COMPTE-RENDU DE l’audience intersyndicale auprès de Monsieur Le Recteur le 04/07/18
Présents :
Administration : M. le Recteur, M. DIAZ secrétaire général, Mme VIEUX CSAIIO, M. BLUGEON, chef de cabinet du recteur.
Organisations syndicales : Mme OSPITAL, Mme COSSAIS (SNES-FSU), Mme FROMARD (SNASUB-FSU). Mme CASTRO, Mme MOREAU(SGEN-CFDT), Mme NONNET (PsyEN EDO, CIO de Niort)
Pas de nouvelles annonces mais une réaffirmation du transfert des DRONISEP et des fermetures de CIO. Pas de réponses aux interrogations concernant l’évolution des missions et du statut, l’affectation des PsyEN…Il faudra se remobiliser à la rentrée pour se faire entendre.
L’intersyndicale remercie le Recteur de nous recevoir et rappelle que l’objectif de cette audience est quel devenir pour les CIO et les DRONISEP suite aux différentes annonces : transfert des DRONISEP aux régions, suppression des CIO et nomination des Psy EN en établissement. L’inquiétude des personnels d’orientation a été rappelée.
FSU : Y aura t-il remise en cause des statuts ? les syndicats sont contre l’affectation des psy-EN en établissement.
Quels liens le rectorat a-t-il avec le Président de région ? Y a-t–il eu un dialogue ? Comment le recteur interviendra-t-il au moment de l’établissement de conventions entre région et Dronisep ?
Concernant la DRONISEP, le SNASUB-FSU alerte le Recteur quant aux inquiétudes exprimées par les personnels (y compris les Psy-EN) : affaiblissement de l’ONISEP par perte d’une grande part de ses ressources en région, perte de qualité de la base de données, perte des liens avec les services académiques et les équipes éducatives, devenir des postes et des missions des agents en cas de transfert ?
Nos revendications communes : abandon de l’article 10 du projet de « loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel », maintien des CIO au sein de l’EN, augmentation du recrutement des psy EN, maintien du réseau des DRONISEP et des personnels
Crainte d’affaiblir le service des DRONISEP et d’avoir une inégalité du service public en fonction des régions. Exemple rapporté d’un chef d’établissement ayant eu un contact avec une officine privée pour intervenir en établissement dans le cadre des 54h par niveau dédiées à l’orientation en lycée.
Comment maintenir la qualité du travail du réseau s’il y a démantèlement ?
Recteur : Il est loin d’avoir les réponses à tout. Il n’a pas rencontré directement Mme BOURHIS conseillère sociale auprès du Cabinet du Ministre de l’Éducation Nationale.
On va vers un renforcement du service d’orientation : choix éclairés en fin de 3ème et renforcé tout au long du lycée. Comment cela va-t-il s’organiser ? Nous ne le savons pas encore car les points d’atterrissage de la loi ne sont pas encore déterminés. Ce qui intéresse les régions : orienter les jeunes en fonction du tissu économique local. La région est aussi un service public. Il faut travailler en collaboration, il ne faut pas en avoir peur. Exemple de la création de l’AROFE (agence régionale pour l’orientation, la formation et l’emploi) en Nouvelle Aquitaine avec à sa tête un ancien recteur. Il note que le point d’entrée des régions dans l’orientation, ce sont les métiers en tension sur le territoire régional. Sur les DRONISEP : il a entendu de multiples scénarios, rien n’est encore établi.
Le principal lieu d’orientation ce sont les établissements scolaires, ce qui ne veut pas dire fermeture de tous les CIO. Il y aurait au moins un CIO par département.
S’agissant de la DRONISEP, c’est moins clair : pas de mobilité forcée pour les personnels ; leur gestion sera organisée comme ce qui s’est fait antérieurement en cas de décentralisation (détachement…).
SGEN : Qu’en est-il des publics non scolaires accueillis en CIO : lieu central pour tout public et publics a besoin particulier, ex DARFI, PSAD, partenariat Mission Locale, public du privé, établissements agricoles, mineurs isolés….
Service ouvert durant les congés ? CIO lieu neutre, les publics fragilisés viendront-ils en établissement ?
SNES : Les CIO accueillent également des adultes. Quel service sera proposé pendant les vacances scolaires ? De quelle orientation parle t-on ? L’adéquation formation/emploi ne fonctionne pas et les professionnels de l’orientation le savent. Nous défendons une conception de l’orientation éducative et émancipatrice. Le risque est une privatisation de l’orientation. Les personnels sont mobilisés (1/3 des personnels était présent à Paris le 05/06) et prêts à se remobiliser à la rentrée.
Recteur : Il ne croit pas à la privatisation. Sa conception de l’orientation est celle du ministre. Les établissements doivent être plus ouverts (ex CANOPE, GRETA…). L’évolution dépendra des consignes et des moyens dédiés. Il se veut rassurant en précisant que la discussion avec un élève sur son orientation va rester un métier humain et qu’il ne croit pas au tout numérique. Ce qui l’intéresse c’est de travailler avec tous ceux qui veulent travailler au bénéfice des élèves. Il n’est pas dogmatique sur les structures. Comment rendre un meilleur service de manière collective ?
Le Président de Région souhaite renforcer une adéquation entre la façon dont on oriente et les besoins économiques de la région : création de main d’œuvre et de compétences et diminution du chômage. Le travail de partenariat est nécessaire avec l’ensemble des acteurs. Le travail collectif des PsyEN ne doit pas être déstructuré, selon lui. Le recteur pense que le titre de psychologue est problématique parce qu’il est mal compris de certaines familles qui ne veulent pas envoyer leur enfant chez le psychologue.
SNES : Nos missions sont claires : pas de thérapie au sein de l’école mais les concepts de psychologie clinique permettent de mieux appréhender les problématiques des jeunes. Notre travail c’est la prise en compte du jeune dans sa dimension humaine. La fréquentation des CIO n’a pas diminué depuis la création du corps unique.
SGEN : Les mentalités évolueront et certaines familles sont en demande de psychologue. L’accompagnement des jeunes a évolué : avant c’était de l’information et maintenant il s’agit de donner du sens, aider le jeune à faire le tri entre les différentes informations…
SNES : Ce sont plus les parents qui se questionnent sur les débouchés que les jeunes. Si les CIO devaient fermer, c’est l’État qui serait responsable. Il va être difficile d’expliquer aux usagers qu’on va améliorer le service rendu au public en fermant les CIO !
La délégation FSU et SGEN-CFDT