Texte voté lors de la CAA du mardi 6 septembre 2016
Situation générale :
Le contexte économique évolue peu. Le chômage et la précarité restent élevés. La menace d’attentat en France est bien réelle mais elle ne doit pas conduire à la méfiance ou au renforcement du communautarisme. Le tout sécuritaire ne doit pas occulter une rentrée scolaire qui affiche bien peu d’ambition pour le système éducatif. Les ténors des appareils politiques sont préoccupés par l’affichage de leurs différences en vue des prochaines élections présidentielles bien loin des préoccupations de leurs concitoyens, laissant ainsi le champ libre à l’expression du populisme et de l’extrême droite.
Dans l’éducation :
L’objectif du recrutement de 60 000 postes ne sera pas atteint et il ne suffit pas de créer des postes, il faut aussi qu’ils soient pourvus. Il manque 3000 recrutements à cette rentrée.
La mise en place de la réforme du collège place cette rentée sous le signe de l’autonomie débridée. Elle va accentuer les différences entre les établissements et l’autonomie financière accentuera durablement les inégalités. L’évaluation des élèves et le nouveau DNB vont encore alourdir la charge de travail de l’ensemble des collègues. Le désarroi des collègues de collège est grand, tant pour la mise en œuvre des programmes, parfois très confus, que pour la préparation du brevet. Les collègues sont une fois de plus pénalisés d’une demi journée de travail supplémentaire le 19 octobre après-midi, sous prétexte de concertation pour mettre en place la réforme. Le SNES-FSU doit intervenir au ministère contre cette nouvelle augmentation du temps de travail.
En lycée, l’afflux d’élèves a contraint le rectorat à ouvrir des divisions supplémentaires notamment en première : 8 classes 1ères STMG supplémentaires à cette rentrée. Aucune anticipation n’a été faite. La suppression brutale et soudaine du redoublement en 3ème et 2de est la principale explication, avec l’obligation de proposer une orientation en série non contingentée. Cela a aussi pour effet de nier l’expertise des enseignants et de vider de son sens l’avis du conseil de classe. Les moyens en remplacement sont déjà largement utilisés sur des heures à l’année (TZR et Contractuels). Le rectorat s’est refusé à traiter les besoins en suppléances longues au moment des GT de juillet et d’août : plusieurs classes sont donc sans enseignants à ce jour quand des contractuels sont au chômage…
Des moyens supplémentaires ont été accordés en assistant d’éducation uniquement en collège. Ce sont des moyens supplémentaires liés à la réforme. Nous retrouvons les emplois qui avaient été supprimés, il y a trois ans. Les lycées n’ont pas obtenu de dotation supplémentaire alors que leurs effectifs se sont accrus fortement.
Les stagiaires, notamment en collège préparent leurs cours avec des nouveaux programmes, comme leurs tuteurs, l’expérience en moins. Dans l’académie, sans avoir les chiffres exacts, on sait que tous les stagiaires affectés ne sont pas présents. Des démissions sont déjà connues. La rentrée à l’ESPE ne se fera que le 12 septembre, alors que les stagiaires auraient besoin de savoir tout de suite comment prendre en main leurs classes.
Cette rentrée se fait avec trois CIO en moins dans le nord de l’académie. Le rectorat évoque la mise en place de « points d’accueil » pour les remplacer, ce qui n’a aucune existence légale. Il continue de bricoler avec la non compensation des temps partiels et privilégie les implantations d’emploi pour satisfaire les partenariats avec le SPRO.
Au niveau des CHSCT académique et départementaux, le fossé se creuse entre les orientations stratégiques ministérielles qui « expriment la nécessité d’impulser une véritable amélioration des conditions de travail pour l’ensemble des personnels » et l’absence d’action concrète, voire les résistances de l’administration en matière de prévention, notamment des risques psychosociaux.
Chacun aura pu constater que cette rentrée n’est pas encore celle de l’amélioration des conditions de travail, même si un espoir de revalorisation des métiers et des carrières nous est présenté. La nouvelle grille indiciaire répond partiellement à nos revendications : transfert d’une part de l’ISOE sur l’indiciaire et augmentation du nombre de points, tout cela assorti d’un rythme unique (à deux exceptions près) d’avancement dans la classe normale. C’est plus d’égalité et moins d’occasions de pression de la part du chef d’établissement. Cependant, on ne peut pas être vraiment satisfait de cette revalorisation, très insuffisante pour les débuts de carrière, faible pour les agrégés et loin de nos attentes pour tous les autres. La création du 3ème grade ne correspond pas à nos mandats, d’autant que les modalités d’accès actuellement annoncées renforcent les inégalités hommes-femmes et entre les disciplines. Autre inquiétude : les nouvelles modalités d’évaluation des enseignants et CPE. Le projet actuel du ministère est inacceptable. Le SNES-FSU doit au plus vite informer les collègues et les mobiliser pour obtenir que le chef d’établissement n’ait pas de regard sur le pédagogique, pour que le « bilan professionnel » aujourd’hui envisagé soit abandonné et pour que le ministère renonce à ce modèle d’évaluation par compétences, qui assimile professeurs et élèves. La difficulté est de présenter tout cela de façon claire et pas trop technique, en mettant bien en avant les enjeux, sans faire croire que la situation actuelle nous convient. Les IPR sont souvent décrédibilisés aux yeux de nos collègues. Le SNES-FSU doit surtout porter haut ses demandes de déconnexion de l’évaluation et de l’avancement et de possibilité pour chacun de faire un recours sur les évaluations du chef d’établissement comme de l’IPR, avec examen en CAP.
En 4 ans, ce gouvernement a réduit le temps d’enseignement à l’élémentaire, sacrifié les savoirs disciplinaires au collège et parle maintenant de s’attaquer au lycée : nous devons absolument arrêter cette course folle. Stop au massacre !
L’installation de la grande région est loin de favoriser les relations avec les lycées et les agents territoriaux qui y travaillent. Les aides qu’apportaient l’ancienne région Poitou-Charente aux lycéens et aux établissements, notamment pour les actions culturelles, ont dramatiquement fondu. Seule une mobilisation concertée entre les 3 ex régions pourraient instaurer le rapport de force nécessaire.
Action :
Depuis la rentrée (et même avant) les militants œuvrent pour la réussite de la grève du 8 septembre. Le maintien de l’intersyndicale du 2d degré est un atout qu’il faut mettre en avant, même si le contexte local n’est pas toujours facile. Le succès de cette grève déterminera la poursuite de l’action.
Le SNES-FSU s’inscrit dans le combat contre la loi travail « El Khomri » et appelle à la mobilisation le 15 septembre.
Le S3 avec les S2 concourent à tisser le réseau des S1, en animant au plus vite des heures d’informations syndicales.
La mise en place d’une page facebook du S3 doit servir à mieux faire circuler nos informations. Aux militants de s’en emparer et de la faire vivre.
Des stages académiques ou décentralisés vont être proposés sur des sujets nouveaux :
l’évaluation des élèves de collège, le nouveau DNB, la réforme du lycée, l’évaluation des enseignants, afin de former les militants et d’assurer plus de présence dans les établissements.
Nous devons recréer de la dynamique et de l’engagement syndical dans nos établissements, c’est aussi la clé de la victoire aux prochaines élections professionnelles.