Les syndicats sont de plus en plus nombreux à exprimer le refus de la mise en place de la réforme du lycée, dans les instances, mais a-t-on affaire à un rectorat de plus en plus sourd ?
Le 31 janvier 2019 en matinée se tenait le CTA de repli sur le budget académique des 1ers et 2d degrés et l’offre de formation. Les organisations représentatives des personnels présentes ont renouvelé leur refus de ce budget de misère qui avait peu évolué. Un enseignement de spécialité langue ancienne ouvre au LISA à Angoulême. Et une option EPS sera maintenue à Barbezieux. Il s’agissait « d’oublis » dans les documents soumis au vote précédemment, selon le Recteur. Il n’a pas été jusqu’à remercier la FSU qui avait pointé ces oublis malheureux, touchant, mais c’est un hasard malencontreux, tous les deux à la Charente. Un simple oubli sans doute… passons.
L’après-midi du même jour se tenait le CAEN réunissant organisations syndicales et associations de parents d’élèves consultées sur l’offre de formation dans les lycées généraux et technologiques, les lycées professionnels et sur la carte de l’apprentissage. Le menu de formations offert en lycée est bien entendu corollaire de décisions budgétaires et donc insuffisant. Alors que l’ensemble des représentants des usagers et des personnels votait contre, le recteur a pris la parole pour souligner la grande cohérence de ce refus au regard de l’ensemble des positions tenues dans les multiples autres comités qui préparent au CAEN. On constate donc qu’il a bien compris l’opposition des personnels à la Réforme. On le pensait sourd, et bien non ! On aurait pu penser qu’il ne nous comprenait pas, et bien ce n’est donc pas cela non plus ! Dernier diagnostic possible, il s’en moque. Mais alors pourquoi organiser ces instances ?
On douterait encore un peu de sa bonne foi dans sa participation au dialogue social s’il n’y avait pas eu le dernier point de l’ordre du jour à voter. Le rectorat après une présentation sommaire de l’offre d’apprentissage veut la soumettre au vote. La FSU demande un report du vote car aucun document n’avait été envoyé par le rectorat et cela n’avait pas permis la consultation des collègues concernés. L’ensemble des représentants des personnels et des usagers soutiennent notre position. Le vote n’a pas de sens sans travail d’analyse et de consultation préalable. Le Recteur reprend la parole alors pour indiquer que puisque nous refusons de voter, il sera indiqué dans le PV que le CAEN a été consulté. C’est un tollé bien entendu. La séance se termine sur cette absurdité de plus.
Ni problème physique concernant l’appareil auditif, ni problème intellectuel de compréhension, notre recteur est juste amputé d’empathie.