L’action se poursuit et s’organise dans les établissements contre la réforme du collège. Les initiatives sont diverses, en fonction du contexte, de la taille du collège, du degré de réaction des collègues, du zèle du chef d’établissement…

Le SNES propose de lister, au fur et à mesure qu’ils lui parviennent, les témoignages de ce qui se passe dans les collèges de l’académie. Il s’agit de donner des idées, de fédérer les luttes, de se donner du courage. A vos claviers : envoyez vos témoignages à s3poi@snes.edu

 

Témoignage 17 (Charente-Maritime) : (Refus de la réforme appliquée magnes itineribus)

Réunis en heure d’information syndicale le 03/12/15, les enseignants du collège de La Tremblaie ont rédigé une motion (SNES et FO) pour dire au CA leur opposition à la réforme du collège.  Extraits : 

« cette réforme, de toute évidence préparée dans la précipitation et appliquée à marches forcées, magnis itineribus aurait-on dit dans lʼarmée romaine, nous paraît floue, bâclée, incompréhensible. Nous ne voyons pas comment lʼappliquer dès la rentrée 2016 et à tous les niveaux en même temps de la 6ème à la 3ème sans nous mettre dans une situation impossible.

Nous considérons comme très préjudiciables les points suivants :

– Volume horaire des enseignements disciplinaires diminué au profit de lʼAP et des EPI dont on ne comprend pas le fonctionnement et qui risquent de nʼavoir dʼinterdisciplinaires que le nom puisque lʼenseignant se retrouvera de toute façon le plus souvent seul devant sa classe et devra se concerter avec ses collègues «à la sauvette», aucun temps de concertation inclus dans les services nʼétant prévu …

– Programmes livrés «en vrac», sans répartition des notions à acquérir par année scolaire, laissant sans doute aux enseignants la responsabilité de sʼorganiser entre eux comme ils pourront …

– Disparition de la DP3, des classes bilangues et des sections européennes et, par la même occasion, mise en péril de lʼallemand : nʼest-ce pas un comble de supprimer , sous prétexte dʼélitisme, ce qui fonctionne bien et qui fait lʼunanimité chez les élèves, les parents et les enseignants?

– Enseignement du latin réduit ou transformé en LCA à lʼintérieur dʼun EPI où lʼon ne pourra pas enseigner le latin et dont tout enseignant de nʼimporte quelle matière pourra ou devra se charger …

– Disparition du rôle pédagogique des documentalistes et mise en péril de lʼinitiation des élèves de 6ème à la recherche documentaire …

Nous refusons également que, sous prétexte dʼautonomie des établissements, lʼadministration se décharge sur les enseignants et les personnels de direction de lʼapplication hasardeuse dʼobjectifs mal définis.

Ce que nous voulons, nous, personnels et professionnels de l’enseignement et de l’éducation, c’est la baisse des effectifs dans les classes, des heures à effectifs réduits inscrites dans des grilles horaires nationales et le maintien des heures par discipline.

Nous refusons d’être acteurs de la mise en place de cette réforme : ainsi, nous demandons son abrogation !

Témoignage 16 (Charente-Maritime) : (Non aux formations mal pensées et prématurées)

Les enseignants du collège René Caillié de Saintes ont lu une déclaration liminaire lors du CA du 1er décembre pour dire tout le mal qu’ils pensent de la réforme du collège et leur refus des pseudo formations. Extrait :

 » Une formation des enseignants est mise en place, où l’on a déjà pu constater l’indigence et les contradictions des informations émanant du Rectorat comme des corps d’Inspection, selon des modalités et un calendrier inadaptés,. En effet, il est prévu cinq journées de formation, à partir de janvier, une sur les EPI (Enseignements pratiques interdisciplinaires), puis une sur l’AP (accompagnement personnalisé), ensuite une troisième sur l’évaluation et enfin deux autres journées sur les programmes disciplinaires. Or la réforme est annoncée comme un tout : les programmes doivent être traités à la fois en cours, en AP et en EPI, EPI dont la mise en place n’est actuellement créditée d’aucun moyen. En outre les trois ou quatre heures d’AP et d’EPI sont retranchées de l’horaire de cours de chaque discipline. Horaire qui a de plus été amputé pour certaines disciplines (Langues, latin par exemple) et qui entrainera la suppression des classes bilangues. »

Témoignage 15 (Vienne) : « Déclaration en CA et adresse à la ministre »

Dans ce collège de Poitiers, les collègues ont aussi informé le CA sur les réalités de la réforme, en soulignant toutes les questions qui restent en suspens. Cette réforme est inapplicable et ne pourra pas améliorer le collège.

La déclaration se termine ainsi : « Mme la Ministre de l’Education Nationale souhaite réformer le collège. Soit ! Mais qu’elle nous donne les moyens de le faire pour que le futur collège assure le succès de tous les élèves dans le respect des personnels. »

Déclaration complète à lire ici : declararation_reforme_Rabelais_Poitiers_2-12-2015

Témoignage 14 (Charente-Maritime) : « Motion en CA le 30 novembre »

Dans ce collège de Royan, les enseignants ont lu en CA, afin d’informer les parents des réalités de la réforme du lycée, une motion argumentée. Elle se termine ainsi :

« Une réforme du collège est nécessaire. Celle qui nous est proposée nous apparaît, sous sa forme actuelle, précipitée et complexe dans sa mise en œuvre. De plus, elle revêt un caractère anxiogène pour bon nombre d’enseignants de notre établissement qui comprennent que leur charge de travail va considérablement s’alourdir et qui ne voient pas dans cette interdisciplinarité supposée un moyen suffisant de mettre fin aux inégalités scolaires. »

Motion complète à lire ici : motion_CA_Zola_Royan_30_11_2015

Témoignage 13 (Vienne) : « Motion en CA présentée par les enseignants et votée par les parents »

Au collège France Bloch-Serazin de Poitiers, une motion a été présentée par les élus enseignants. Elle a été votée par 16 pour et 8 abstentions.

Elle commence par : « Beaucoup d’entre nous se montrent inquiet-es et réticent-es face à la réforme du collège dont on doute de la pertinence pour apporter de l’aide aux élèves en difficulté. » Elle souligne les pertes horaires que la réforme va entrainer : « Compte tenu de la réduction des heures et du peu de marge supplémentaire (2h45 enseignant, puis 3h), la réforme menace le latin, certaines deuxièmes langues, ainsi que la possibilité de faire des groupes. »

Elle se poursuit par ce constat : « Le collège qui ressort de cette réforme n’est pas un collège plus égalitaire ni plus moderne. » Et elle conclut :  »

Pour finir peut-on mieux faire avec moins de moyens ? La réforme nous apparaît bien plus économique que pédagogique. »

Le texte complet est téléchargeable : motion réforme CA 26 novembre 2015

Témoignage 12 (Charente-Maritime) : « Refus des formations-formatages annoncé en CA »

Le CA du collègue J. Guitton s’est tenu le 30 novembre. Les représentants des enseignants ont lu une déclaration liminaire soulignant les problèmes posés par la réforme du collège, les raisons de leur opposition à cette réforme. Elle se termine ainsi :

« En conséquence, nous refusons de participer aux échanges, nous refusons de prendre part aux choix de projets futurs, sans avoir les moyens adaptés à nos missions. »

Témoignage 11 (Charente-Maritime) : « Réunion EPI… en silence ! »

Conseil pédagogique au collège Grimaux le mardi 24 novembre 2015 en présence des IPR d’anglais et d’histoire Géo

Monsieur Marfeuil nous a demandé comment nous envisagions la mise en place de la réforme au collège et particulièrement des EPI. La totalité des enseignants présents (environ 40/45) est restée muette.

L’IPR d’anglais a alors pris la parole en disant : nous sommes là pour répondre à vos questions, quelles sont elles ?

Là encore silence.

Après quelques minutes de silence extrêmement tendu et pesant, l’IPR a repris la parole pour demander s’il s’agissait d’une attitude de défiance vis à vis : de notre direction – silence ; de notre hiérarchie – silence ; de l’institution -silence.

Alors un collègue a pris la parole et expliqué que nous étions contre cette réforme et que nous ne voulions pas participer à sa mise en place.

L’IPR a profité de cette parole pour tenter une fois de plus de nouer le dialogue et la réponse a toujours été le SILENCE.

A la suite de quoi, M Marfeuil nous a dit qu’il bouillait de colère et qu’il prenait ce silence pour une « claque ». Il a levé la séance et son adjointe a ajouté que ce serait « tant pis pour nous ».

Témoignage 10 (Vienne) : « IMP et EPI : comment désunir les équipes… »

Au collège, lors d’une HIS pour préparer le CA, il a été décidé de lire la motion ci)dessous. IMP et EPI ont provoqué des dissensions dans les équipes. Pour montrer leur opposition et sensibiliser les parents d’élèves aux problèmes que pose la réforme, des collègues ont décidé de renoncer à certaines sorties pédagogiques prévues cette année. Aucun EPI ne sera proposé en décembre.

Motion déposée au CA du jeudi 19 novembre 2015

La majorité des enseignants du collège Arthur Rimbaud souhaite exprimer leurs vives inquiétudes concernant la mise en œuvre de la réforme du collège à la rentrée 2016.

Elle laisse dubitative la majorité des enseignants quant à l’amélioration des conditions d’apprentissage des élèves et à la réduction des inégalités scolaires en raison entre autres :

– de la diminution programmée des heures d’enseignement disciplinaire sur lesquelles empiéteront les nouveaux dispositifs (EPI) ;

– de la globalisation des horaires pour certaines disciplines (sciences) ;
– de l’instauration de dispositifs complémentaires (AP, EPI) sans véritables moyens de dédoublement ;
– de la réduction de l’enseignement des langues anciennes qui enrichissaient la formation de nos élèves ;

La réforme risque de détériorer les conditions de travail des enseignants. Cela s’est traduit d’ores et déjà par la demande de participation à un séminaire pendant les vacances d’automne et par la fixation de réunions le mercredi après-midi (non rémunérées). D’autre part, l’instauration institutionnelle d’IMP et leur répartition en début d’année scolaire a déstabilisé le fonctionnement de l’équipe pédagogique. Si quelques missions sont clairement établies et mises en valeur quotidiennement, d’autres restent à construire. Nous percevons les IMP comme des sources de division au sein de notre équipe.

Nous rappelons que notre métier exige des temps de préparation, de correction et de concertation (en dehors des heures de classe) afin que notre enseignement soit le plus adapté et le plus performant possible. La liberté pédagogique est une valeur essentielle. La mise en œuvre de la réforme va nécessiter des temps de concertation accrus non pris en compte par la réforme

De plus, il nous apparaît impossible de changer de programme pour tous les niveaux en même temps, dans toutes les disciplines la même année et sans moyens supplémentaires. C’est préjudiciable pour les professeurs mais surtout pour les élèves, notamment les 5èmes et les 4èmes qui seront entre deux programmes.

Nous avons fait nos comptes : la disparition de la DP3, l’intégration des EPI dans le temps d’enseignement, la diminution du latin de 8h à 5h, s’il est maintenu, entraînent des suppressions de poste, à plus ou moins long terme.

Par conséquent, certains enseignants ont décidé de suspendre pour l’année 2015-2016 les projets suivants : visite pédagogique du site archéologique de Sanxay (4 classes de 6ème), visite pédagogique de Poitiers à l’époque médiévale (4 classes de 5ème), participation à un procès en correctionnelle (4 classes de 4ème), intervention d’un avocat et d’un juge d’instruction en 4ème, spectacle théâtral de B. Brecht (4 classes de 3ème) afin de montrer leur inquiétude et de sensibiliser les parents d’élèves et l’ensemble de la communauté éducative. D’autres professeurs envisagent de réduire fortement le nombre d’ activités à la rentrée scolaire 2016 afin de faire face à la mise en place de la réforme. Aucun professeur n’a accepté d’aller au séminaire d’octobre.

Actuellement, la réforme a fragilisé une équipe pédagogique dynamique et capable d’anticiper les changements : l’instauration des compétences dans l’évaluation a débuté en 2010 au collège bien avant d’autres établissements. Nous travaillions jusqu’à présent dans la confiance.

Enfin, le ministère n’ayant toujours pas donné le contenu des programmes scolaires pour la rentrée 2016, nous ne proposerons pas de projet pédagogique en fin d’année 2015 même si la DGH de 2016 en dépend. Comment est-il envisageable de proposer une mise en œuvre cohérente des enseignements interdisciplinaires sans connaître le contenu de chaque discipline ?

 

Témoignage 9 (Charente-Maritime) : « Un samedi matin au collège : EPI sait tout ? EPI c’est tout ! »

Les enseignants de SVT, Physique et technologie disent non à la formation EPI :

Aujourd’hui, samedi 10 octobre 2015, tous les enseignants se réunissent pour effectuer leur deuxième demi-journée de pré-rentrée.

A l’ordre du jour, nous devons définir les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires pour l’année scolaire 2016-2017.

Avant de définir un EPI sur un niveau, il est nécessaire d’avoir les formations disciplinaires qui répartiront les thèmes abordés dans le programme en 5°, en 4° et en 3°. Ces programmes nous semblent trop flous à l’heure actuelle.
Nous ne pourrons répondre à la demande d’aujourd’hui qu’après ces journées de formation.

D’autre part, qu’est-ce qui nous affirme qu’un professeur s’engageant aujourd’hui dans un EPI sur un niveau, aura le niveau concerné dans son emploi du temps à la rentrée ?

Qu’est-ce qui nous assure d’avoir les moyens financiers nécessaires aux transports qui pourront être demandés pour d’éventuelles sorties illustrant les EPI ?

Enfin, le projet de mise en place à la rentrée 2016 des quatre niveaux simultanément n’est pas judicieux et semble extrêment difficile à mettre en place.

Nous craignons que les horaires en sus des 26 heures attribuées aux élèves soient utilisées en totalité pour les EPI, au détriment de l’horaire préconisés pour le travail en groupe à effectifs réduits, tout particulièrement en sciences expérimentales, technologie… comme cité dans la lettre du 17 avril 2015 que vous nous avez fait parvenir.

Les moyens financiers ne permettent pas non plus de renouveler les manuels scolaires à tous les niveaux.

En conclusion, nous ne sommes pas contre la mise en place des EPI ou d’une nouvelle réforme, néanmoins, en l’état, celle-ci ne nous semble pas réalisable.

Les professeurs de Sciences Physiques, SVT et Technologie

Témoignage 8 (Vienne) : « Il y a réunion et réunion : moi, je choisis l’HIS ! »

Dans mon établissement  nous avons organisé chaque mois depuis la rentrée une heure d’information syndicale, afin d’analyser collectivement le texte sur la réforme du collège et de combattre cette réforme. Suite à la grève de septembre, nous avons proposé aux parents d’élèves une rencontre pour exposer les raisons de nos inquiétudes et présenter concrètement les tenants et aboutissants de la réforme. Cette rencontre a eu lieu début octobre avec quelques parents élus au CA. Vers la mi-octobre, lors du second conseil pédagogique de l’année scolaire, notre chef d’établissement a suggéré aux enseignants de se réunir spontanément en conseils d’enseignement, afin de répondre aux questions suivantes : Quel volume horaire AP / EPI par niveau dans le cycle 4 ? Quid du latin en lien avec  L’EPI « langues et cultures de l’Antiquité » ? Dans quelles disciplines et sur quels niveaux faut-il envisager des groupes à effectifs réduits ?…

Il nous a également donné un document intitulé ‘’Guide de conception d’un EPI”. Objectif : apporter sur un plateau au conseil pédagogique de novembre des idées concrètes de mise en application de la réforme. Lors de l’heure d’information syndicale début novembre, nous avons collectivement décidé de ne rien faire, considérant d’une part qu’il pourrait être dangereux de faire du zèle, d’autre part que nous n’avions pas assez de visibilité (notamment en termes de DHG) sur l’organisation des enseignements et les programmes. Nous avons également acté qu’il était primordial de conserver ce qui marche actuellement dans l’établissement en faisant en sorte que cela s’intègre dans les enseignements complémentaires. Le tout afin de limiter les dégâts en termes de postes et de conditions de travail.

Témoignage 7 (Vienne) : « J’ai fait le calcul ! »

Calculez votre marge :

 (2h45 par prof et par classe )

2,75 x nombre de divisions = x

Ensuite retranchez de x :

1-le latin

2-les  LV2 autres qu’espagnol ( 7h30 chacune )

3-Les groupes de sciences ( SVT-phys chim ) et techno

Vous obtenez y ( très peu donc…)

Diffusez largement autour de vous afin que l’argument de la co-intervention en EPI ne tiennent pas, ainsi que les dédoublements en AP.

Calculez votre DGH 2016 :

Nombre de divisions x 26,75 ( 24 h + 2h45 ) = x

Comparez avec la DGH 2015. Faites la soustraction. Diffusez largement autour de vous.

Témoignage 6 (Vienne, à Poitiers) : « Non aux réunions EPI »

Au collège, le Chef d’établissement a envoyé un mail confus le jeudi 16 octobre, juste avant les vacances, où parmi plein d’informations diverses et variées, il demandait que l’on se réunisse en équipes afin de remplir deux fiches : une concernant l’AP et l’autre les EPI ( il s’agissait de cocher des cases pour préciser ce que l’on voulait et avec quel dispositif ). Réponse à donner pour le 20 novembre.

Les équipes de mathématiques, de langues et de français successivement ont pour l’instant rendu copie blanche. En effet : comment choisir un dispositif d’AP ou des EPI sans concertation préalable avec les collègues et sans avoir eu d’explications sur les tenants et aboutissants de la réforme (conseil pédagogique fin septembre : on verra après, on verra après) ni d’exemples d’emplois du temps profs et élèves ?

Témoignage 5 (Deux-Sèvres) « Cours de 45 minutes »

Dans un collège de Niort, le chef d’établissement a fait la proposition suivante : des séquences de 45bminutes pour « simplifier » les emplois du temps, car avec la réforme et les nouveaux horaires, beaucoup de disciplines ont des horaires avec des demi-heures (sciences, LV2, français…). D’après le principal, c’est trop contraignant et cela obligerait à faire des emplois du temps par quinzaine !

Son idée est de faire des séquences de 45 minutes au lieu d’une heure ; deux séquences d’affilée faisant 1h30. Evidemment cela multiplie le nombre de cours par enseignants par jour (idem pour les élèves qui auront jusqu’à 9 plages horaires) et le nombre de classes. Le chef garantit que les disciplines qui souhaitent 1h30 les auront mais précise, au passage, qu’il ne peut pas s’engager pour les années futures ! Que deviennent alors les disciplines qui n’ont qu’1h par semaine (arts plastiques, musique) ou qui ont des horaires non divisibles par 45 minutes ? Pour le moment, la seule réponse est : « on récupère la demi-heure pour les EPI. » Mais alors qui fait cet EPI, le prof de musique ou un prof en sous service qui passe par là ? Et que devient la formation des élèves dans ces enseignements artistiques qui perdent en une année l’équivalent de 6,5h de cours dans chacune des 2 disciplines,  soit près de 20% du temps prévu par les programmes ?

Témoignage 4 (Vienne) « Cours de 50 minutes »

Dans un collège urbain de la Vienne, le chef d’établissement, qui cherche à atténuer la perte horaire des enseignements disciplinaires pour les élèves, fait la proposition suivante pour les classes de 6ème. Les 3 heures d’AP qui amputent les 26h disciplinaires sont récupérées ainsi : une demi heure en français et en math et 5 minutes sur toutes les disciplines. Ainsi les cours ne sont plus d’une heure mais de 50 minutes. Réunis en heure d’information syndicale, les enseignants font leurs comptes. Un professeur d’éducation musicale qui a actuellement 18 classes pour faire un temps complet (18h). Si les cours sont officiellement de 50 minutes, et que l’on considère qu’ils durent chacun 5 minutes de moins qu’actuellement, il faut 20 cours pour faire un temps complet. Si l’on considère que l’enseignant « doit » bien 18h et non 18×55 min, il faut 22 cours pour arriver au temps complet ! Conclusion, le refus est unanime car l’augmentation de la charge de travail est vite calculée…

Témoignage 3 (Vienne) « Conseils d’enseignement spontanés »

Dans un collège des environs de Poitiers, le chef d’établissement a demandé aux enseignants de se réunir en « conseils d’enseignement spontanés », autrement dit ils se réunissent quand ils veulent mais sur leur temps libre, pour préparer les EPI de demain (voir document ci-dessous). Réunis en heure d’information syndicale, ils sont tous décidé de ne pas obéir à cette nouvelle injonction.

Témoignage 2 (Deux-Sèvres) « formation-formatage obligatoire ? »

Dans un collège de presque 700 élèves du 79, les enseignants ont reçu un courrier à la mi-octobre annonçant des soirées de travail en novembre sur la réforme du collège et précisant qu’un trentième serait retiré du salaire de ceux qui ne se présenteraient pas. Qu’en est-il réellement ? (voir ici)

Témoignage 1(Deux-Sèvres) « Calendrier formation et calendrier UNSS »

Dans un collège de 600 élèves du 79, l’équipe enseignante a appris à la rentrée de novembre que finalement l’après-midi fixée par le recteur pour travailler sur la réforme du collège mercredi 16 décembre allait peut-être être avancée ou repoussée pour des raisons de calendrier UNSS ! Les autres chefs d’établissement du district ayant délibérément choisi une autre date, les compétitions UNSS auront lieu le 16 décembre… Bref, c’est le calendrier UNSS qui fait foi !