Des instances qui ont pris du retard…
La crise sanitaire que nous connaissons impose le confinement avec ce que cela signifie de retard, d’empêchement dans la tenue des réunions institutionnelles qui préparent pourtant la rentrée 2020.
Nous étions certes déjà intervenus dans l’intérêt du service public d’éducation, des conditions de travail des personnels et des élèves, lors des groupes de travail collèges et lycées, les 9 et 10 mars. Dans un contexte budgétaire très contraint, aggravé par la vague de suppressions de postes voulues par la réforme du lycée, nous avions obtenu quelques améliorations (quelques créations de postes en lieu et place de BMP, quelques suppressions de poste annulées..). Rien pourtant qui puisse changer radicalement les conditions de la rentrée 2020.
Le comité technique académique, lui, s’est tenu le lundi 23 mars durant 4 heures, en visioconférence, avec un ordre du jour limité. L’exercice est rude ; ici comme ailleurs, rien ne remplace le présentiel.
Une austérité bien douloureuse…
L’austérité budgétaire est bien là, les caisses sont vides. Les heures supplémentaires débordent. Le rectorat ose pourtant afficher un solde positif de 17 créations de postes sur les collèges, lycées généraux et professionnels et EREA ne portant pas l’attention sur les 41 mesures de cartes scolaires et le sort préoccupant des collègues concernés. Dans certaines disciplines en effet la perspective de retrouver un poste fixe dans le département paraît d’ores et déjà compromise.
En lycées,
Les effets pernicieux de la réforme du lycée se font cruellement sentir : pour 3 élèves en moins dans les LGT à la rentrée 2020, ce sont 31 divisions qui sont supprimées, 1330 heures en moins en dotation environ, soit l’équivalent de la fermeture brutale d’un établissement comme St Exupéry à La Rochelle ou Bellevue à Saintes ! La concurrence des spécialités jouent à plein. Certaines disciplines perdent des heures en pagaille et la situation est particulièrement critique en SES, espagnol, mathématiques et sciences physiques ! L’avenir très proche est à la disparition programmée des options facultatives si nous ne continuons pas de combattre cette réforme. Les séries technologiques industrielles marquent encore un recul inquiétant quand on sait qu’elles sont des voies de réussite pour les élèves.
Si les évolutions de la carte de formation viennent partiellement corriger des injustices que nous avions dénoncées, surtout depuis l’ouverture de l’anglais « monde contemporain, de quelques spécialités Espagnol et anglais LLCE, elles ne régleront pas le problème du resserrement de spécialités en Terminale et le couperet qui tranchera parfois l’avenir universitaire des élèves par l’effet conjugué de Parcoursup.
Collèges, EREA, Segpa
Les enseignants des collèges paient aussi un lourd tribut à cette rentrée, avec une augmentation conséquente des heures supplémentaires. Le budget alloué au collège est insuffisant pour faire face à la rentrée 2020 et est déjà dépassé ! Dans ce contexte de pénurie, les ajustements souvent nécessaires se feront donc à la marge ; ce que le silence gêné du secrétaire général et des DASEN face à notre analyse a confirmé.
Les capacités d’accueil en SEGPA et EREA sont de nouveau réduites, faisant fi des besoins particuliers des élèves et des difficultés auxquelles sont confrontés les collègues parfois. Les élèves pouvant bénéficier de ces structures y serons trop nombreux par division ou simplement seront contraints de rejoindre les classes de collèges. Le point positif de cette rentrée, c’est toutefois, l’inscription dans les effectifs des divisions des élèves, du dispositif ULIS. La loi est enfin respectée. Restons vigilants car, coïncidence ou pas, il n’y a pas de surcoût pour cette mesure.
Du côté des personnels de santé, d’éducation, administratifs, la même austérité se poursuit sans prendre en compte les besoins nouveaux des élèves, besoins que la crise actuelle fait dramatiquement jaillir d’ailleurs.
CTA du vendredi 10 avril : rien de nouveau sous le soleil…
Un second CTA devait être réuni du fait du vote unanime Contre les suppressions d’emplois administratifs et comptables. Une seconde occasion pour nous de dénoncer l’austérité à l’œuvre qui dégrade chaque année davantage les conditions de travail des personnels.
Ce CTA était chargé d’examiner également (mais non de voter ! Cela s’appelle l’état d’urgence ! ) la répartition en postes supplémentaires pour le premier degré. Au niveau national, ce sont 1248 postes qui sont venus abonder le budget initial. Pour notre académie, ce sont ainsi 52 postes supplémentaires qui ont été répartis. Même si la raison n’est pas seulement là, on peut se réjouir que le gouvernement ait pris la mesure des besoins criants en formation qui vont apparaître après une telle crise. Par contre et curieusement, aucun poste supplémentaire n’a été budgété pour le second degré. Inacceptable ! Le ministère dispose encore de 350 ETP en réserve mais pour qui ? et quand seront-ils débloqués ?
Comment croire alors en la sincérité des discours actuels sur la lutte contre les inégalités ?