ECLORE : rien n’est décidé mais tout peut arriver !

Quel est le projet ?

Depuis un an, nous étions dans l’attente d’un nouveau projet académique. Alors que les projets d’établissement auraient dû être renouvelés l’an dernier, tout avait été laissé en attente en raison de l’absence de projet académique. A son arrivée, le recteur Moret avait affirmé sa volonté d’élaborer ce projet grâce à une large concertation de tous les acteurs, de façon à ce qu’il soit réellement partagé. FSU et CGT avaient salué ce retour du dialogue social.

Hélas…

Aucune réunion, aucun groupe de travail sur ce sujet pendant toute une année. Pourtant le 10 octobre dernier, sur la partie du site académique accessible aux chefs d’établissement et directeurs d’école, deux documents étaient disponibles : « Grandes lignes du projet académique » et « Circulaire-ECLORE ». Tout devrait être appliqué en janvier 2014 au plus tard.

Alors que ces documents arrivaient déjà à portée des collègues dans certains établissements, le 14 octobre, les organisations syndicales étaient convoquées pour un groupe de travail 3 jours plus tard, avec comme ordre du jour, la simple présentation de ces deux documents, qui ne nous étaient pas fournis !

Soucieux de ne pas être à l’initiative de la rupture du dialogue social et désireux de protester de vive voix (et de voix vive !) les élus SNES, SNEP, CGT et SNUIPP se sont rendus à cette réunion. Mais peut-on encore parler de dialogue social alors que la partition est écrite, le rythme donné, et la fin de partie fixée à quelques semaines plus tard ?

Quelles différences entre bassins et réseaux ECLORE ?

La conception et la mise en oeuvre du projet académique sont très pyramidales. L’outil principal consiste à mettre en réseau l’ensemble des établissements (écoles, collèges, lycées), dans une vaste toile appelée ECLORE (écoles-collèges-lycées-orientation-réussite-éducative). Chaque réseau ECLORE regroupe les établissements de l’ex bassin, avec à sa tête un LGT. Il est organisé par un « comité de pilotage » regroupant un proviseur, un principal, un directeur d’école et 3 inspecteurs. Il prévoit et impulse les actions pédagogiques et rédige un « projet de réseau », auquel sont ensuite soumis les projets d’école et d’établissement. Un « conseil de réseau » réunit le comité de pilotage, tous les chefs d’établissement et directeurs d’école, ainsi que des partenaires du réseau parmi lesquels on peut trouver des chefs d’entreprise, le gendarme référent…..et autres. Il aura en charge de vérifier et évaluer la mise en œuvre du projet de réseau.

Bref, cette superstructure laisse de côté TOUS les personnels directement en contact avec les élèves : CPE, enseignants, copsy, AED, AVS. Ils sont dessaisis de toute responsabilité et initiative, donc de leur métier. Les instances officielles, composées d’élus (conseil d’administration, CTA, CTSD, CAEN, CDEN) ou de représentants des personnels (conseil pédagogique) seront totalement inféodés à ce comité de pilotage dont la composition relève du choix du recteur.

En quoi cela permettra-t-il d’améliorer la réussite scolaire ? En quoi cela pourra-t-il influencer les pratiques pédagogiques dans la classe ? Comment peut-on penser que l’objectif affiché [1] (et louable) du projet pourrait être réalisé avec un tel mépris des personnels ?

Nous avons fortement contesté ce dispositif de caporalisation, établi en dehors de toute réglementation et rendant caduques les instances officielles. Nous avons demandé un changement de calendrier pour le projet académique et la mise en place d’une véritable concertation.


[1] « L’élévation du niveau de qualification des jeunes en général et en particulier l’augmentation du nombre de bacheliers des voies générale, technologique et professionnelle accédant aux études supérieures sont les principaux objectifs du projet académique. »