Ci-dessous les motions votées lors du dernier CA.
Réunion bilatérale de pilotage pédagogique des besoins non normés
Les raisons de notre opposition
Cité scolaire Jean Moulin . Montmorillon Les élus des personnels d’éducation aux Conseil d’Administration de la Cité Scolaire Jean Moulin de Montmorillon déclarent leur opposition de principe aux négociations entre les chefs d’établissement et l’inspection académique dans le cadre de la réunion bilatérale de pilotage pédagogique des besoins non normés, réunion qui a eu lieu le jeudi 19 novembre 2009 pour notre établissement.
Cette réunion annuelle consiste à défendre le projet d’établissement en vue d’obtenir un maximum de « moyens non normés » (heures d’enseignements, financements…) pour l’année suivante. La présence du chef d’établissement y est obligatoire, et il peut se faire accompagner d’enseignants venant défendre leur établissement au cours de ce « grand oral » annuel. Les raisons de notre opposition sont les suivantes : On met en place un fonctionnement qui créera de la concurrence et des tensions entre les établissements, les heures et les fonds pris par les uns se traduisant par une dégradation des conditions d’enseignement dans les autres. Les projets dépendent des équipes, des élèves et de leurs besoins. Pourquoi et surtout comment prévoir un an à l’avance ?
La réforme des lycées est actuellement en cours ; on n’en connaît pas aujourd’hui l’organisation exacte, de sorte qu’il est étonnant de vouloir déjà planifier les projets pour l’an prochain.
Surtout, on empiète sur le métier et le temps d’enseignement ; la recherche de moyens financiers n’entrent pas dans les missions des professeurs et nous détournent de notre vraie mission : enseigner !
On crée le concept embarrassant de « super-enseignants », qui devront aller négocier pour obtenir des HSA supplémentaires pour leur lycée, ce qui en supprimera dans d’autres établissements. Une négociation bien menée pourrait même conduire à la suppression de postes dans d’autres établissements. Nous demandons par conséquent à ce que les moyens disponibles soient partagés entre les établissement en fonction des réels besoins de ceux-ci, et non pas lors de réunions qui les mettent en concurrence. Ce n’est pas ainsi que nous concevons l’esprit du service public d’éducation.
Réforme des lycées : motion pour le CA du lycée Jean Moulin du 23/11/09
Le projet de réforme du lycée annoncée par le ministre de l’éducation Luc Chatel le 19 novembre soulève de nombreuses inquiétudes : Ce projet n’est tout d’abord pas acceptable car il va de pair avec 16000 suppressions de postes dans l’Education et qu’il implique par conséquent : La diminution horaire de trop nombreux enseignements : En seconde : dans le tronc commun, perte d’une ½ heure en Français, Histoire-géographie, Sc.Phys, SVT. Mais aussi diminution horaire des « enseignements d’exploration » en 2nde (de 3h à 1h30).
En cycle terminal : fin de la spécialité de 1ère (2 h en moins !) ; les TPE passent de 2h à 1h ; en série S, suppression d’ ½h de mathématiques et d’histoire géographie (cette dernière devenant optionnelle en TS), d’1h30 de sciences physiques et d’1h de SVT ; en série L, suppression de 2h de langues vivantes, 2h de mathématiques ; en série ES , suppression d’1h de SES et 1/2h de spécialité en terminale. Le « Décloisonnement des cours » en 1ère pour regrouper des élèves de séries différentes et « économiser » ainsi des enseignants. Il introduit ensuite l’autonomie des établissements en ce qui concerne la définition des horaires de chaque discipline Les heures « dédoublées » (en demi-classes) feront dorénavant l’objet d’une enveloppe fournies aux chefs d’établissement, qui les répartiront comme ils le veulent entre les disciplines, dans le cadre des conseils pédagogiques qui devront gérer la pénurie.
Conséquences : fin des horaires par discipline définis nationalement ; inégalités entre élèves sur le territoire ; concurrence entre disciplines et entre collègues pour obtenir des heures dédoublées (et en supprimant 16 000 postes par an, cette enveloppe est appelée à se réduire…) Contrairement à ce qui est annoncé, la réforme maintient et même renforce des inégalités fortes entre les séries, et donc entre élèves : Le ministre veut rééquilibrer les séries ? Comment expliquer alors que la 1ère S propose 10 heures d’enseignement de spécialité, contre seulement 9h30 en ES et 8h30 en L ! Et que la TS comporte 24 heures de cours obligatoires contre 21 heures pour les TL et TES ? Dans ces conditions, que penser des « SAS de réorientation » qui devaient permettre de changer de série en milieu d’année ? En effet, un élève qui ne sait pas quoi faire à la fin de la seconde a tout intérêt à essayer la S : une réorientation vers la L sera toujours possible. Dans l’autre sens, ce sera impossible, car la somme d’heures à rattraper sera dissuasive. Et ce n’est pas la disparition programmée des conseillers d’orientation-psychologues qui, permettra d’améliorer le service d’orientation à destination des lycéens. L’imposition d’une réforme sans réelle concertation, de manière précipitée et dans le cadre de restrictions budgétaires, pose donc de trop nombreux problèmes alors qu’elle ne résout pas ceux du lycée d’aujourd’hui. C’est pourquoi, les élus du Conseil d’Administration du lycée Jean Moulin de Montmorillon demandent le report à la rentrée 2011 d’une réforme de la classe de seconde et du lycée. Ils demandent l’ouverture d’une véritable négociation avec tous les acteurs de la communauté éducative pour transformer le lycée dans sa globalité et améliorer la réussite de tous les élèves, avec un budget à la hauteur.