CAPA agrégés :
Accès au corps des agrégés par liste d’aptitude, postes adaptés, congés formation
Déclaration liminaire
Monsieur le Recteur, Mesdames et Messieurs les membres de la CAPA,
De toute évidence, après la « bienveillance », il est beaucoup question de « confiance » puisqu’un projet de loi, voté à la hussarde à l’Assemblée, s’intitule « pour une Ecole de la confiance » : « confiance » quand, de la part du Ministre, il n’est question que d’arrogance et de défiance envers les enseignants. Surdité face au refus des enseignants des réformes Parcoursup, du lycée et du bac, nouvelle dégradation orchestrée des conditions de travail avec un nombre insupportable d’HSA imposées, augmentation encore des effectifs de classes, services partagés : telles sont les sinistres conditions de la rentrée 2019. Les revendications légitimes en matière de rémunération sont ignorées. Aujourd’hui, un pas de plus est franchi : on voudrait bâillonner les enseignants !
Comme si cela ne suffisait pas, leur statut de fonctionnaire est attaqué. Le projet de loi sur la réforme de l’Etat piétine des acquis constitutifs de la démocratie sociale d’une manière inacceptable. Le statut est menacé par la logique de contractualisation. Les capa sont attaquées et avec elle, les droits des personnels, qu’elles assurent dans une exigence permanente de justice et de transparence, à rebours de toute tentation de clientélisme et d ‘arbitraire. Les CHSCT sont sabordés, comme si la problématique « santé » ne devenait pas prégnante dans le contexte ici décrit. La réforme de la formation participe elle aussi d’une volonté de mise au pas sans répondre pour autant au défi crucial du recrutement de nouveaux enseignants. Nous ne reviendrons pas davantage sur les raisons de notre colère, raisons déjà largement exposées dans les instances qui nous ont réunis ces derniers jours. Ce gouvernement s’entête, de manière irresponsable, à déconstruire ce qui faisait la force de notre modèle social, la richesse de notre service public, les vertus de notre Ecole républicaine. Nous ne le laisserons pas faire : déjà s’organisent partout des formes nouvelles de résistances. Le 19 Mars prochain, la FSU appelle les enseignants à se mettre en grève et à manifester dans le cadre de la journée interprofessionnelle. Le 30 Mars auront lieu, à l’appel de la FSU, de la CGT Educ’action, de l’UNSA, du SGEN, du SNALC, des manifestations pour défendre l’Ecole.
Dans ce contexte, la capa qui nous réunit pourrait revêtir une importance considérable qu’il s’agisse du congé formation, de l’accès au corps des agrégés par liste d’aptitude. Pour le SNES-FSU, l’agrégation doit devenir la référence en matière de carrière, de temps de service. Or ici, que constatons-nous ? Un effondrement du nombre de candidatures ( 261 contre 356 l’an dernier) que plusieurs raisons peuvent venir éclairer. Bien sûr, on pense à l’ intérêt nouveau que représente la classe exceptionnelle, qui s’applique au même vivier que la liste d’aptitude. Nous évoquerons surtout la fatigue de la profession, pressée de toutes parts, le sentiment de plus en plus souvent partagé de la perte de sens dans l’exercice des missions. Le peu de promotions au niveau national, a fortiori dans certaines disciplines, décourage. L’absence de barème, que nous réclamons pourtant depuis plusieurs années, corrobore la représentation d’une promotion opaque, discrétionnaire. De notre point de vue d’ailleurs, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets : les propositions sont, par exemple, rarement corrélées à un niveau de diplôme, un nombre d’admissibilités au concours de l’agrégation. Les candidatures elles mêmes semblent suscitées plus que spontanées, du fait deproximités avec le corps d’inspection. Tout ceci pourrait à terme faire perdre de sa valeur à cette promotion. Nous insisterons également sur l’ancienneté de certaines inspections: quand un candidat postule ici, c’est souvent sur la base d’un parcours exceptionnel de carrière qui mérite davantage que quelques mots laconiques d’une appréciation, qui mérite mieux qu’une inspection qui remonte à 10 voire 15 ans ! Nous souhaitons connaître les raisons qui conduisent certaines inspections- les mathématiques, l’histoire-géographie, l’EPS- à porter bien moins d’avis « très favorable » que d’autres. Illustration d’une divergence dans l’approche de cette promotion qui perdure et que nous ne cessons de dénoncer chaque année.
CAPA certifiés :
Avancement accéléré, congé formation, postes adaptés, reconversion
Déclaration liminaire
Monsieur le Recteur, Mesdames et Messieurs les membres de la CAPA
De toute évidence, après la « bienveillance », il est beaucoup question de « confiance » puisqu’un projet de loi, voté à la hussarde à l’Assemblée, s’intitule « pour une Ecole de la confiance » : « confiance » quand, de la part du Ministre, il n’est question que d’arrogance et de défiance envers les enseignants. Surdité face au refus des enseignants des réformes Parcoursup, du lycée et du bac, nouvelle dégradation orchestrée des conditions de travail avec un nombre insupportable d’HSA imposées, augmentation encore des effectifs de classes, services partagés… : telles sont les sinistres conditions de la rentrée 2019. Les revendications en matière de rémunération sont ignorées. Aujourd’hui, un pas de plus est franchi : on voudrait bâillonner les enseignants !
Comme si cela ne suffisait pas, leur statut de fonctionnaire est attaqué. Le projet de loi sur la réforme de l’État piétine des acquis constitutifs de la démocratie sociale élaborés au lendemain de la libération qui instaure le paritarisme et le conforte par la loi de 1983. Le statut est menacé par la logique de contractualisation. Les capa sont attaquées et avec elle, les droits des personnels, qu’elles assurent dans une exigence permanente de justice et de transparence, à rebours de toute tentation de clientélisme et d ‘arbitraire. Les CHSCT sont sabordés, comme si la problématique « santé » ne devenait prégnante dans le contexte ici décrit. La réforme de la formation participe elle aussi d’une volonté de mise au pas sans répondre pour autant au défi crucial du recrutement de nouveaux enseignants.
Nous ne reviendrons pas davantage sur les raisons de notre colère, raisons déjà largement exposées dans les instances qui nous ont réunis ces derniers jours. Ce gouvernement s’entête, de manière irresponsable, à déconstruire ce qui faisait la force de notre modèle social, la richesse de notre service public, les vertus de notre Ecole républicaine. Nous ne le laisserons pas faire : déjà s’organisent partout des formes nouvelles de résistances. Le 19 Mars prochain, la FSU et la CGT Educ’action appelle les enseignants à se mettre en grève et à manifester dans le cadre de la journée interprofessionnelle. Le 30 Mars, auront lieu, à l’appel de la FSU, des manifestations pour défendre l’Ecole.
Dans ce contexte, la CAPA qui nous réunit pourrait revêtir une grande importance pour les collègues, qu’il s’agisse du congé formation ou de l’avancement accéléré de carrière.
En ce qui concerne les congés formation, après une baisse ces dernières années le nombre de demandeurs (106) remonte légèrement. Néanmoins le faible nombre d’ETP alloués ne permet pas d’offrir des perspectives d’évolution de carrière aux collègues, ceux-ci se décourageant puisqu’il faut souvent attendre 6 ans pour obtenir ce congé.
Le nombre de demandes de reconversion est stable par rapport à 2018 mais reste peu important (seulement 8 demandes). Là encore, nous, organisation syndicale, voyons des collègues découragés car ils travaillent pour cette reconversion, obtiennent des avis favorables des corps d’inspection, mais voient leur demande rejetée par l’Administration. Parfois même un avis favorable de l’inspection se transforme l’année suivante sans raison apparente en avis défavorable. Les collègues ne comprennent pas.
Les demandes de postes adaptés restent, elles, très importantes, mais seuls 59% des collègues dont les demandes nous sont présentées aujourd’hui obtiennent satisfaction. 25 % d’entre eux se voient refuser un poste adapté, et 16 % n’ont pas l’adaptation qu’ils ont demandée. Comment expliquer aux collègues qui ont bénéficié d’un poste adapté et qui ont pu, grâce à cela, assurer leurs missions, qu’ils ne peuvent plus en bénéficier, alors que leur pathologie est toujours présente ? Quelle autre proposition leur est faite pour leur permettre d’accomplir leur travail ? Aucune, mis à part le temps partiel lorsqu’il est de droit qui les pénalisent financièrement,
Concernant l’avancement d’échelons, nous siégeons aujourd’hui dans un contexte particulier. En effet, notre organisation syndicale n’a pas siégé à la 1ère convocation de la CAPA au cours de laquelle devait être abordé ce point, ce qui, dans notre académie, n’était pas arrivé depuis fort longtemps. Nous avons considéré que n’étaient pas réunies les conditions de préparation nous permettant de vérifier que les droits individuels de chacun soient respectés, dans le respect des règles collectives, du fait de l’absence de groupe de travail avant la tenue de la CAPA, de documents informatiques au bon format de tous les promouvables -y compris ceux à l’ancienneté- comportant tous les éléments d’appréciation -comme les évaluations primaires- et de l’absence de documents papier. Nous y voyons là une entrave au rôle et au travail des représentants des personnels que nous sommes, Est-ce un avant goût du projet de réforme qui nous attend ?
CAPA CPE :
Mobilité, Postes adaptés, Congés de formation professionnelle et Avancement d’échelon
Nous nous réunissons aujourd’hui pour la CAPA Mobilité, Postes adaptés, Congés de formation professionnelle et Avancement d’échelon des CPE. L’ordre du jour nous amène à étudier quatre demandes de mobilité.
Nous constatons une forte augmentation de demandes de dispositifs d’accompagnement et une difficulté croissante à les mettre en place pour notre catégorie. Nous insistons sur l’importance de la mise en œuvre d’une compensation pour que l’adaptation du poste soit une réelle source d’amélioration de l’état de santé des collègues, ce qui n’est véritablement réalisable qu’avec des moyens supplémentaires. Notre administration a-t-elle déjà envisagée de laisser des élèves sans enseignants suite à un allègement, une adaptation du service ?
Qu’en est-il des congés de formation ? Pour la 2ème année consécutive aucun collègue n’a souhaité bénéficier de ce droit à la formation continue. Que signifie cette absence de demande ?
Pour ce qui concerne l’avancement d’échelon, nous ne reviendrons pas sur les conditions qui ont amené le report de la CAPA du 13 février 2019 et rappellerons juste notre attachement à ce que ces instances nouvellement élues fonctionnent correctement et à ce que les élus du personnel puissent y exercer pleinement leur rôle.
L’emploi, le ralentissement de la revalorisation des carrières et la baisse du salaire, conjugués avec la décision de réduire le nombre de postes ouverts aux concours de recrutement, constituent à nouveau un très mauvais signal délivré aux futurs candidats, alors que l’Éducation Nationale a besoin de recruter et pour cela de redevenir attractive en termes de salaire, de progression de carrière et d’allègement de charge de travail. Le retour de l’idéologie du « mérite » pour la gestion des carrières n’est en réalité que le paravent de l’austérité programmée pour l’ensemble des personnels. Le SNES-FSU revendique au contraire une carrière parcourue sans obstacle de grade et un avancement au meilleur rythme pour tous.
La catégorie des CPE est particulièrement touchée par la politique salariale du gouvernement à l’endroit des fonctionnaires d’État. Le ministre affirme que les personnels de l’éducation nationale peuvent bénéficier d’heures supplémentaires défiscalisées afin d’améliorer leur pouvoir d’achat. Il semble ignorer que de nombreuses catégories, dont les CPE, sont exclues de ce dispositif qui n’est d’ailleurs pas une revendication syndicale. Pour les CPE, seule l’augmentation du point d’indice permet de limiter la perte de pouvoir d’achat, abyssale depuis 2010, et le déclassement social.
Pour le SNES-FSU, la question de la démocratisation reste l’enjeu majeur. Il est impératif de mettre en œuvre un projet éducatif permettant la réussite de tous les jeunes de l’école maternelle à l’enseignement supérieur et d’assurer l’élévation du niveau de qualification. Conforter le service public d’éducation passe notamment par davantage de mixité sociale, par l’élaboration d’un plan de recrutements et de pré-recrutements, par le développement de la formation initiale et continue des personnels. Cela nécessite également un investissement éducatif en conséquence auquel, à nouveau, le budget 2019 ne permettra pas de répondre.
Tels sont les vœux que nous formulons. Espérons que nos propos ne seront jugés ni déloyaux ni séditieux par Monsieur le ministre qui, via l’article 1 de son projet de loi « École de la confiance », cherche, à tous les niveaux, à museler les personnels, à faire taire leurs critiques et leur opposition à des réformes régressives. Fonctionnaires citoyens et non sujets, la liberté d’expression est pour les agents une garantie démocratique qui protège les usagers des services publics et les finalités de l’intérêt général, nous n’y renoncerons pas.
S’en prendre aux salaires des agents de la Fonction Publique, supprimer des postes, détériorer les conditions de travail, imposer une journée de carence, faire la part belle au néo-management… ce n’était pas encore assez pour ce gouvernement ! Son objectif est maintenant clair : casser la fonction publique et les services publics. C’est pourquoi le SNES-FSU, en inter-syndicales, appellent tous les personnels à s’engager et à se mobiliser, à se mettre en grève et à manifester le 19 mars. Nous sommes toutes et tous capables, toutes et tous responsables.