Alors que de nombreuses académies subissent une nouvelle vague de chaleur, les collèges et lycées peinent à garantir des conditions d’enseignement acceptables. Face à l’urgence climatique, le SNES-FSU alerte sur l’inaction en matière de bâti scolaire et rappelle les droits des personnels.

Au delà de 30 °C pour une activité de bureau et de 28 °C pour un travail physique, la chaleur peut constituer un risque pour la santé des salariés
Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS)
Dans bon nombre de collèges et de lycées, les mêmes questions que celles déjà posées l’an dernier vont revenir : comment travailler dans des salles de classes, des CDI, des vies scolaires surchauffées ? En cette fin d’année, comment organiser, permettre aux élèves de passer les examens dans de bonnes conditions tout en assurant la santé des personnels ?
Bâti scolaire, un dossier urgent qui n’avance pas
Au printemps 2024, le SNES-FSU a publié les résultats de sa grande enquête « Écologie et Bâti scolaire ». Les résultats sont édifiants y compris concernant l’inconfort thermique.

Le dossier bâti scolaire n’a pas avancé suffisamment rapidement, à l’image de la politique du gouvernement face au changement climatique, qui en reste à des mesures cosmétiques et non contraignantes. Alors que des canicules plus précoces, plus longues, plus intenses, plus fréquentes provoquées par l’activité humaine sont annoncées, les plans canicules qui se succèdent sont bien peu ambitieux et laissent croire qu’il est possible d’adapter notre société au changement climatique sans jamais impulser les transformations économiques et sociales structurelles indispensables.
Fortes chaleurs, comment agir ?
Le registre santé et sécurité au travail permet de garder une trace, des observations, des situations réelles, des manques mais aussi des possibilités d’amélioration des conditions de travail en situation de températures excessives. Il n’est pas toujours possible de mettre en œuvre localement les recommandations officielles telles que la fermeture des volets ou l’accès à des lieux frais. Pour le SNES-FSU, la santé des personnels comme celle des élèves doit primer. En cas de difficulté, il ne faut pas hésiter à contacter la section départementale/académique du SNES-FSU et les représentant·es du SNES-FSU en F3SCT.
Le réchauffement climatique conduira à l’avenir à une augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur et des canicules. Le SNES-FSU demande qu’un bilan des risques – à consigner dans le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) soit réalisé dans chaque établissement scolaire, conduisant aux investissements et aménagements adéquats. Il s’agit d’agir d’urgence dans une double perspective : la santé et la protection des conditions de travail de la communauté éducative, et la diminution de l’empreinte écologique de l’Éducation nationale.
Bâti scolaire : les revendications du SNES-FSU
Le SNES-FSU travaille à soulever les enjeux écologiques au niveau des établissements.Il est possible de proposer des solutions concrètes dans les conseils d’administration des collèges et lycées pour améliorer les conditions de travail et d’études en prenant en compte les enjeux de la crise climatique (végétalisation, isolation et ventilation, peinture blanche à effet albedo, réduction de la consommation énergétique, bannissement du plastique jetable…). Dans les cantines scolaires, il convient de privilégier le recours aux produits locaux (circuits courts) et aux producteurs engagés dans les démarches d’agriculture raisonnée et bio. Les obligations de la loi Egalim doivent être respectées dans les cantines scolaires.
Le bâti scolaire doit faire l’objet d’un plan d’investissement à la mesure des enjeux de réduction de consommation énergétique. Les collectivités territoriales doivent y affecter des moyens nécessaires. Les conséquences sur le transport scolaire de la sectorisation scolaire et de l’implantation des établissements doivent être mieux étudiées, dans une optique de protection de l’environnement.
Dans la continuité de nos actions menées les années précédentes, en juin 2025, le SNES et la FSU s’engagent au sein de l’Alliance écologique et sociale, avec Sud-éducation et la CGT Educ’action, mais aussi Greenpeace, ATTAC, Oxfam et les Amis de la Terre pour lancer une campagne pour la rénovation écologique et énergétique du bâti scolaire public. Face aux blocages institutionnels, des investissements massifs sont nécessaires. Nous appelons les personnels à se mobiliser collectivement, avec le soutien de nos sections syndicales, pour imposer des mesures d’adaptation et de rénovation des établissements et refuser de se laisser imposer des conditions de travail dégradées.