Samedi 10 Octobre, en début d’après-midi, parallèlement au Festival « Les Expressifs », une manifestation était organisée dans le centre-ville de Poitiers. Les participants voulaient s’opposer pacifiquement à l’ouverture de la Maison d’arrêt de Vivonne et plus généralement aux dérives du système carcéral. Rapidement, des individus organisés ont pris en main le rythme de cette manifestation. Par la suite les affrontements avec la police ont eu lieu ainsi que des dégradations, mettant un terme à la manifestation initiale qui se voulait réellement pacifique et festive. Débordés par les évènements, les policiers, peu nombreux, ne sont pas parvenus à arrêter les casseurs, lorsque le calme est revenu, les responsables étaient déjà loin. A 20h30, Samuel et Jean-Salvy, deux étudiants sont allés à l’Espace culturel N°23 où des concerts étaient prévus, suite à la manifestation. C’est là qu’ils ont été arrêtés en compagnie d’un autre ami. Pourquoi eux ? « C’est les trois débiles qu’on voit toujours en manif. Y en a marre de voir vos gueules de cons », déclare un des policiers, devant des témoins. Après plus de 20 heures de garde à vue, sous la pression, ils signent la déposition présentée par les policiers. Celle-ci précise que Samuel a jeté un projectile en direction d’un officier se trouvant dans une voiture de police banalisée sur le Pont neuf. Jean-Salvy a été accusé d’avoir jeté un briquet ou un petit objet en métal en direction de policiers se trouvant sur le pont neuf dans une première déposition et devant l’Espace Mendès-France dans une deuxième. Alors que Jean-Salvy se trouvait en réalité sur le parking en bas de la rue Jean Jaurès. Leur garde à vue sera reconduite de 24 heures. Ils seront jugés en comparution immédiate. Durant le procès, quatre témoins attestent de la non-participation de Samuel et Jean-Salvy aux événements. On montre même une photo prise dans la manifestation sur laquelle on les voit regarder de loin les affrontements. Mais ces preuves ne suffisent pas face à la déclaration d’un officier assermenté… Ils sont déclarés coupables et condamnés à 6 mois de prison dont 5 avec sursis. De même, Patrick Dubreucq a été condamné à 4 mois de prison ferme et 4 mois de sursis pour avoir jeter une pile sur les forces de l’ordre. La violence poitevine avait été fortement médiatisée, le ministre Horteufeux s’était déplacé, il fallait trouver rapidement des coupables… Les personnes innocentes qui ont été incarcérées ont été condamnées par un parquet aux ordres de l’exécutif. Jean-Salvy et Samuel ont souvent participé aux manifestations étudiantes, ce sont des militants : c’est leur seul tert ! Celui de Patrick Dubreucq est de vivre des minima sociaux. Depuis, une grand mouvement de solidarité relayée par une partie de la presse nationale à permis la libération de Samuel et Jean-Salvy mais leur innocence n’est toujours pas reconnue. Patrick est toujours en prison. Le harcèlement policier contre les étudiants impliqués dans les mouvements sociaux est bien une réalité à Poitiers, réalité absolument intolérable et que nous dénonçons. La CA académique de Poitiers appelle tous les collègues à participer à la Grande manifestation pacifique pour la Justice et le Respect des Droits de l’Homme Samedi 28 novembre, à 14h00 . Elle exige la libération de Patrick Dubreucq et la relaxe pour tous les condamnés du 10 octobre.