Contexte général :

La politique économique et sociale du Président de la République et du gouvernement confirme le choix du libéralisme à outrance : l’augmentation record des dividendes des actionnaires, le mépris des retraités et des privés d’emploi, la multiplication des radiations à Pôle Emploi et les injonctions à se contenter d’emplois précaires, de nouvelles privatisations dont celle d’aéroport de Paris et la volonté de détruire la fonction publique. Des milliers de manifestant·es se mobilisent pour le climat et demandent des comptes au gouvernement, aux multinationales, aux banques et aux institutions financières pour protéger l’environnement, la société et les individus. Les tentatives de récupération venant de la droite, d’En Marche ! ou même du ministre Blanquer n’y changeront rien : les jeunes ont bien compris que ce libéralisme était incompatible avec la protection du climat et de la nature. Pendant ce temps, le président Macron est entré en campagne pour les Européennes sous le thème de l’urgence à agir, cherchant à se positionner en leader des progressistes. Les médias, télés et radios, ont mission de l’aider en agitant l’épouvantail de l’extrême droite tout en donnant une tribune à ses promoteurs. On voudrait nous faire croire que le clivage gauche-droite s’est maintenant mué en un choix unique entre Macron ou Le Pen. La ficelle est grosse !

La bataille est engagée, avec des formes nouvelles de résistance et de lutte. Ce gouvernement qui se dit réformiste et pragmatique alors qu’il est rétrograde et violent, aura seul à assumer les conséquences délétères de sa politique. Face à la colère de la population, le président et le gouvernement jouent la carte du pourrissement en multipliant les débats et les consultations, cherchant à gagner du temps alors que jeunes, salarié·es, privé·es d’emploi, pensionné·es attendent des mesures concrètes d’augmentation du pouvoir d’achat, de justice sociale et fiscale. La limitation du droit d’expression et de manifestation n’a jamais empêché les gens de penser ni les idées de se répandre. Ce gouvernement le constatera à ses dépens.

Dans l’éducation :

L’entêtement à piétiner l’École et la Fonction Publique, auxquelles les Français·es sont pourtant attaché·es, parait bien irresponsable dans le contexte de crise sociale que nous traversons. La réforme de la fonction publique remet en cause le statut de fonctionnaire faisant le choix du contrat, de l’arbitraire et du clientélisme lorsqu’il est question de s’attaquer aux instances représentatives. Un rapport de force doit s’engager dans un cadre syndical le plus large possible. Les personnels de l’éducation nationale ne sont pas encore assez nombreux à avoir conscience du danger qui nous guette avec ce projet de « loi de Transformation de la fonction publique ». Nous devons d’urgence accentuer la campagne et faire mieux connaître chacun des articles qui met en péril la fonction publique que nous connaissons aujourd’hui.

Le projet de loi Blanquer « pour une École de la confiance » est lancé sans aucune concertation, alors qu’une loi sur l’école, quelle qu’elle soit, mérite débat et non passage en force. La politique du ministre est emblématique d’un autoritarisme rétrograde bien éloigné de toute confiance. Le sort réservé aux mineurs isolés est indigne de l’universalisme dont notre histoire est porteuse ; de même la discrimination entre étudiants, selon leur nationalité, au regard des frais d’inscription universitaires. La France : pays des Droits de l’Homme ? Pour combien de temps encore ?

Le ministre sait bien que cette loi ne peut qu’être rejetée par les personnels comme par les parents d’élèves. Il a donc fait le choix de la discrétion puis du mensonge pour en dissimuler le contenu. A nous d’user de la stratégie inverse.

La réforme du lycée se met en œuvre, malgré le rejet de la majorité des enseignant·es, CPE et Psy-EN et dans la plus grande impréparation. Les programmes de terminale ne sont toujours pas connus ni même totalement rédigés, les épreuves de bac ne sont pas prêtes, y compris celles que les élèves devront passer en janvier prochain. On nous annonce maintenant la dématérialisation totale des copies dès janvier, en renvoyant toute l’organisation et le processus technique aux établissements. Le ministre voudrait décrédibiliser l’éducation nationale, saborder le bac, faire le lit du privé… il ne s’y prendrait pas autrement. Là aussi, les enseignant·es des lycées n’ont pas encore forcément conscience des problèmes à venir tant sur l’exercice de leur métier que sur leur charge de travail… sans compter les pressions qu’ils auront à subir de la part de la hiérarchie et des parents d’élèves avec de telles modalités d’évaluation. Parcoursup est toujours là et avec lui les inégalités d’accès au supérieur. La plate-forme comporte un nombre de plus en plus important de formations privées et payantes. Certaines demandent même une somme dès l’inscription de la demande sur Parcoursup, sous prétexte de traitement des dossiers ! Le Snes-Fsu appelle les collègues à saisir les appréciations permettant à tous les élèves d’accéder à la licence de leur choix.

Dans notre académie, la préparation de rentrée met en évidence les insuffisances budgétaires que nous avions dénoncées lors de la présentation du budget. Les choix opérés conduiront à un alourdissement encore de la charge de travail des personnels de l’éducation nationale : suppressions de postes d’enseignants, augmentation du nombre d’élèves par classe, accroissement déraisonnable du nombre d’heures supplémentaires, multiplication encore des services partagés. Le mode de calcul des DHG prend en compte l’attribution de 2 HSA par enseignant avant l’adoption d’un texte réglementaire. Le Snes appelle à refuser ces HSA. La mise en œuvre de la réforme du lycée est destructrice de moyens et porte atteinte gravement à notre ambition d’une École républicaine ambitieuse pour tous. Nous nous attendions au pire et c’est bien ce que l’on nous prépare pour la rentrée 2019 en collège comme en lycée. La rentrée suivante, avec la mise en place de la réforme en terminale aggravera encore la situation. Cette fois, nous n’échapperons pas à un nombre important de mesures de carte scolaire. Notre ministre a été formé à l’école du Sarkozysme, l’élève veut aujourd’hui dépasser son maître !

L’avenir des académies dans la région « Nouvelle Aquitaine » a évolué de la fusion à la non-fusion vers la confusion. La mutualisation des dossiers et le maintien d’une hiérarchie entre le recteur de région et le recteur d’académie augurent d’une rationalisation de l’offre de services publics à l’échelle de la grande région. Non seulement des emplois administratifs seront menacésmais l’avenir de l’orientation scolaire et la carte des formations s’annonce bien sombre. La feuille de route annoncée en janvier dernier sera connue fin mars pour une mise œuvre entre 2020 et 2022.

Action :

Les actions locales peuvent et doivent se généraliser, dans les lycées mais aussi dans les collèges : blocages divers, informations aux parents, communiqués de presse, conseils de classe muets, démission de PP, refus des HSA etc. Les tentatives de répression ou d’intimidation qui s’observent actuellement s’éteindrontsi la contestation se généralise et se médiatise. Une carte des actions a été mise sur le site. Nous appelons les secrétaires de S1 à la renseigner.

Mardi 19 mars : La section académique et les sections départementales ont diffusé de nombreux appels à la mobilisation pour faire de cette journée une riposte à la politique gouvernementale.

Jeudi 21 mars : Les PsyEN et les personnels des CIO sont engagés dans la manifestation nationale.

Samedi 30 mars : Journée nationale d’action, mobilisation générale ! La CA académique de Poitiers appelle tous les collègues à manifester à Paris.