Situation générale :

A l’heure où la contestation de la politique gouvernementale s’amplifie, le gouvernement ne change pas de cap, le président de la République s’offre même le luxe d’affirmer que la France va mieux. Pourtant, les effets du CICE ne sont pas mesurables autrement que par le montant du cadeau fiscal aux entreprises. Si le chômage se stabilise l’inversion de la courbe se fait toujours attendre.

Le gouvernement est en difficulté et s’enferme dans une logique d’affrontement et d’autoritarisme. L’usage de l’article 49.3 et les passages en force (les lois Macron, réforme du collège et maintenant loi sur le travail) le rendent impopulaire. Les syndicats dits « réformistes » qui soutiennent cette politique jouent gros. Les journées d’action et de manifestation reçoivent le soutien de l’opinion, la « votation citoyenne » reçoit un bon accueil. Le Snes et la FSU ont toutefois du mal à mobiliser.

Le gouvernement cherche à calmer les personnels de l’éducation, notamment ceux du premier degré, par la hausse des rémunérations. Les annonces récentes d’un timide dégel du point d’indice et de mesures concernant les parcours de carrière sont accueillies positivement par nos professions, mais sans débordement d’enthousiasme. La mise en œuvre est laissée à la prochaine mandature pour l’essentiel. On est bien loin d’un rattrapage du pouvoir d’achat perdu et du déclassement de la profession. La crise du recrutement qui perdure aura bien du mal à être endiguée avec ces mesures. Cependant, le passage à un seul rythme d’avancement et le transfert (quoique trop lent) des primes sur l’indiciaire sont positifs car ils pourraient mettre un frein aux pressions managériales sous prétexte de « promotion au mérite ». Le SNES-FSU devra être vigilant pour que les modalités de passage à la hors classe et à la classe exceptionnelle n’effacent pas cette avancée.

Le SNES-FSU dénonce les violences policières qui ont eu lieu lors des manifestations et exige le respect du droit à manifester. Les manifestants injustement poursuivis doivent être mis hors de cause.

Dans l’éducation :

L’actualité est toujours la réforme du collège et le refus massif auquel elle se heurte. Sur le fond comme sur la forme, le SNES-FSU tient à rappeler son opposition à ce projet. Le SNES-FSU a très bien compris les dangers que recèle cette réforme, qui n’est que la caricature de la réforme du lycée dont l’évaluation récente a montré l’échec : échec de l’accompagnement personnalisé, échec du « rééquilibrage des séries », échec de la lutte contre le décrochage. Le ministère ne trouve rien de mieux que d’appliquer au collège les recettes qui n’ont pas fonctionné au lycée : on peine à comprendre la logique !

Les conditions de travail avec des mises en place parfois farfelues des EPI et les compléments de service sur plusieurs établissements, vont connaitre encore une dégradation. La situation des collègues d’allemand, d’italien et de lettres classiques est la plus critique. Actuellement, les enseignants sont sommés de « choisir » des manuels, dans l’urgence, alors même que ces achats n’ont rien d’obligatoire et que les crédits alloués sont insuffisants. Dans ce contexte, le SNES-FSU doit fournir du matériel de campagne aux syndiqués pour réaliser la « résistance pédagogique » à cette réforme. Ce matériel devrait se décliner sur des formats variées (auto-collants, affiches, tracts, US spéciale, propositions argumentées et analyses des programmes et dispositifs postées sur le site, etc…), le tout sous une forme claire et illustrée.

Un planning d’intervention des militants de S2 et S3, dans les collèges, à la rentrée sera établi dans notre académie, de façon à faire le plus rapidement possible un panorama des inégalités sur le territoire. Certains établissements risquent d’être en grande difficulté. L’administration par la voix du DASEN 16 n’a pas hésité à mettre en évidence la difficulté de la mise en place de la réforme dans les collèges de moins de 200 élèves, arguant de l’insuffisance de l’effectif de l’équipe pédagogique. Si notre académie reste épargnée pour le moment de fermeture de collèges, administration et conseils départementaux s’emploient à en démontrer la nécessité, de convaincre avant d’agir. La CAA dénonce les mesures prises par le conseil départemental des Deux-Sèvres dans le champ de l’éducation : triplement du prix du transport scolaire et hausse de 25% des tarifs de restauration pour les familles les plus modestes.

Après avoir perdu des heures d’enseignement du fait de la réforme, les collèges vont être dotés de moyens supplémentaires en surveillance. Ces emplois précaires sont bien dérisoires pour faire face aux besoins des élèves des établissements ruraux et semi urbains les plus en difficulté. La situation des AED est de plus en plus difficile à supporter, certains tentent de s’organiser pour revendiquer une amélioration de leurs conditions de travail, d’affectation et de rémunération. Mais actuellement cela se fait en dehors des organisations syndicales. Le SNES-FSU doit être attentif à ce mouvement qui s’amorce et entrer en contact avec ces personnels mobilisés.

La rentrée s’annonce également très tendue en lycée, en raison d’une augmentation des effectifs qui n’a pas été correctement anticipée par le rectorat. L’insistance pour forcer les orientations post 3ème en LGT au détriment des LP et les nouvelles modalités d’orientation (baisse drastique des possibilités de redoublement ou de maintien en 3ème et 2de et droit au redoublement en terminale dans le même établissement) désorganisent d’ors et déjà les lycées et font craindre aux collègues une aggravation de l’échec scolaire, une plus grande souffrance au travail des personnels et des élèves, des conditions d’apprentissage dégradées. Le diplôme du bac ne résistera pas à cet afflux et pourrait évoluer comme le brevet des collèges, conservé mais vidé d’enjeux scolaire ou professionnel. A l’inquiétude des personnels (chefs d’établissement compris), le rectorat s’efforce de ne rien répondre ! Les décisions budgétaires de la région Nouvelle Aquitaine font déjà beaucoup de mal aux lycéens de notre académie, en raison notamment d’une diminution importante des aides pour l’achat des manuels scolaires. La CAA appelle les collègues siégeant dans les CA de lycée à soumettre au vote un vœu de maintien des aides aux lycéens et des dotations accordées par l’ex région Poitou-Charentes.

Sur la carte des CIO, après les décisions de fermetures en Deux-Sèvres et Vienne et transfert de postes, rien n’est réglé. Ce sont 11 CIO d’état qui resteront à la rentrée 2016 au lieu des 12 prévus par le ministère. L’administration n’a toujours pas de solution pour les locaux. Le rectorat envisage de remplacer les CIO fermés par des points d’accueil, ce qui est inadmissible. Les Copsy voient se projeter une dégradation de leur conditions de travail mais aussi du service public d’orientation auprès des élèves. C’est le mutisme ou l’incapacité à apporter une réponse cohérente de la part du rectorat qui prévaut.

Action :

  • Poursuivre la mobilisation avec la FSU et l’interpro contre la loi Travail, notamment par la participation à la votation citoyenne, aux manifestations et rassemblements des 14, 23, 25 et 28 juin. Le SNES et la FSU doivent prendre toute leur part dans l’intersyndicale pour la poursuite de l’action, y compris à la rentrée, sans exclure le recours à la grève.

  • Poursuivre la résistance pédagogique en collège, selon des modalités précisées nationalement.

  • Dynamiser les S1 en mobilisant les militants des S2 et S3 en participant aux heures d’information syndicale dans les établissements et renforcer la formation syndicale pour lutter contre le management malveillant.

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