vous donner d’autres noms de chercheurs dont les travaux nous paraissent particulièrement intéressants pour continuer la réflexion : Jean-Pierre Astolfi, Stéphane Bonnéry, Tristan Poullaouec, Jérôme Deauvieau. La liste n’est bien sûr pas exhaustive.